Un jour notre styliste a dit : “l’image s’est mon métier”, alors même si tous le monde n’est pas designer et capable de commenter une collection Chanel comme on écoute un album de Drake, on est tous capable de faire la moue lorsque l’on tire de son rayon une pochette de disque que Satan semble avoir oubliée derrière lui avant de retourner en enfer…Si Beyoncé à choisi le minimalisme pour représenter son “visual album” devenu disque de platine en quelques jours, d’autres ont marqué notre année comme les rayons de notre discothèque, en bien…ou en mal !

Les cool cover: en 2013, si beaucoup auront retenu la pochette du nouveau Kanye West inspirée par le travail du designer industriel Dieter Rams, la palme de l’artwork le plus conceptuel revient néanmoins à David Bowie qui pour The Next Day a repris radicalement la photo de son cultissime Heroes. Pour autant, ces deux covers relevant davantage du geste artistique que de la recherche picturale, elles ne doivent pas éclipser la fierté mutine de Savages, la typographie élégante des brutaux Deafheaven, la discrétion touchante de Kurt Vile ou les néons qui ont su auréoler d’un halo pourpre le retour des sublimes Deerhunther.

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 Les bad cover : cette année a aussi été le moment où les limites du second degré ont été atteintes. Car si le cynisme ambiant et le mauvais goût de posture sont en vogue depuis déjà plusieurs années, le visuel du dernier album des Yeah Yeah Yeahs se drape dans l’immonde avec une crânerie finalement un peu fatigante. Si on garde donc le Wolf de Tyler The Creator tant l’imagerie Microsoft Paint colle au leader d’Odd Future, on a du mal à prendre au sérieux le prosaïque Tyga grimé en marmotte sur la cover d’Hotel California. En parallèle, si Babyshambles avait décidé de signer leur retour d’une œuvre de l’artiste Damien Hirst, on peine à voir dans la pochette de Sequel to the Prequel autre chose qu’un barbouillage rappelant vaguement l’époque Manchester à laquelle le disque ne renvoie pas vraiment.

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 Par Simon & Tiphaine Deraison