Il y a des artistes dont la voix résonne autant que les images qu’ils projettent. Ali en fait partie. Repérée sur Instagram, elle s’est forgée un univers où mélodies lumineuses et paroles mélancoliques s’entrelacent. Perfectionniste et sensible, elle puise son inspiration dans la mer, les balades sans but et ses souvenirs d’enfance bercés par la chanson française.

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Ali se confie sur son parcours, son rapport à l’écriture et ce qui l’a définit au-delà de la musique. Une immersion totale dans son univers.

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©Florencia Potter

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Tu as grandi dans une famille passionnée de chanson française. Quel rôle la musique a-t-elle joué dans ton enfance ?

Elle a joué un rôle important en vrai. Moi, j’étais pas très forte à l’école, c’était pas mon point fort, du coup je me sentais un peu nulle et en décalage avec les autres. La musique, c’est un peu l’endroit où je m’autorisais à rêver, et c’était un peu le truc où je me disais : « Tiens, plus tard, je pourrais faire ça ». Il y a aussi eu la danse classique avant, et j’étais pas non plus très forte, donc voilà. Mais sinon, hyper artistique dès le début.

 

Quel est le souvenir musical le plus marquant de ta jeunesse ?

Violetta. Terrible. J’étais juste hyper fan de Violetta et c’était un peu le déclic, en mode : « Bah, je veux faire comme elle ». Ma première chanson, je l’ai écrite sur un karaoké de chansons de Violetta, et vraiment, c’était wouah ! Il y avait un peu un truc de l’adolescence rêvée… Elle était en école de musique à Buenos Aires, moi je me suis dit « je vais déménager à Buenos Aires pour aller dans son école ».

 

Si tu devais décrire ta personnalité ?

Je suis joyeuse, très maniaque et perfectionniste, vraiment perfectionniste. Et je suis très sensible et timide.

 

En dehors de la musique, quelles sont tes passions ou tes activités créatives ?

J’adore tout ce qui est visuel : faire des vidéos, de la photo et du montage. Bosser sur mes visuels, c’est un truc que j’aime beaucoup. Et sinon, j’adore me balader.

 

Quel est l’objet ou le lieu qui t’inspire le plus quand tu écris ?

Je dirais vraiment la mer. C’est l’endroit qui m’inspire le plus, où je parviens à remettre mes idées en ordre. C’est un lieu apaisant, et en plus, mes parents ont vécu près de la mer, donc il y a aussi une dimension familiale. Ayant grandi là-bas, si je ne vais pas bien, c’est là que je trouve du réconfort et que je trouve l’inspiration.

 

Tu parles souvent de mélancolie dans tes textes. Est-ce quelque chose que tu ressens au quotidien, ou est-ce un état d’esprit que tu choisis d’explorer dans ta musique ?

Je ne pense pas être mélancolique au quotidien, je suis plutôt joyeuse. Mais c’est dans les moments où je ne vais pas bien que j’écris beaucoup. Et quand je vais mieux, je peux écrire sur les moments où je ne me sentais pas bien.

 

Quelle est la couleur ou l’image qui te représente le mieux et pourquoi ?

Je dirais le rose, les Bisounours et les paillettes. Un peu tout ça.

 

Quelles sont les trois choses essentielles que tu emporterais si tu partais sur une île déserte ?

Ma petite sœur, qui est essentielle à ma survie. Mon carnet Moleskine, où j’écris tout : mes chansons, mes projets… Et j’aurais bien dit un tourne-disque avec des vinyles, même si sur l’île il n’y a pas de prises… Ah ! Je n’ai pas pensé à la nourriture… les lasagnes ! Vraiment ! Mais il faut qu’elles restent chaudes.

 

Si tu n’étais pas artiste, qu’aurais-tu voulu faire dans la vie ?

La danse. C’était vraiment une période très courte où je voulais devenir rat de l’Opéra. Mais après, dès le primaire, j’ai voulu être chanteuse. Et au collège, quand il fallait dire quelque chose de plus concret pour l’orientation, je disais que je voulais travailler dans l’audiovisuel ou la photographie. Il y a toujours eu ce lien avec l’image.

  

L’écriture semble être un moyen pour toi de t’exprimer. Quelle est ta manière d’écrire : plutôt spontanée ou tu aimes tout peaufiner ?

Un peu des deux. Au début, j’écris de manière assez instinctive, un peu en vrac, juste pour poser tout ce que je ressens. Ensuite, soit je peaufine dès le lendemain, soit je laisse le texte reposer — parfois trois mois, voire plus longtemps. Il y a même des chansons que je laisse de côté pendant un an avant d’y revenir. Mais je les retravaille toutes, je ne les laisse jamais brutes. Donc oui, je dirais un peu des deux.

 

Quelle est la chose la plus folle que tu aies faite par amour ou pour quelqu’un que tu admires ?

Pourtant, je pense que je ne suis pas très fofolle… mais en amour, je suis un peu timide sur les bords. En revanche, pour ma famille, je fais plein de choses — mais rien de trop fou. Par contre, typiquement, écrire une chanson pour ma sœur, que je veux vraiment sortir… donc je dirais : une chanson.

 

C’est quoi les lieux où on peut te retrouver ?

J’adore le Marais et Saint-Germain-des-Prés, j’adore m’y balader. Et sinon, en restaurant, je passe ma vie à manger des sushis. Il y avait un sushi en bas de chez moi, mais ils ont fermé, ça m’a détruite. Sinon, je me balade partout, vraiment. J’adore marcher.

 

Pourquoi quelqu’un qui ne te connaît pas devrait-il écouter ton travail ?

Parce que j’y ai mis tout mon cœur, toute mon âme, et que c’est vraiment moi, pour le coup. C’est aussi pour ça qu’on a pris autant de temps pour créer cet EP : je voulais vraiment trouver les sonorités, les textes, les thèmes dont j’avais envie de parler. Je voulais vraiment que ça me ressemble pour ne rien regretter après. C’est un projet qui parle de moi, de ma vie, de ma perception, de mes 17 à 20 ans. En fait, c’est un album pour apprendre à me connaître. Les premières chansons que j’ai sorties, je les aime trop, mais les prochaines, elles sont encore plus en mode : « Bonjour, je me présente et je vous dis tout ».

 

Ali participera à la première édition des Modzik Talents Live, un concept conçu pour révéler de jeunes artistes aux talents exceptionnels. Avec sa fraîcheur et singularité, Ali incarne parfaitement l’esprit de cette soirée. Laissez-vous vous émouvoir.

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Ali a annoncé son premier EP pour le 25 avril. Modzik Talents Live, se déroulera le 24 avril 2025, à L’Archipel.

La billetterie juste ici.

 

 

Texte par Boris Lemoine

Photo en couverture Florencia Potter