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Avec Withered, son tout premier album, D4VD se détache définitivement de ses débuts bricolés sur BandLab pour imposer une vision artistique singulière, où la fragilité des émotions devient matière sonore, visuelle et narrative. Né de la collision entre expériences intimes et volonté d’expérimentation, ce projet de 14 titres retrace le cycle d’une relation vouée à l’échec – un amour qui se fane, pétale par pétale.

À 20 ans, l’artiste texan livre un album conçu comme un tout, où chaque chanson est un instantané de la rupture : émerveillement, mensonges, disputes, séparation, acceptation. Cette métaphore florale, amorcée dans ses EP Petals to Thorns et The Lost Petals, trouve ici sa conclusion – ou plutôt son enterrement.

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©Justino Esteves pour Modzik

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Un langage émotionnel qui casse les codes

Depuis son premier succès Romantic Homicide, D4VD rejette les structures traditionnelles au profit d’une écriture vivante et surprenante. Sur Withered, cette approche est peaufinée : dans  Sky, il modifie les lignes du pré-refrain pour souligner l’instabilité affective. « C’est comme une expérience subliminale », dit-il, soulignant sa volonté de maintenir l’attention en bouleversant les attentes.

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Brut, mais raffiné

La force de l’album réside aussi dans sa production : un équilibre entre la sincérité des débuts faits maison et le professionnalisme des sessions studios à Londres et Los Angeles. Bien qu’entouré de producteurs prestigieux comme Ryan Tedder, membre de One Republic et Tyler Spry, producteur, musicien et auteur-compositeur plusieurs fois disque de platine, D4VD conserve une esthétique personnelle, retravaillant parfois les morceaux sur téléphone pour retrouver la « magie » initiale, guidé par l’oreille attentive de son complice Scott James.

Musicalement, Withered navigue entre ballades indie, guitares post-punk, pop sombre et élans R&B. Le timbre grave de D4VD, à la fois posé et fragile, donne une unité vocale à l’ensemble. Des titres comme Friend Again ou Crashing (avec Kali Uchis) montrent sa capacité à mêler douleur intime et puissance mélodique.

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Un album à écouter avec le cœur lourd

Withered n’est pas un disque confortable. Sa cohérence émotionnelle peut devenir pesante, notamment dans des titres comme Ghost ou Say It Back, mais c’est aussi ce qui fait sa force. Cet album est une immersion totale dans le deuil amoureux – où même les morceaux les plus tristes semblent lumineux par leur arrangement. « Il y a de la beauté dans la perte », dit-il.

La boucle est bouclée avec Afterlife, chanson d’adieu plus qu’au partenaire, à soi-même. « Ce n’est pas la fin d’une relation, c’est la fin d’un chapitre. » Une conclusion logique à une trilogie florale : l’éclosion (Petals to Thorns), la chute (Lost Petals), puis l’enterrement (Withered).

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Une mue artistique et personnelle

Enfin, ce premier album marque une étape cruciale dans la transformation de D4VD : adolescent solitaire devenu créateur de récits intimes. Il y insuffle même son alter ego, IT4MI, entité colérique et impulsive qui dialogue avec ses émotions. Ce n’est plus seulement de la musique, mais un théâtre intérieur.

D4VD ne propose pas une simple collection de chansons. Il se livre entre vulnérabilité assumée et maturité naissante. Et dans cette douleur maîtrisée, il trouve enfin sa voix.

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D4VD est en couverture du numéro papier #62 de Modzik avec une interview exclusive  ici.

 

Withered est disponible via Darkroom/Interscope Records. En concert à Paris (Elysée Montmartre) les 23 et 24 octobre 2025.

 

 

 

Texte Lionel-Fabrice Chassaing 

Image de couverture Max Durante