/
NEWS !
Pierre Guénard trace un chemin singulier entre chanson rock et écriture romanesque. Ancien frontman de Radio Elvis, il déploie aujourd’hui en solo une œuvre sensible et lucide, où chaque mot semble pesé, précis, chargé d’une émotion retenue. Son écriture, à la fois poétique et directe, creuse des thèmes intimes — la solitude, le doute, les liens familiaux — avec honnêteté. Chez lui, la musique comme la littérature deviennent des espaces de vérité, d’où émerge une voix profondément singulière.
Le 22 avril dernier, il dévoilait les premiers titres de son nouvel album Voltige devant un parterre d’amis, de professionnels et d’artistes. Une atmosphère intimiste, cosy et chic, dans ce lieu caché au cœur du 8ᵉ arrondissement de Paris, dirigé avec talent par Emmanuel Virot, un cadre qui tranche avec le ton résolument plus rock de ce deuxième album.
/

/
Avec ce nouvel album, Pierre Guénard ouvre un nouveau chapitre de son parcours. Exit les brumes introspectives de Je n’ai plus peur de danser : place à un disque plus direct, plus lumineux, écrit sur la route et pensé pour le live. Entouré du réalisateur de l’album Pierre Simon (guitare, claviers) et de Vincent David, Pierre se déclarera un peu fébrile à l’idée de jouer ces morceaux pour la première fois devant cet auditoire particulier.
Dès le premier titre, Tant mieux, co-écrit et co-réalisé avec Vianney, le ton est donné : mélodie limpide, tempo bondissant, paroles en clair-obscur. « J’ai une tendresse pour ce titre parce que j’ai redécouvert autre chose de ma voix que j’avais un petit peu délaissé. » Une pop décomplexée, qui ne craint pas la simplicité — mais une simplicité comme un mot juste. La suite confirme ce virage : Le Feu, Gain de temps, gain de place… autant de morceaux portés par une énergie taillée pour la scène, un goût du refrain fédérateur, et une envie palpable de partage. L’auditoire de cette intime release ne s’y est d’ailleurs pas trompé, l’accompagnant spontanément en rythme et en chœur.
/

/
Voltige n’est pas un album naïf. Si le ton est plus solaire, les failles, elles, affleurent toujours, tapies entre deux accords. Le Feu, notamment, dévoile une tension presque animale. 27 aussi évoque, de manière frontale et délicate, une attirance entre garçons, loin de tout effet de discours. « J’aime bien l’idée de parler de l’attirance pour les garçons. Ou, si ce n’est de l’attirance, simplement trouver un garçon beau et inspirant. Ce côté charnel qu’il peut y avoir entre deux garçons. Sur ce titre, on a pensé à Ready to Start d’Arcade Fire. Mais oui, il a ce truc un peu
anglais… » Et puis il y a les morceaux suspendus, plus émotionnels : La peine, La tête le cœur, ou Toujours là, avec son ambiance folk-country, qui vient refermer l’album.
/
/
Musicalement, l’album oscille entre pop nerveuse et rock aux influences anglo-saxonnes assumées — Bruce Springsteen, The Bleachers, Sam Fender — mais toujours filtrés par une écriture élégante, presque littéraire. Voltige porte bien son nom : c’est un exercice d’équilibre entre légèreté et gravité, entre instant présent et lucidité sur soi. Pierre Guénard s’impose aujourd’hui comme une voix à part, capable de faire dialoguer la puissance du rock et la finesse de l’écriture littéraire. Entre pudeur et intensité, il touche juste. Il ne cherche ni la pose ni l’effet. Il chante, tout simplement, et cela suffit. Il quittera la scène de cette soirée spéciale sur la reprise douce-amère de Voilà c’est fini de Jean-Louis Aubert, comme un clin d’œil discret, avant de retrouver ses amis, partenaires et invités dans une atmosphère à son image : chaleureuse, simple et sincère.
Voltige est disponible via Baronesa/Sony Music France. En concert à Paris (Les Etoiles) le 27 novembre 2025.
Merci à William Piel et Isabelle Vaudey.
Texte Lionel-Fabrice Chassaing
Image de couverture Fifou