En l’espace de quelques titres & videos dont le fameux “Séduction” mais également “Oasis” et “Venus” et à seulement 20 ans, la jeune Joanna s’est déjà fait un prénom dans le paysage musical. Avec sa pop r’n’b facétieuse, elle ne mâche pas ses mots, pour preuve son nouveau titre “Pétasse” qui parle d’agression sexuelle dont le clip sort dans quelques jours. Son premier EP Venus sortira le 10 janvier prochain. Voici son interview et sa playlist afin d’entrer un peu plus dans l’univers de Joanna.

(crédit photo header : Valentin Fabre)

Quels ont été tes premiers émois musicaux ?
Mon premier émoi : le conte musical Emilie Jolie, la chanson d’Emilie et du Grand Oiseau me fascinait quand j’étais enfant.

Comment as-tu trouvé ta signature musicale ?
Je me suis juste imprégnée de mon univers, de mes rêves, de mes relations et de ce qui me tient à coeur.
Je suis hypersensible, je pense que ça joue énormément sur ma façon d’appréhender ma musique, dans la composition ainsi que l’écriture.

Quelles sont tes influences musicales ? Où puises-tu ton inspiration coté paroles ?
Il y a une vague d’artistes qui m’ont inspirée dans le label américain Awful Record : Abra, Tommy Genesis, Father… puis je me suis pris une claque en écoutant les premiers albums de Björk, j’ai ensuite découvert l’univers de Sevdaliza qui m’a énormément touchée et parlé.
Côté paroles, c’est très intuitif, tout ce que j’écoute m’inspire, sans me rendre compte, je puise partout, dans ce que m’inspire une image, un tableau, un film, un clip, y’a pas de règles.

Pour toi, il y a eu un avant et un après la sortie de ton clip « Séduction » ?
Oui carrément. Avant “Séduction”, j’étais encore un peu naïve, j’avais pas trop de conscience sur ma vie, je me laissait un peu trop guider. J’ai eu une révélation en sortant d’une petite déprime. Je n’étais pas capable de mettre des mots sur mes émotions et mes pensées, je gardais tout pour moi, j’allais jamais vers les choses qui me faisaient du bien.
Ca a été une énorme leçon, et en même temps une libération, un morceau de transition entre mon adolescence et ma vie d’adulte.

Te sens-tu une artiste féministe ?
Je suis pour l’égalité entre les hommes et les femmes, je suis forcément féministe puisque c’est sa définition.
Le sens de ma vie c’est de me sentir bien, à l’aise, vivre ma vie en sécurité comme peut le faire n’importe quel homme cisgenre blanc en France. C’est pas de suivre le mouvement, me renfermer et me restreindre parce que je suis une femme. J’ai pas à subir un tas de violences et d’injustices parce que je suis une femme.
C’est une des raisons pour laquelle je suis là aujourd’hui : à partir du moment où je me suis rendue compte de l’ampleur problème, que la société est construite sur cette inégalité, que j’en fait partie et que je la vie au quotidien, je peux pas me contenter de juste le savoir.
J’ai l’impression qu’en tant qu’artiste, c’est hyper important d’avoir un message à véhiculer, parce que l’art s’imprègne parfois consciemment, parfois inconsciemment dans notre vie et nous fait réfléchir.
Ca m’inspire beaucoup aussi, c’est un combat qui me nourrit.

Tu développes une image forte autour de ta musique : est-ce important, voire primordial de mêler son & image dans ton projet ?
Aujourd’hui l’image est au coeur de nos vies, mais il est clair que c’est primordial pour moi, par passion, c’est aussi un autre moyen de m’exprimer, de montrer mon univers de manière peut-être plus ouverte.
Je mélange mes deux passions, c’est vital pour moi.

Avec qui aimerais-tu collaborer idéalement (français et/ou étranger) ?
Mon rêve ultime : Grace Jones. Et en France, je respecte beaucoup le travail de Bonnie Banane et OkLou.

 

Tu sors ton EP le 10 janvier prochain, comment l’as-tu conçu ? Penses-tu déjà un album ?
Vénus (nom de l’EP) est ma première prise de parole, mon premier amour. Il a été conçu avec beaucoup de prise de tête avec moi même, de passion, de sentiments, de rencontres, de fusion et d’espoir.
Je suis déjà sur l’album oui, j’ai hâte de donner naissance à tout cela !