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CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Benni porte un débardeur et pantalon ACNÉ STUDIOS, maxi chaîne ras de cou PASCALE MONVOISIN,

santiagues BALENCIAGA (Vintage)

 

SÉRIE MODE

CRÉDITS SÉRIE MODE

Photographe Henrik Jessen assisté de Eloy Velaine – Styliste Charlotte Renard assistée de Sandy Polifroni

– MUA & Hairstylist Karine Marsac



 

 

RHYTHM. LIVE SESSION

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Benni porte un débardeur et pantalon ACNÉ STUDIOS, maxi chaîne ras de cou PASCALE MONVOISIN,

santiagues BALENCIAGA (Vintage)

CRÉDITS LIVE SESSION

Direction artistique Henrik Jessen & Modzik Connect! – Réalisation Bellanopolis

Assistante Eloy Velaine – Ingénieur du son Arthur Kern pour Flam

Assistant plateau son & lumière Théo Nebout – Styliste Charlotte Renard assistée de Sandy Polifroni 

Hair & Makeup Karine Marsac – Production Agence Modzik Connect! – Remerciments Label Pias @pias

et E-STUDIOS @e.studios.paris

 

 

 

 

L’INTERVIEW

 

 

Benni, la révélation folk venue de Belgique, nous a accordé une interview en toute intimité. L’occasion de plonger dans un univers porté par une voix à la fois douce et puissante, entre délicatesse et intensité. Influencée par ses racines et ses expériences, elle nous dévoile ses inspirations musicales, son parcours personnel, et comment elle parvient à transformer ses émotions en musique. De son enfance en Belgique à sa passion pour la nature, chaque aspect de sa vie semble nourrir son art. L’occasion pour nous de découvrir une artiste en pleine ascension, prête à se faire une place dans le paysage musical belge.

 

 

Tu as grandi à Vielsalm (Province de Luxembourg) en Belgique, est-ce que ça a influencé ta musique ?

Oui, il y a beaucoup de folk là-bas, donc il a fallu que je me batte et que je persévère. Je me suis dit « Ok, il faut y aller », mon papa est bûcheron, et on écoutait beaucoup de country dans son pick-up. Je pense que ça m’a sûrement attirée vers la musique. Et puis, je vis à côté de la forêt, donc je pense que tout ça contribue à cet univers folk. J’aime beaucoup me balader dans la nature, ça m’inspire beaucoup.

 

Des artistes belges t’ont-ils inspirée ?

Oui, j’écoute énormément Tamino, j’adore ce qu’il fait. J’aime aussi Iskander Moon, ou Louis (Isaac Roux), en Belgique, c’est plutôt ce genre de musique qui me porte. C’est un peu plus moderne que le folk traditionnel, mais ça reste dans cet univers de chanson bien écrite.

 

Ta famille a-t-elle été une source d’inspiration pour toi ?

Mes parents ont toujours aimé la musique, ils écoutaient beaucoup de chansons populaires. Mon père chante beaucoup, et ma petite sœur chante aussi et joue du piano, donc c’est sans doute grâce à eux que je me suis orientée vers la musique.

 

Tu sors où en Belgique ?

Je vis dans la campagne, donc il n’y a pas vraiment de bars ou de lieux pour sortir. Je ne suis pas une grande fêtarde, mais je mange beaucoup de chocolat, surtout qu’on a du super chocolat en Belgique ! Sinon, j’aime aller voir des concerts. Il y a des salles magnifiques, comme le Cirque Royal à Bruxelles, c’est une salle splendide.

 

Quel a été le moment le plus marquant dans la création de ton EP Blending Colours ?

C’est marrant, mais c’était vraiment il y a trois jours, quand on m’a envoyé le mockup de l’EP. C’était le premier visuel concret, je l’ai vu et je me suis dit « Ah, c’est vraiment là ». Ça a mis du temps, et j’avais envie que ce soit parfait. Bien sûr, rien n’est parfait, mais je voulais en être fière, être prête à le défendre. Ça a mis un peu de temps à se mettre en place, il a fallu que je trouve la bonne équipe avec qui travailler. Et puis, une fois que tout était prêt — le visuel, l’ensemble finalisé — voir enfin l’EP sous forme concrète… c’était un vrai soulagement et un grand bonheur.

 

La chanson September 20 est particulièrement forte. Comment l’idée est-elle venue ?

C’est une chanson que j’ai écrite comme une lettre d’excuse que j’aurais aimée recevoir mais que je n’ai jamais eue. Du coup, je l’ai écrite à la place de la personne. C’est aussi la chanson que j’ai écrite le plus rapidement. En 15 minutes, c’était fait, c’était très naturel, ça sortait vraiment du fond de mes tripes. J’avais besoin de l’écrire, c’était comme une sorte de libération.

 

Tu as fait la première partie de Cœur de Pirate. C’était une grosse pression ou un pur kiff ?

