DIGITAL COVER
CRÉDITS MODE DIGITAL COVER
Nectar Woode porte une veste H&M ÉDITION, une chemise LEVI’S, une jupe H&M ÉDITION et des
accessoires et bagues HUGUETTE PARIS
SÉRIE MODE
CRÉDITS SÉRIE MODE
Photographe Henrik Jessen assisté de Eloy Velaine et Theo Nebout – Styliste Dorothée Evouna
– MUA & Hairstylist Karine Marsac
RHYTHM. LIVE SESSION
CRÉDITS MODE LIVE SESSION
Nectar Woode porte une veste H&M ÉDITION, une chemise LEVI’S, une jupe H&M ÉDITION, des
chaussettes CALZEDONIA, des chaussures MIISTA, et des accessoires et bagues HUGUETTE PARIS
CRÉDITS LIVE SESSION
Direction artistique Henrik Jessen & Modzik Connect! – Réalisation Bellanopolis –
Ingénieur du son Arthur Kern pour Motif Music – Photographe Henrik Jessen – Assistante Eloy Velaine –
Assistant plateau son & lumière Theo Nebout – Styliste Dorothée Evouna – Hair & Makeup Karine Marsac –
Production Agence Modzik Connect!
L’INTERVIEW
Nectar Woode incarne à la fois la douceur et la détermination. À travers ses mots, son parcours et sa musique, elle dévoile un univers où la sincérité, l’émotion et l’influence de ses racines se mêlent pour créer une œuvre humaine et authentique. Nous avions hâte de recevoir Nectar dans nos studios. En novembre dernier, nous étions partis à sa rencontre à Londres, alors qu’elle enregistrait de nouveaux morceaux. C’est une nouvelle fois entre Paris et Londres que nous la retrouvons.
2024 : une année importante pour Nectar
La sortie de son deuxième EP, Head Above Water, a marqué un tournant. « Comparé à Nothing to Lose, c’est plutôt une ambiance vintage des années 70. Je suis influencée par cette musique et j’ai adoré explorer ce son. »
Grow, qu’elle nous a interprété, est une chanson clé de cet EP. Pour Nectar, ce titre est une catharsis, une manière de se reconstruire après une rupture sentimentale. « Grow et Head Above Water, c’est un peu la même chose pour moi. C’est comme si, tout au long de cette année, j’avais eu besoin de grandir de la manière la plus douloureuse qui soit, mais c’est comme une fleur qui s’épanouit. » Une métaphore qui se retrouve sur la pochette de l’EP.
L’année 2024 a également été marquée par sa première tournée en tête d’affiche, qui l’a emmenée en Grande-Bretagne, en Pologne, en Allemagne et en France. « La tournée était super. C’était ma toute première, donc très intense. Pendant la majeure partie des dates, j’ai joué seule, avec juste ma guitare et ma voix. Cela consomme beaucoup d’énergie, d’autant que j’aime échanger avec le public. J’apprends à le connaître. À la fin, j’étais épuisée, mais c’était une bonne fatigue. »
Le point d’orgue de cette tournée a été sa performance au Jazz Café de Londres, où elle a ouvert pour MRCY. « C’était génial. Barney et Kojo sont de bons amis, et jouer pour eux ressemblait à une réunion de famille. C’était intéressant parce que le public attendait le gros son de MRCY, et j’ai proposé un set solo plus calme. C’était un beau contraste. »
Une tournée prolongée en 2025
L’aventure live se poursuivra en 2025, avec une performance prévue à Eurosonic, le 16 janvier prochain. Eurosonic est une porte d’entrée essentielle pour les programmations live. « Je jouerai avec mon groupe. Avec mes managers, Thomas et Charlie, nous avons préparé un set que nous appelons « Straight Bangers » : les morceaux percutants. Le set est court, alors il faut aller à l’essentiel. C’est aussi une question de message. J’aime ce genre de défi. »
2025 : l’année de la maturité musicale
