Qui aurait crû que ce jeune bricoleur de sons deviendrait en moins d’une décennie la star internationale qu’il est aujourd’hui ? Découvert à la faveur de sa brillante reprise du “Limit To Your Love” de Feist, il confirme en 2011 avec un premier album éponyme au style DIY malin déconcertant de fraîcheur et de maturité. Modzik choisit de le mettre illico en couverture de son numéro daté mars-avril : un shooting mode pas facile pour ce jeune britannique hyper timide qui n’acceptera finalement qu’une sélection de quelques chemises, donnant néanmoins lieu à quelques jolis portraits.
L’interview est débridée, menée dans la cour même du studio photo parisien où notre équipe a réalisé cette séance à la faveur de la nuit tombante… Tout en simplicité, notre jeune chanteur/beatmaker n’est pas encore devenu la star d’aujourd’hui.
Depuis il a publié en tout 4 albums à la qualité d’orfèvre, a multiplié les collaborations soigneusement choisies (Rosalia, Mount Kimbie, Bon Iver…) et décroché le très convoité Mercury Prize et d’autres récompenses. Il sera producteur pour Kendrick Lamar, Beyoncé, Vince Staples, Frank Ocean ou encore Travis Scott.L’an dernier l’a vu ne pas hésiter à se mettre en avant lors de nombreuses vidéos à la maison en version lockdown afin de dérider ses fans avec des reprises et des versions acoustiques proches du sublime de ses influences comme Stevie Wonder, Joni Mitchell, Bon Iver.. seul devant son piano ou son synthé, n’hésitant à s’adresser à la caméra et converser en chat directement avec son auditoire. Il en sortira même une version officielle de son incroyable reprise du “Godspeed” de Frank Ocean à la demande générale.
Credits :
Photos : Lydia@schmidtundgorges
Styliste : Mari David
Texte : Joss Danjean
James Blake à propos de la musique dans sa vie :
“La musique a toujours été là dans ma vie. Je ne me suis jamais posé la question de si je voulais faire autre chose. Je n’avais pas de plan B. Mes parents chantaient déjà eux aussi. On faisait des harmonies ensemble lorsque nous nous déplacions en voiture pour aller à la mer ou ailleurs. La musique a bien souvent des vertus. Elle m’aide à faire ressortir des choses qui sont en moi, que je suis incapable d’exprimer autrement d’ailleurs. Je suis toujours impatient de chanter, encore plus que de jouer en fait.”
et contrairement à ce que l’on pourrait croire :
“Mon équipement est assez basique : je dispose d’un clavier, d’un ordinateur et d’un microphone. En fait, je ne cherche pas
à m’équiper avec un matériel ultrasophistiqué et de nombreuses machines. Je préfère tirer le meilleur de ce que j’ai dans les mains. Cela me force à être plus créatif ! Je ne veux pas me perdre dans la technologie.”
Le premier album de James Blake est une sorte de soul blanche électrisante, comme s’il avait digéré toute l’histoire de cette musique pour la transposer dans le futur, la parant de sonorités électronica délicates dont il use avec parcimonie : un disque tout en retenue et regorgeant d’émotions. Le début d’une belle odyssée musicale.