C’était les deux. D’habitude, je ne suis pas stressée avant un concert, même si je suis un peu timide, mais là, c’était la plus grosse scène que j’ai faite jusqu’à maintenant, avec presque 2 000 personnes. Au début, c’était un peu impressionnant, je me suis dit « Qu’est-ce qui se passe ? », mais dès que j’ai joué les deux premières notes, je me suis laissée aller et j’ai vécu le moment. Ce qui est fou en plus c’est que mon village avait organisé une sortie en bus pour venir me voir, tout le monde était là, c’était génial. Je crois que j’ai réussi à vraiment connecter avec le public, et ça a été magique.

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« Je le fais d’abord pour moi, peut-être de façon égoïste, mais ça m’aide à exprimer des émotions que je n’arrive pas à formuler autrement. Je n’ai jamais été très bonne avec les mots, mais à travers la musique, je trouve une manière de dire ce que je ressens. »

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Tu es assez timide dans la vie de tous les jours. La musique est-elle un remède ?

La musique, pour moi, c’est une vraie délivrance. J’ai l’impression qu’elle me permet de me libérer, surtout dans l’écriture. Je me concentre beaucoup sur la composition, c’est presque comme une thérapie. Je le fais d’abord pour moi, peut-être de façon égoïste, mais ça m’aide à exprimer des émotions que je n’arrive pas à formuler autrement. Je n’ai jamais été très bonne avec les mots, mais à travers la musique, je trouve une manière de dire ce que je ressens. Et quand je chante sur scène, je ressens cette connexion avec les gens. Je ne prétends pas résoudre les problèmes du monde, mais si une ou deux personnes se sentent comprises à travers mes chansons, ça me ferait vraiment plaisir.

 

Depuis tes premiers concerts, qu’est-ce qui a changé dans ta manière d’être sur scène ?

Je crois qu’il n’y a pas eu de grands changements, à part que je me prends moins la tête. Avant, dès que je commettais une erreur, j’étais un peu paniquée, mais aujourd’hui, je me dis que ce n’est pas grave, ce sont des choses qui font partie du moment. Ce n’est pas grave de ne pas être parfaite. L’important, c’est de vivre pleinement l’instant. Et je pense que j’ai aussi appris à me lâcher davantage. Même si ce n’est pas toujours facile, j’arrive maintenant à profiter de chaque instant sur scène.

 

Si tu pouvais faire un feat. avec n’importe quel artiste, ce serait avec qui ?

Bon Iver, sans hésiter. C’est un peu le rêve pour moi, même s’il est vraiment intouchable. Sinon, j’adore aussi un artiste qui s’appelle Greegory Alan Isakov, un Sud-africain qui vit aux États-Unis. Je l’ai vu en concert en Belgique, et j’ai pleuré à chaque chanson. Il a une façon de créer une atmosphère très particulière, je suis vraiment fan de son univers.

 

Pourquoi cet artiste te touche autant ?

Il a une manière particulière de capturer l’émotion dans sa musique, quelque chose d’intime et de très authentique. Quand il chante, tu sens vraiment qu’il vit ce qu’il dit. C’est un artiste qui arrive à créer des atmosphères très fortes avec des morceaux simples, mais tellement poignants. Je trouve ça incroyable, et ça me touche profondément.

 

Dans cinq ans, où te vois-tu ?

Je me vois faire des concerts plus intimistes, avec peut-être une tournée à l’étranger. J’aimerais aussi avoir mon propre studio de composition et travailler avec d’autres artistes. J’espère également perfectionner mes compétences au piano, ça serait vraiment chouette.

 

Tu dis vouloir faire une tourneée à l’étranger. Quel est ton rapport au voyage ?

J’ai fait un voyage en Nouvelle-Zélande pendant dix mois, quand j’avais 18 ans. C’était un grand défi pour moi, car j’étais timide et je ne connaissais rien à la vie. Je me suis dit : « C’est quoi la chose qui me fait le plus peur ? Partir au bout du monde ». Et j’ai pris la décision de le faire. Là-bas, j’ai vu un vieux monsieur jouer de la guitare dans la rue, et j’ai eu envie de le faire aussi. Je me suis achetée une guitare et j’ai joué dans la rue pendant 10 mois. Ça a été l’école de la vie pour moi, mais aussi l’école de la musique. J’ai rencontré beaucoup de gens de différentes cultures, et ça m’a fait évoluer. Quand je suis revenue, mes proches ne me reconnaissaient pas, mais dans le bon sens. J’étais devenue plus mature, moins timide.

 

Pourquoi écouter ton EP ?

Je pense que cet EP, je l’ai fait un peu égoïstement, comme je l’ai dit tout à l’heure, pour moi c’était une manière de transformer quelque chose de moche, comme une rupture amoureuse, en quelque chose de beau. Et je suis vraiment fière du résultat. Si des gens peuvent se retrouver dans mes chansons, ce sera super. Mais, au fond, je suis déjà contente de le sortir et de voir ce que les gens en pensent.

 

 

Texte Boris Lemoine