Nectar compose en permanence, et l’année 2025 promet d’être riche en nouveautés. « Il y a encore plus de musique à venir après cet EP, ce qui est très excitant. J’ai beaucoup de chansons inédites. Certaines ont déjà été jouées à Paris. J’ai dit beaucoup de choses dans Head Above Water. Grow, qui touche à un thème que je n’avais jamais exploré auparavant, et j’ai envie d’approfondir des sujets plus difficiles tout en conservant le même message positif. »
Nectar souligne aussi combien cette année a marqué un changement personnel et professionnel. « La musique est désormais mon travail à plein temps. L’année dernière, ce n’était pas encore le cas. J’ai plus d’expérience de la vie, et cela se ressent dans mes compositions. Quand j’ai commencé, je pensais tout savoir, mais on se rend compte en grandissant qu’il y a toujours quelque chose à apprendre. »
L’importance des collaborations musicales
Pour Nectar, la collaboration est au cœur de son processus créatif, et elle met un point d’honneur à travailler avec des artistes qu’elle admire et avec lesquels elle partage une véritable connexion. Au-delà des producteurs avec lesquels elle a collaboré sur ces deux EPs, citons deux artistes Sol Paradise et Mom Tudie. « Ce sont tous les deux des amis issus de la scène londonienne. Mom Tudie, c’est la première personne à m’avoir tendu la main en me proposant une session. Il a été mon tout premier producteur, et c’est avec lui que j’ai sorti ma toute première chanson. Quelques années plus tard, il est revenu vers moi pour travailler sur son album. C’était une expérience très amicale, dans un esprit de confiance. J’ai adoré la chanson qu’il m’a présentée, et quand il m’a dit qu’il voulait la sortir, ça m’a énormément touchée. » Quant à Soul Paradise, « Jonah (Soul Paradise) est venu me voir avec une chanson déjà écrite, et il m’a proposé d’ajouter ma voix sur le deuxième couplet. J’ai tout de suite accepté. Nous étions en studio, juste en train de nous amuser. Mais quand j’ai commencé à chanter, il m’a encouragée à continuer. »
Ces collaborations sont aussi l’occasion d’explorer d’autres façons de travailler. « Mom Tudie a un talent impressionnant en production. Il travaille avec tellement d’artistes différents, et pourtant, il reste souvent dans l’ombre, sans chercher à mettre son nom en avant. Quant à Soul Paradise, il faut absolument voir son énergie en live. Son gros son, proche de l’univers de MRCY, prend tout son sens sur scène. Travailler avec eux, que ce soit pour écrire ou pour interpréter des chansons, est une véritable chance. C’est un processus où l’on apprend beaucoup, où l’on échange, et où l’on se nourrit mutuellement. »
Vers la production musicale : un rêve en gestation
Nectar Woode ne cache pas son envie de s’investir davantage dans la production musicale. « J’aimerais beaucoup produire mes propres morceaux. Je sais utiliser Logic, mais je n’en parle pas beaucoup. C’est pour cela que je suis allée à l’université, j’y ai étudié ces techniques. J’admire des artistes comme Solange, ou même Sade, qui composent et produisent leur propre musique avant de la partager avec d’autres. C’est une démarche que je trouve fascinante. »
Pour Nectar, produire ses chansons offre une perspective différente sur le processus créatif. « Quand on écrit une chanson et qu’on la produit soi-même, on porte un regard plus global. Je réfléchis souvent à mes morceaux dans un contexte live, en pensant à mon groupe. J’aime arranger la musique en studio en ayant à l’esprit la manière dont elle sera interprétée sur scène. Cela crée une sorte de fil conducteur, une cohérence entre l’enregistrement et la performance. » Cependant, malgré son intérêt grandissant pour la production, Nectar confie que le temps lui manque pour s’y consacrer pleinement.
