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Le 25 avril, Usky dévoilera Noura, un projet profondément intime, entre hommage familial, introspection et nouveau souffle artistique. À quelques jours de la sortie, il se confie sur la symbolique de ce disque, son rapport à la musique, à l’image et à l’évolution de son identité.

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Une lumière intérieure

Pourquoi Noura ? Ce titre chargé de sens vient de l’arabe illuminée. Il symbolise une quête de lumière, intérieure autant qu’artistique. « J’ai découvert que j’aurais dû avoir une petite sœur qui devait s’appeler Nour, mais qui n’est jamais née. Cet album est un hommage. Une façon de briller à sa place, de boucler quelque chose. »

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Un album-thérapie

Longtemps réticent à l’idée que la musique puisse avoir un effet thérapeutique sur lui, Usky reconnaît aujourd’hui son pouvoir libérateur. « Je disais que ça ne me faisait rien, mais aujourd’hui, je sais que sans la musique, ça aurait été bien plus compliqué. Elle m’a aidé à traverser certaines périodes. » Ce changement de regard vient aussi d’un recentrage personnel. « Avant, je pensais qu’un son devait être mélancolique pour être sincère. Mais avec le temps, j’ai compris que tu peux guérir aussi avec un morceau dansant. Ce qui compte, c’est l’émotion que tu mets dedans. »

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D’Usky à Marwen

Derrière le pseudo, c’est Marwen qui s’affirme de plus en plus. Avec l’âge, les masques tombent. « J’ai passé un cap. Je suis moins dans le personnage. Aujourd’hui, ma musique, c’est 100% ma vie. Des morceaux comme Anakin, c’est moi à nu. Anakin ça va être la guerre quand ça va sortir ! Je reviens sur ce que j’ai fait dans le passé. J’ai écrit pour certains artistes et je n’étais pas fier de le faire. Mais je l’ai quand même fait parce qu’il fallait manger ».
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Usky
© Frédéric De Pontcharra

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L’urgence comme moteur

Chez Usky, la passion naît de l’urgence. Celle de réussir, de prouver, de se construire un chemin. « Je n’ai pas le choix. Je dois créer ma place. J’ai grandi dans un contexte où on t’apprend que la réussite passe par la douleur. Et j’aime cette adrénaline. Si je perds ce feu, je ne suis pas sûr de vouloir continuer. »

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Un nouveau souffle avec le 92i

Signé récemment chez 92i, Usky bénéficie désormais d’un cadre plus structuré. Une avancée décisive dans sa carrière. « Booba m’a poussé dans mes retranchements. En indé, tu fais tout tout seul, c’est épuisant. Le 92i, c’est comme un centre de formation : tu bosses, tu te remets en question, tu progresses. J’étais à deux doigts d’arrêter. Cette signature m’a relancé. »
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« J’ai connu les échecs comme les petites victoires. Aujourd’hui, j’ai une vraie base. Je suis légitime. Tous les artistes que je respecte ont 10 ans de carrière. On vient d’une génération qui a persévéré, qui a charbonné. »

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L’esthétique comme langage

Au-delà du son, Usky soigne ses visuels. Mais avec le temps, il a appris à trouver un équilibre entre mise en scène léchée et proximité brute. « J’ai ralenti sur les clips ultra-produits. J’ai sorti plus de contenus lifestyle, que je filme et monte moi-même. C’est plus vrai, plus direct. Mais j’aime aussi les gros visus, quand c’est beau, travaillé. Je suis entre les deux : l’iPhone et le cinéma. » Il rajoute : « Un artiste qui reste bloqué à mettre 200 000 euros dans chaque visu, c’est qu’il est déconnecté. Ma vision, elle évolue. Sinon, je meurs. »

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La différence comme force

Dans un paysage rap en perpétuelle mutation, Usky sait que son parcours atypique est une force. « J’ai connu les échecs comme les petites victoires. Aujourd’hui, j’ai une vraie base. Je suis légitime. Tous les artistes que je respecte ont 10 ans de carrière. On vient d’une génération qui a persévéré, qui a charbonné. »
Avec Noura, Usky ne signe pas simplement un album. Il se révèle, clôt un chapitre, et en ouvre un autre, plus intime, plus vrai.
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Cover Noura

 

Tracklist Noura
Tracklist Noura
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Noura est disponible via 92i.
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Texte Samantha Kiangala
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