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CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Mosty un ensemble all jean LEVI’S, un t-shirt UNIQLO, des lunettes QUAY, un collier

et boucles d’oreilles  HUGUETTE PARIS

 

 

SÉRIE MODE

 

 

CRÉDITS SÉRIE MODE

Photographe Ryther  – Styliste Dorothée Evouna assistée de Sarah Agricole – MUA & Hairstylist Karine Marsac assistée de Morgane Guenot

 

 

 

RHYTHM. LIVE SESSION

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Mosty un ensemble all jean LEVI’S, un t-shirt UNIQLO, des lunettes QUAY, chaussures G. H. BASS

WEEJUNS, collier et boucles d’oreilles HUGUETTE PARIS

 

CRÉDITS LIVE SESSION

Production Agence Modzik Connect! – Réalisation Bellanopolis – Direction artistique Henrik Jessen &

Modzik Connect! – Ingénieure du son Arthur Kern pour Motif Music – Photographe Henrik Jessen

 Assistant photographe Eloy Velaine – Assistant plateau son & lumière Theo Nebout – Styliste Charlotte

Renard – Hair & Makeup Karine Marsac et Morgane Guenot

 

 

 

INTERVIEW

 

Originaire d’Abidjan, Mosty, jeune rappeuse ivoirienne au style unique et excentrique, incarne une nouvelle vague d’artistes africains. Elle s’est d’abord fait connaître par des vidéos mêlant humour et musique avant de se lancer pleinement dans le rap, où elle fait preuve d’une énergie communicative. Aujourd’hui, elle explore des sonorités plus douces tout en restant fidèle à son identité africaine et hip-hop. Dans cet entretien, Mosty nous parle de ses débuts, de ses inspirations, et de son évolution artistique, tout en nous offrant un aperçu des collaborations qui la font rêver.

 

 

Qui est Mosty ?

Artiste/Rappeuse ivoirienne native d’Abidjan la capitale de la joie.

 

D’ailleurs, c’est quoi l’histoire de ton pseudo ?

Derrière mon prénom se cache une histoire assez bête. De base sur Instagram, mon nom c’est Mostweirdgyal. C’était trop long et dur à prononcer. Pour faciliter le bouche-à-oreille, j’ai coupé et ça a donné Mosty. Qui veut aussi dire toujours plus car je suis assez extravertie.

 

Comment as-tu démarré ta carrière ?

J’ai commencé en faisant des vidéos qui alliaient musique et comédie comme c’est commun chez nous en Côte d’Ivoire. La mayonnaise a commencé à prendre à Abidjan jusqu’à ce que je me fasse repérer par celui qui sera mon producteur plus tard, Mister Behi. Je suis passée donc des vidéos au micro.

 

Pourquoi as-tu décidé d’interpréter Ride ?

C’est un son que j’ai toujours voulu interpréter depuis sa création. C’est un son doux, qui parle d’une relation intense et charnelle entre deux personnes. Je voulais montrer une autre facette de moi, une personne qui a grandi.

 

Quel a été ton processus créatif pour ce son ?

C’était un soir au studio avec Mister Behi qui balançait un pack de prod comme d’habitude après chaque session. On cherchait le prochain son sur lequel travailler et la prod de Ride est arrivée. J’ai tout de suite topliner. Après je l’ai fini au studio avec mes amies. Je l’ai aussi fait parce que c’est carrément le genre de son que l’une de mes amies aimait écouter. J’ai vraiment accroché avec ce genre musical-là.

 

Comment tes racines ivoiriennes se transposent dans ta musique ?

C’est à travers l’argot qu’on le fait le mieux. Entre ivoiriens partout dans le monde c’est le signe d’appartenance à notre pays. Ensuite, cela passe par des mélodies que ce soit chanté ou dans la prod. Il y a des rythmiques auquel un ivoirien est sensible mais qui peut aussi toucher un Norvégien ou un Australien qui aime la musique.

 

« (Ascension) C’était un projet totalement dans la recherche. Une façon pour moi de me découvrir. Quand tu veux grandir musicalement, tu dois passer par cette ascension qui est la recherche de soi. »

 

Sur le titre En tas, tu as collaboré avec Lala&ce, qui est aussi ivoirienne, comment la collaboration s’est faite ?

Lala &ce était partie en vacances à Abidjan. Elle a juste demandé qu’on lui envoie la meilleure rappeuse locale à Abidjan et j’ai été appelée. Sans grande prétention bien sûre ;). Après, ça s’est fait vite fait. On a posé rapidement, le feeling y était. C’était un grand moment de partage !

