Sans mauvais jeu de mot ni sale insinuation vaseuse, le groupe Trésors scintillent sous nos yeux et livrent ce qu’on attend d’un groupe français suffisamment malin pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis chauvin. Après un premier LP fin 2012, des projets divers, des EPs….ils défouraillent une tournée d’été avec quelques jolis noms, avant que ne s’annonce une sortie d’album.

 

Adrien Kanter et Adrien Durand, ces deux lurons parisiens vadrouilleurs comme pas deux, malmènent gentiment les renouveaux musicaux depuis leur formation en 2010.Débutant par des remixs d’Arnaud Rebotini ou d’ Of Montreal, ils finissent par sortir leur premier album Les Missionnaires chez Desire fin 2012. Cascade de morceaux solaires pour faire bombance « encriqué » sur une plage entre amis, leur son est décidément bien vif et candide, electro fresh et club comme arme de destruction massive. S’ils bataillent par le passé avec leur guitares dans la scène punk, c’est maintenant armés de leurs synthés analogiques qu’ils guident la déflagration musicale. Et ce tout en sachant soigneusement t’ancrer leur son en tête, aux pieds, jusqu’à ce que tu fredonnes frénétiquement, jusqu’à ce que tu danses machinalement, l’air heureux.

La dénommée efficacité se chevauche et s’entremêle sur les six titres, notamment sur Alright Heavy Fuck, ayant fait l’objet de divers remixs. Ailleurs le son sera empreint d’une noise lointaine, d’un son plus froid, ambient, c’est le cas sur Roman Polanski, morceau quasi hanté et déboîté. De Paris à Baltimore, la production du LP pioche ici et là et trouve outre-Atlantique ce qui lui manquait ici bas. On pense notamment au cerveau Chester Gwazda, collaborateur de Dan Deacon et des Future Islands. Leur mobilité sans frontières et obstacles leur donne les clefs en main et la chance de partager la scène de groupes de l’acabit des Suuns, Casiokids, Toro Y moi et d’autres …

De surcroît, ces temps-ci, avant que ne sorte un véritable album, ils travaillent sur un court-métrage, une sorte de clip grandement amélioré pour leur morceau Pleine Lune. Messieurs de création, ils cumulent projet de réalisation, confection de l’album, et donnent espoir pour une jolie suite qu’on espère musicalement obsédante. Avec leur nom posé en pôle position ici et là dans les programmations, on croisera leur chemin avec plaisir, sur la plage malouine de la Route du Rock par exemple, là où le sable vous embrasera les pieds, là où vous vous emparerez du plongeoir, tel dieu de la nage.

 

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Emilie Jouan