Du live au studio : deux facettes complémentaires
Pour Nectar Woode, le studio et la scène sont deux mondes bien distincts, mais étroitement liés dans son approche artistique. « Mon objectif est de toujours proposer quelque chose de différent en live par rapport aux versions studio. Quand je suis sur scène avec mon groupe, j’aime explorer une approche plus organique, presque jazz, en me reconnectant à la manière dont la chanson a été écrite. Cela me permet de jouer avec l’interprétation et d’offrir une expérience unique au public. »
Sur scène, Nectar se sent pleinement en phase avec son audience. « Lorsque je joue en live, je veux transmettre une émotion brute et sincère, comme si je partageais une partie de moi-même. Étonnamment, je ne me sens pas exposée sur scène, à la différence de l’écriture. Au contraire, c’est un moment de partage, où je suis là pour donner au public et recevoir en retour leur énergie. C’est ce qui rend la scène si magique pour moi. »
En studio, cependant, l’expérience est tout autre. « L’écriture et l’enregistrement, c’est un processus très intime. C’est une sorte de libération, mais on ne reçoit pas de retour immédiat, comme c’est le cas en concert. » Nectar explique que cette solitude créative permet une réflexion profonde, mais elle aime que ses chansons prennent vie grâce à l’interprétation des auditeurs. « Une fois que la chanson est terminée, j’aime que ce soit au public de la faire sienne, d’y projeter leurs propres émotions et histoires. Je trouve cela cool. »
La session Rhythm pour Modzik : une nouvelle expérience
Une expérience unique, loin de ses habitudes scéniques. « C’était très différent de ce que j’ai l’habitude de faire, car je n’avais pas ma guitare. Je me suis concentrée uniquement sur le texte et la voix. C’était libérateur. Et puis, me mettre sur mon trente-et-un avec des tenues et une coiffure élaborées était amusant, bien que je ne sois pas encore habituée à cet aspect. Et puis se mettre sur son trente-et-un, c’était cool aussi. Comme les tenues, la coiffure était géniale. Le côté « mannequin », je n’y suis pas habituée. Je me concentre toujours sur la musique. J’oublie qu’il y a aussi une image dans la musique. Mais je sais que c’est important maintenant. »
L’identité en résonance : de la musique à l’image
La musique est bien plus qu’un simple art ou un métier : c’est un prolongement direct de son identité, une manière d’être fidèle à elle-même tout en partageant son histoire. « Je veux être aussi honnête que possible dans ma musique, mais également dans mon image. Ma musique est profondément sincère, alors je souhaite que tout ce qui l’entoure reflète cette même authenticité. »
Nectar accorde une attention particulière à intégrer ses racines culturelles dans son univers artistique. « J’ai adoré travailler avec Bantu Nots, une technique de coiffure ouest-africaine, pour mettre en avant ma culture à travers mon apparence. C’est important pour moi que mes tenues, mes coiffures, mon look racontent une histoire. C’est une manière subtile mais puissante de montrer d’où je viens et qui je suis. »
Nectar considère que l’identité visuelle ne doit jamais être artificielle, mais au contraire, s’aligner parfaitement avec la musique. « L’authenticité est primordiale. Je veux que le public puisse se dire, en me voyant : “Elle semble honnête et authentique”. C’est essentiel pour moi, car je souhaite que tout ce que je fais, que ce soit ma musique ou mon style, soit en accord. »
Pourtant, cette réflexion sur l’image est relativement récente pour Nectar. « J’ai longtemps été concentrée uniquement sur la musique. Comme tu sais, ma mère travaillait dans la mode, et j’ai souvent compté sur elle pour mes tenues. Mais je n’avais jamais vraiment réfléchi à l’importance de l’apparence dans mon métier. Aujourd’hui, je vois cela différemment. La mode et l’identité visuelle peuvent enrichir mon message artistique, tant qu’elles restent en harmonie avec ce que je suis. »
Pour Nectar, 2025 marque une étape où musique, image et identité fusionneront encore davantage. « Je suis au début de ce voyage, mais je sais que chaque élément de mon travail doit raconter une histoire. Cette année, j’aimerais approfondir cette réflexion et m’exprimer à travers tous les aspects de mon art. »
Texte Lionel-Fabrice Chassaing