 

Il y a-t-il d’autres artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ?

Dans un futur proche des artistes de chez moi comme Didi B, Himra, ou encore Josey. Ailleurs Angélique Kidjo, Davido, Josman, Hamza. La liste est encore longue. Petit à petit, on va réussir à les appâter.

 

Qu’est-ce que l’ascension pour toi ?

L’ascension, c’est quitter un point A pour aller à un point B. C’est avant tout une expérience que tout artiste vit avant de devenir une star internationale. C’est dans ce travail que je baigne en ce moment.

 

Pourquoi as-tu choisi d’appeler ton dernier EP comme ça ?

C’était un projet totalement dans la recherche. Une façon pour moi de me découvrir. Quand tu veux grandir musicalement, tu dois passer par cette ascension qui est la recherche de soi. Il s’agit de l’escalier le plus long et périlleux pour un artiste en développement. D’autre part, c’est aussi pour préparer mon public, pour qu’il grandisse avec moi.

 

Comment tu perçois le fait que les artistes africains prennent de plus en plus de place dans le paysage musical global ?

Que l’Afrique ait une grande place, c’était déjà écrit. Depuis Manu Dibango, Angélique Kidjo, Fela Kuti. Ce sont des personnes qui nous ont appris à développer les musiques de chez nous de telle sorte que les autres pays les ressentent aussi. L’Afrique est la plaque tournante de la musique. Il reste à faciliter les moyens d’abonnements et de distribution sur les plateformes et on pourra être bien servi !

 

« Les sonorités africaines ont depuis longtemps inspiré des artistes du monde entier.  (…) Le véritable défi est de réussir à mettre en lumière cette culture tout en la rendant accessible. »

 

Penses-tu que les sonorités africaines vont connaître la même trajectoire que le rap en devenant mainstream ? Etant donné la popularisation de la musique africaine, on commence à voir apparaître les mêmes débats que dans le rap. Selon toi, est-ce que se démocratiser c’est forcément se dénaturer ?

Les sonorités africaines ont depuis longtemps inspiré des artistes du monde entier. C’est une culture à part entière, tout comme celle du rap. La musique, c’est avant tout du partage, une communion entre les gens. Le véritable défi est de réussir à mettre en lumière cette culture tout en la rendant accessible. Une fois que ce sera fait, notre musique pourra s’installer partout dans le monde. Toutefois, se démocratiser ne doit pas signifier se dénaturer. Si l’on cherche à vendre en adoptant des sonorités qui trahissent l’essence de cette musique, on risque de la perdre. En revanche, se démocratiser tout en valorisant nos différences, grâce à un travail rigoureux et professionnel, serait une voie à suivre. Ce qui manque, c’est un cadre solide qui permettrait à l’Afrique de se distinguer et de s’imposer sur la scène internationale.

 

D’ailleurs, comment qualifierais-tu ta musique ?

Ma musique me ressemble, c’est une musique communicative. Je suis une personne extravertie qui est toujours tentée d’apprendre et d’innover. J’essaie de l’appliquer dans ma musique. J’essaye de partager ma joie et ma bonne humeur et surtout qu’on ressente ma personnalité.

 

Et ton style vestimentaire ?

J’ai un style qui tire sur mes deux cultures. Ma culture africaine et ivoirienne ainsi que ma culture hip-hop. J’essaie au maximum d’allier les deux pour que ça crée quelque chose d’unique. Dans mes clips et dans le travail de mon image, on essaie de panacher ces deux pôles culturels.

 

Comment exprimes-tu ta personnalité à travers ton style vestimentaire ?

Dans mon style vestimentaire, il y a des couleurs. C’est souvent très excentrique et osé, et souvent très calculé et millimétré. Je suis comme ça. il y a mon côté très hyper active et mon côté très réfléchi.

 

Quelle est la pièce indispensable selon toi ?

La pièce indispensable pour moi, ce sont les lunettes. À travers le choix des lunettes de quelqu’un, tu peux immédiatement définir sa personnalité et ses goûts.

 

Avec quelle marque tu aimerais faire une collab ?

J’aimerais bien collaborer avec Louis Vuitton sous Pharrell Williams. C’est un personnage authentique. Ses pièces me parlent.

 

Pour finir, quelles sont les prochaines étapes dans ta carrière ?

Dans la suite de ma carrière, ce sera une Mosty ouverte qui écoute beaucoup son public mais en même temps qui fait ce qu’elle aime par-dessus tout. Du Mosty dans le rap et du Mosty dans la melo. J’espère que ça va plaire, on croise les doigts.

 

Texte Samantha Kiangala