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La sélection Modzik pour sonoriser ce weekend.

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BRIQUE ARGENT – SEXY

Il l’a appelée Sexy, et rien que pour ça, on aurait pu se méfier. Peur d’un titre trop clinquant, d’une provoc’ facile, ce qui ne lui ressemblait pas. Chez Brique Argent, même le bling se teinte de vulnérabilité. Pop, oui. Lumineuse, clairement. Mais aussi bien plus complexe qu’il n’y paraît : Sexy est un morceau qui vous enlace comme un rayon de soleil sur un pare-brise sale. Mais c’est aussi un morceau qui gratte là où ça fait mal : le rapport au corps, à l’image, au monde, à ce ventre qu’on cache, qu’on juge et qu’on essaie d’aimer malgré tout. Derrière ce single doux dansant, co-composé avec Maxence Vespa, le compagnon de toujours et Simon Gaspar, il y a surtout un virage. Celui d’un artiste qui, après les abîmes introspectifs de ses débuts, cherche désormais la lumière. « Je tente d’aller à la recherche de lumière, plutôt que de creuser dans le sol pour aller chercher la noirceur », nous a-t-il confié. Sexy est le premier jalon d’un nouveau cycle de six titres prévus pour 2025–2026. Et on comprend dès les premières mesures qu’on est entré dans une autre phase : synthés clairs, groove doux, sens du détail sonore hérité du sound design. Il y a quelques années, Corentin alias Brique Argent grattait ses premières notes de guitare à 16 ans dans sa chambre de lycéen à Charlieu. Il enregistrait ses morceaux la nuit, entre les cours et les rêves flous d’une vie artistique. Grâce à MyMajorCompany, il finance son premier EP, Afflictions, cinq titres de « chanson poétique, atmosphère mélancolique » : Sale génération, Asile, Défaite passionnelle, La Rue, Lâche moi, marquant les débuts d’un projet sincère et plutôt sombre. Mais ce n’est qu’avec Meeting, petite merveille sombre d’EP sorti plus récemment, qu’il affine vraiment son univers sonore : plus produit, plus électronique, mais encore traversé d’ombres. Sexy, lui, fait le pari inverse : il ose la tendresse pop. Brique Argent, c’est un projet aux allers-retours constants entre le brut et le doux. Ce pseudo en dit déjà long : entre la matière brute et l’éclat. Et Sexy reflète ça parfaitement. Une chanson qui donne envie de danser doucement dans sa chambre, ou de fermer les yeux pour se laisser bercer. Brique Argent veut tout : l’intime, le spectaculaire, le show, le silence. Et il le fait avec une sensibilité exacerbée. (LFC)

Sexy est disponible via Brique Argent (autoproduit).

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THEODORA – FASHION DESIGNA

Plus besoin de présenter la Boss Lady, elle s’impose comme un ovni de la nouvelle scène, elle remplit deux Zénith de Paris en moins de 15 minutes et comme jamais deux sans trois, annonce une nouvelle date, toujours au Zénith. Dans Fashion Designa, un beat signé par son frère Jeez Suave, Theodora occupe chaque mesure avec assurance : « C’est moi Boss lady / J’ai tout payé, no crédit… » Elle mêle une énergie puissante à une esthétique cinématographique. Ce clip marque une identité encore inconnue de la Boss Lady et on ne ressort pas indemne. Le clip, réalisé par Melchior Leroux, est un véritable voyage céleste : on voit Theodora assise sur une lune stylisée, comme dans un rêve intergalactique, rappelant les univers de Georges Méliès, elle passe d’un look naturel à des tenues futuristes ou grandes références visuelles, comme si elle devenait un cyborg, un hybride entre humaine et machine. Entre Jean‑Paul Goude (avec Grace Jones) ou le surréalisme des Rita Mitsouko, chaque plan joue avec la mode comme un personnage à part entière. Le clip est réalisé comme un court-métrage où Theodora gravit des étapes esthétiques. De l’humain à l’hybride, elle affronte chaque look avec une élégance tranchée. Fashion Designa c’est une vitrine haute-couture sur fond électro, entre rêve digital et empowerment. Un clip captivant et  artistique, qui confirme Theodora comme une nouvelle icône visuelle et musicale. (EL)

Fashion Designa est disponible via Boss Lady.

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MECHATOK – EXPRESSION ON YOUR FACE (FEAT. ECCO2K & BLADEE)

Mechatok, producteur allemand basé à Berlin, a attiré l’attention dès son EP Gulf Area en 2015 puis avec des singles comme Rainbow, Drama ou All I Want, où il mélange mélodies électroniques limpides, rythmiques minimalistes et univers inspiré par la culture internet et les visuels futuristes. Son album Good Luck, réalisé en 2020 avec Bladee, marque un tournant dans sa carrière et confirme son talent pour créer des sons à la fois pop et expérimentaux, taillés pour le rappeur suédois. Sur Expression On Your Face, on retrouve Bladee et Ecco2K, deux figures du collectif suédois Drain Gang. Bladee, avec ses textes mélancoliques, et Ecco2K, connu pour son univers visuel et sonore singulier, apportent chacun leur touche à ce morceau où la production de Mechatok reste aérienne et précise. Le morceau illustre parfaitement l’esthétique de Mechatok : des sons clairs, des structures épurées et une atmosphère à la fois douce et digitale, fidèle à l’esprit avant-gardiste qu’il partage avec Drain Gang. (TR)

Expression On Your Face est disponible via Mechatok/Year0001.

