Quand le naturel revient au galop. La routine des français est chamboulée depuis quelques semaines. Ce confinement opère une nouvelle manière de s’habiller, en particulier ceux qui peuvent travailler à domicile. C’est un moment de l’année qui signe un relâchement esthétique, un art pas si évident à suivre. L’heure est aux tenues d’intérieur, ce fameux “homewear” ou comment être élégant dans une tenue détente. Au placard les accoutrements d’usages place aux jogging, pyjama et pantoufles. Ce confinement permet d’expérimenter une allure plus relax. Une forme de liberté d’une pression sociale pour certains ?

La nonchalance c’est l’élégance et c’est bien la période pour le devenir. Si le confort prime durant le confinement, certains d’entre nous n’oublient pas de rester à l’affût des dernières tendances et ce même lorsqu’il s’agit du “homewear”. On assiste à un véritable phénomène, à l’échelle de chacun, où notre vestiaire renverse une nouvelle tendance. Le look d’une personne en isolation n’a évidemment rien à voir avec celui d’avant. Mais alors comment s’habille le confiné ? Décryptage.

Les chaussures d’intérieur

© Shutterstock

 

La chaussure phare du confinement est le chausson ou chaussure d’intérieur. Le plus beau des modèles est la Birkenstock, qui connaît un véritable succès ces dernières années. Godasse entre mythe et sujet de moqueries incessantes à la semelle orthopédique, elle fut longtemps incarnée par la figure du « touriste allemand ». A l’instar, les plus “pépères” préféreront la charentaise, modèle emblématique de la pantoufle française, dont le carreau mythique s’adresse également aux jeunes. Avant c’était ringard, mais ça c’était avant !

© Adidas

Le confinement a convaincu les plus réfractaires de son incroyable confort. La claquette Adidas n’a pas de soucis à se faire, en effet sur les sites de ventes en ligne Zalando les achats de savates de piscine sont en hausse depuis le mois de mars. Ce modèle dit “Adidlettes”, d’ores-et-déjà célèbre, est adopté par des ados en claquette-chaussette souvent assorties d’un jogging en guise de pantalon. Isolation peut être synonyme de traîner les pied, normal avec des savates.

Le pyjama

Bridget Jones (2001)

À mi-chemin entre sportswear et lingerie, le pyjama à la part belle pendant ce confinement. À l’origine, il désignait  un pantalon souple et large porté en Inde, avant d’être agrémenté d’une chemise par les Britanniques. Considéré comme un vêtement masculin, ce sont néanmoins les femmes qui le popularisent un siècle plus tard. Désormais, sous forme plus confortable en pilou ou soie, le pyjama est surtout disposé à être mis au coucher. Confinement oblige, la nécessité de s’habiller peut poser problème. Un beau pyjama et le tour est joué. Attention, à ne pas trop prendre cette habitude, le retour à la “normale” va être difficile.

Pyjama pour certains, joggings pour d’autres

Confinement oblige, le port du jogging, longtemps considéré comme une faute de goût, prend une toute nouvelle ampleur. Même Anna Wintour a craqué puisqu’on l’a surprise en jogging Puma lors d’une récente interview pour le Vogue. Une révolution personnelle pour celle qui ‘était toujours vigoureusement opposée au port du survet. Une mode qui traverse les époques depuis sa vulgarisation dans les années 80. Désormais, on l’adopte sans-gêne.

Le peignoir ou kimono

Croisement entre le peignoir-éponge ­indispensable à la sortie du bain et le smoking ­jacket autrefois portée par les gentlemen pour se rendre au fumoir, la robe de chambre est le vêtement “chic” de ce confinement. Si certains l’adopte, elle peut également se prêter à une tenue. Pour les amateurs de la mode asiatique, ce beau kimono que vous n’osiez pas porter de peur de l’abimer, peut être arborer chez vous en toute décontraction. 

Le retour de la barbe et des cheveux hirsutes

Seul au monde (2000)

L’effet confinement se constate aussi à la longueur des barbes et aux coiffures de plus en plus ébouriffées. Les jours passent et nos coupes de cheveux s’en ressentent. Allons-nous tous sortir les cheveux hirsutes de ce confinement ? C’est fort probable. La mode est aux tests capillaires, plus ou moins réussis pour certains. L’instant adéquat pour certains de tester des colorations extrêmes ou rasages impromptus. En tout cas, hâte de voir à quoi nous allons ressembler ce lundi 11 mai, un joli défilé de naturalité.