Un mercredi soir au Silencio. Chez Modzik, on est curieux des buzz émergents. Il était donc impossible pour nous de louper le phénomène Orties et l’invitation pour leur concert privé dans le club designé par David Lynch (excusez-moi du peu). 22h45. Le bar ferme, le concert commence. Les deux filles, armées de grosses fourrures dignes des meilleures fripes de la capitale et de robes à paillettes, se dandinent langoureusement sur la scène. La musique s’emballe et là, c’est le drame. L’électro eighties est un concept, soit. Chanter faux en est un autre. C’est alors parti pour une trentaine de minutes de flow “rappé”, véritable florilège d’insultes sur nos génitrices, d’éloges sur les pratiques sexuelles avec la bouche (“Pas de blague grivoise on a dit”), le tout ponctué par l’inventaire des drogues discounts présentes des pseudos soirées hypes parisiennes. On est presque content lorsque l’Auto-Tune -notre sauveur- intervient sur les refrains, et laisse nos oreilles reprendre leurs esprits. L’instru nous fait malgré tout bouger la tête, mais assez timidement, ne sachant toujours pas s’il s’agit de 1er ou 36e degrés .. Pour rester dans le semblant trash-provoc, l’orgasme simulé des deux sœurs nous annonce la fin de cette prestation. Pas sur qu’on remette le couvert un jour.

 Par Clémence Gouyon