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L’ultra fast-fashion, bête noire de l’industrie de la mode, risque gros cette semaine. En effet, le 2 et 3 juin les sénateurs ont examiné une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental des marques Shein et Temu.

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Cette loi dite « anti fast-fashion », qui sera votée le 10 juin, envisage de faire appliquer des pénalités financières selon « des critères de durabilité liés à l’impact des pratiques industrielles et commerciales des producteurs ». Elle a pour mission de sanctionner le plus possible les géants chinois, en leur interdisant de faire de la publicité, tout en favorisant les marques aux pratiques écologiques.

Avec l’ajout d’environ 7000 articles par jour, 900 fois plus d’articles qu’une enseigne de mode traditionnelle, et des accusations d’exploitation des ouvriers et de dommages sur la santé, Shein est la cible principale du gouvernement bien que les enseignes européennes comme ZaraPrimak ou Kiabi affectent aussi grandement l’environnement, même si leur production demeure plus faible. De plus, selon la Ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, 94% des produits contrôlés ne respecteraient pas les normes et 66% seraient même dangereux. Le texte retravaillé finit par exclure toutes ces autres marques européennes.

Alors que le texte va arriver à l’Assemblée Nationale, les chinois sortent l’artillerie lourde : lobbying, études à charge… Shein s’est même associé à Magali Berdah, ancienne figure emblématique de la télé-réalité française et ex-reine des influenceurs, pour promouvoir sa marque sur les réseaux sociaux. Son message ? « Saviez-vous que six Français sur dix ne disposent que de 200 euros par an pour s’acheter des vêtements neufs ? Ces six Français sur dix n’auraient-ils pas, eux aussi, droit à la mode ? » Sans préservation de la planète, il n’y aura plus de mode. Le porte-parole de Shein France a apporté la réponse ultime en promettant de réduire les gaz à effet de serre de 25 % en 2030 ainsi que la fin d’émission de carbone d’ici 2050. Greenwashing ?

 

 

 

Texte Marie-Thérèse Lawson