Penser la mode autrement, c’est un double défi pour les designers. Et pourtant, quand il s’agit de mode – l’une des industries les plus polluantes du monde – nous sommes souvent “coincés” dans un paradoxe, celui de notre pouvoir d’acheter. Entre faste des marques de la “fast fashion” et contexte écologique, une question se pose: quel futur pour la mode ? Heureusement, il existe de plus en plus de solutions permettant de repenser notre consommation positivement, et ce de manière à s’engager véritablement pour la planète. Voici quelques propositions en faveur d’un renouveau de la “fast fashion”, en avant !

La “fast fashion” peut être toujours aussi attrayante pour les jeunes avec un coût de la vie qui a beaucoup augmenté ces dernières années. Une solution semble prendre peu à peu le dessus, la seconde main qui permet de répondre aux contradictions de nos achats. La situation de confinement que nous vivons permet de repenser les barrières de la mode. Ainsi est-ce le moment de modifier notre manière d’acheter un vêtement. Des modèles existent et en voici la preuve.

© Bioalaune

L’upcycling de Marine Serre

Depuis ses débuts, Marine Serre s’est toujours reposée sur des valeurs engagées mettant en avant “l’upcycling” dans ses créations. Actuellement peu de labels, surtout les plus établis, opèrent un véritable changement vers une mode durable. Les collections de Marine Serre sont issues du vintage pour la plupart et sont l’oeuvres d’un véritable travail de recyclage. D’ailleurs, à travers six vidéos la créatrice propose de découvrir les étapes de cette « reconstruction » du vêtement à partir de jean, cuir, foulard et autres matières.

Le vintage à l’honneur

Le vintage vous connaissez déjà. Ce n’est plus un gros mot désormais puisque les friperies sont des enseignes devenues assez incontournables en matière de mode. Cependant, la fripe ne convient pas à tout le monde. Trop souvent assimilée à un joyeux bazar, aux odeurs particulières et aux coupes étranges. On adhère ou pas, dans tous les cas c’est le meilleur moyen d’avoir des pièces uniques et responsables. Sur Paris, il en existe tellement qu’on ne sait plus où donner de la tête. La marque Prototype Vintage propose une version originale de ventes sur rendez-vous parmi une sélection de pièces et accessoires vintages assez uniques.

Rusmin, la marque qui développe la créativité du vêtement

On ne vous la présente plus, puisque nous en avions déjà parlé dans un précédent article. La jeune marque/média Rusmin propose une chouette alternative à la “fast fashion”. Quand on sait que l’industrie du textile est la deuxième plus polluante, l’upcycling s’impose comme une approche écologique fondamentale. Le but est de redonner vie à des vêtements destinés à être jetés en leur redonnant de la valeur. C’est le maître mot de ce projet puisque les deux soeurs récupèrent des vêtements ou des chutes afin de leur donner une nouvelle vie, tout en y apportant une touche pop et décalée. D’ailleurs, elle propose également un média éducatif qui prouve que l’éco-responsabilité est possible. Cool kids !

rusmin.fr

Maison Mourcel à l’encontre de l’uniformisation

C’est également le cas de cette marque unigenre et upcyclée Maison Mourcel. Créé en 2016 par Lucie Grand Mourcel, ancienne étudiante de l’école Mod’art, dont les revendications sont à l’encontre de la « fast fashion ». Adepte des friperies, elle prône l’étendard de l’upcycling face à l’uniformisation des modes. Avec un certain regret du geste de réparer son vêtement, cette jeune créatrice souligne l’aspect stylé des fringues trouvées.

maisonmourcel.com

Les boutiques de revente

© Emmaüs Alternatives

L’univers du vintage a bien changé. Les sites de revente ont le vent en poupe depuis que le streetwear et la culture du “drop” est si populaire. La vente de vêtements sur internet ne fait qu’alimenter notre frénésie d’achat, on peut au moins saluer le fait que la nouvelle génération achète plus d’articles de seconde main que la génération précédente. Une solution pour dénicher des pépites à moindre prix, les boutiques Emmaüs qui se trouvent dans quasiment toutes les villes de France. La seconde main c’est toujours la surprise de faire de bonnes affaires et c’est ce qui en fait son intérêt. Pour les plus pointilleux, il existe depuis quelques années, les désormais reconnus sites de reventes Vinted et Depop. Des placards en ligne qui suscitent un vif intérêt pour les adeptes des bonnes affaires.

emmaus-alternatives.org

La Fashion Revolution sur Instagram

© Mehera Shaw

Fashion Revolution c’est une organisation qui a été lancé via Instagram. Le but : inciter à consommer la mode autrement, montrer l’importance du travail équitable et lutter pour l’égalité des sexes. Cette année, la campagne se concentre sur le thème « consommation de masse » afin de sensibiliser le monde sur l’impact de nos vêtements. Pour ce faire, cette semaine de Fashion Revolution – virtuelle dû au confinement – sera marquée par la publication du Fashion Transparency Index (une conférence qui réunit 250 des plus grandes marques de mode et d’habillement), le lancement de Fashion Open Studio et la création du nouveau hashtag #WhatsInMyClothes. Une belle façon de s’engager virtuellement.

En résumé : il n’y a jamais eu de meilleure époque que celle d’aujourd’hui pour prôner le renouveau de la “fast fashion“. Le développement du marché de la seconde main pourrait en fait amener toute l’industrie à repenser sa structure en faveur de circuits courts, du choix de meilleurs textiles et, surtout, d’une réduction des volumes produits.