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BLOOM BAT – REACH OUT

Musicien autodidacte, multi-instrumentiste curieux (ukulélé, guitare, lapsteel, clarinette, basse…), Bloom Bat cisèle depuis près de vingt ans une vision musicale riche et plurielle. Si sa carrière professionnelle est encore jeune, son univers, lui, est déjà bien affirmé, fruit d’années d’expérimentation, de virées urbaines contemplatives et d’un amour sincère du son. Bloom Bat est surnommé ainsi pour son goût du parkour et ses envolées musicales, ce « Bat » marseillais déploie avec Reach Out un single lumineux. Il plonge à fond dans sa veine soul-pop organique, chaude comme un coucher de soleil sur la Méditerranée. Un groove moelleux inspiré du Brésil, des arrangements parfaits, et ce refrain simple : « J’ai besoin de tendre la main parfois, quand je suis dans les nuages gris ». Le titre, solaire, évoque la vulnérabilité avec tendresse. Il devient même un geste collectif avec la participation de la chanteuse Kelema Candice, apportant une belle complémentarité vocale. Et comme toujours chez Bloom Bat, la musique déborde sur le réel. Le clip de Reach Out – tourné sur les toits et dans les rues de Marseille avec une équipe de traceurs de haut vol – est une véritable chorégraphie acrobatique, éprise de liberté, de mouvement et de poésie urbaine. On y retrouve toute l’esthétique Bloom Bat : la ville comme terrain de jeu, le corps en suspension, la caméra qui capte autant l’élan que le silence entre deux sauts. Mais ne vous y trompez pas : derrière l’élégance légère se cache un bosseur passionné. Du financement participatif de son premier EP Full Dawn à la maturité affirmée de Honest Weirdo (2024), Bloom Bat trace son chemin à son rythme, mais avec une constance remarquable. Aujourd’hui signé chez le label bordelais Banzaï Lab et accompagné par Ariane Productions pour la scène, il s’apprête à franchir une nouvelle étape avec un premier album très attendu à l’automne : What Are You Doing Here. Un disque qui promet, à l’image de Reach Out, de mêler groove, douceur et vitalité. Une bande-son pour danser en regardant l’horizon. Pour celles et ceux qui veulent encore croire que la musique peut être une main tendue, un appel à l’élévation, une échappée belle sur les hauteurs de Marseille ou d’ailleurs. (LFC)

Reach Out est disponible via Bloom Bat/Banzaï Lab.

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LUHA – I DON’T KNOW

Avec I Don’t Know, LUHA, Nazairienne désormais installée à Paris, signe l’un de ses titres les plus dépouillés et intimes. Écrite dans une période de fragilité, cette ballade bedroom folk minimaliste se pose au plus près de l’émotion. Depuis ses premières démos écrites à Londres, puis avec un premier EP en 2021 (Is It Today Or Tomorrow), LUHA trace une trajectoire singulière, un peu en marge. Elle n’avance pas seule : dès le départ, elle compose avec son frère Maxime Beneteau (BENETT, ex-Coral Pink), accompagné un temps de Vic Vycilinski (alias Victor Le Bourhis, également ex-Coral Pink). Victor a pris le large, laissant à LUHA et Maxime le soin d’inventer une suite plus frontale. C’est ce que raconte Bedroom Talks (2023), et plus encore aujourd’hui, Please Talk Softly. Ce nouvel EP – attendu le 20 juin – marque une nouvelle étape, à la croisée de leurs deux premiers projets. Il s’ouvre sur Do You Really Understand, tension à la Billie Eilish guitare lancinante, voix en apesanteur, qui installe d’emblée le ton. Nothing, perle indie écrite chez leur père pendant le confinement, explore le vertige du vide avec délicatesse. Puis I’ll Be Better casse le rythme sonnant comme une valse lente d’un autre temps, un morceau qui monte en puissance jusqu’à l’éclatement. Une chanson de rupture. Enfin, Number One referme l’EP sur une note électro acoustique, une confession sur l’hypersensibilité. Tout a été fait maison : composé, arrangé, enregistré et produit dans leur home studio, avec les moyens du bord mais une attention méticuleuse à chaque détail. Comme le résume LUHA : « Ce projet, on l’a fait avec peu de choses. Mais avec beaucoup d’envie, de temps… et d’énergie ». Please Talk Softly n’a pas besoin d’en faire trop. La sincérité est toujours gagnante. (LFC)

I Don’t Know est disponible via LUHA (autoproduit).

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ISABELLA LOVESTORY – EUROTRASH

Isabella Lovestory, artiste hondurienne installée à Montréal, a marqué les esprits avec son premier EP Mariposa en 2020, puis avec son album Amor Hardcore en 2022, où elle mélange reggaeton, pop et sons électroniques inspirés des années 2000. Son univers, musical comme esthétique, reprend les codes Y2K : clips colorés, références à MTV, néons, piercings et pop provocante de cette époque. Après avoir collaboré avec des artistes comme SixSex, Ms Nina ou EQ, elle dévoile Eurotrash, nouveau single qui fera partie de son prochain projet Vanity, prévu pour le 27 juin. Ce titre s’ajoute aux singles déjà sortis, Telenovela et Gorgeous, et confirme son goût pour le mélange des genres et l’esthétique pop décalée. Programmée pour la première fois au festival We Love Green à Paris cette année, Isabella Lovestory a été une découverte pétillante pour le public français, séduisant par son énergie et son style unique. (TR)

Eurotrash est disponible via Isabella Lovestory/Universal Music.

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