Expo à ne pas manquer : Matisse, chef de file du fauvisme

L’exposition Matisse, Comme un roman vient tout juste d’ouvrir ses portes au Centre Pompidou. Une exposition rétrospective qui revient sur la vie et les œuvres de l’artiste maître des couleurs et chef de file du fauvisme. Matisse a longtemps inspiré la mode. Ses visages, ses tissus, ses couleurs, ses formes ont longtemps hanté et hantent toujours les créateurs de mode. Il nous laisse son sens de l’esthétique en héritage…

© Henri Matisse, La Blouse roumaine, 1940 Huile sur toile, 92 × 73 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris Don de l’artiste à l’État, 1953 Attribution, 1953 © Succession H. Matisse Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci/Georges Meguerditchian/Dist. Rmn-Gp

Henri Matisse, la rétrospective

C’était il y a 150 ans, Matisse venait au monde dans un petit village de France. Né dans une famille de tisseurs de lin, il ne voit rien d’autre que des textiles jusqu’à sa vingtaine. Il s’essaye alors à différentes pratiques : peinture, sculpture, dessin, gravure. Matisse est décidé à trouver “une écriture pour chaque objet”. Aragon, lui, rencontre Matisse et s’ébahit devant ses œuvres. Il étudiera Matisse pendant près de 30 ans, durant lesquelles il écrira son roman “Henri Matisse, roman”. L’exposition qui a lieu du 21 octobre 2020 au 22 février 2021 au Centre Pompidou a pris ce roman comme trame. Ainsi, l’exposition plonge dans l’écrit d’Aragon, le livre “Henri Matisse, roman”. Chaque séquence de l’exposition se dessine dans le regard d’un auteur, écrivain, critique ou poète, sur l’œuvre du peintre : Louis Aragon, Georges Duhuit, Dominique Fourcade, Clement Greenberg, Charles Lewis Hind, Pierre Schneider, Jean Clay et finalement, Henri Matisse lui-même.

“L’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique.”

Henri Matisse

Matisse, l’artiste du bonheur

À ses débuts, Matisse approfondit son art auprès de maîtres illustres tels que Gustave Moreau ou Paul Cézanne. À chaque fois que son œuvre se cristallise, il change de perspective et tente de trouver une écriture qui lui soit propre. Il ne veut ressembler qu’à lui-même :

Quelques années plus tard, sa gouache prend un tournant. En compagnie d’André Derain, il travaille les rapports de couleurs pures, ils structurent la composition. Des œuvres, qui à l’époque, font scandale. Primitives, les formes de Matisse sont actuelles, il s’inspire de tapis orientaux, vacille entre décoration et expression, simplifie les volumes, contre la perspective. Après la guerre, Matisse est au sommet de son art, ce n’est plus les couleurs, mais la lumière qui modèle le sujet, il joue sur la tension entre volume et planéité.

Il faillit mourir en 1941. Il s’attaque alors à la notion de profondeur spatiale qu’il fait disparaître au profit d’une “perspective de sentiment”. Il conçoit sa technique des papiers découpés. Libre-penseur, il est allé au bout de toutes ses idées, il est maître absolu de la couleur, patron des formes et laisse derrière lui des œuvres monumentales.

© Henri Matisse, La Tristesse du roi, 1952 Papiers gouachés, découpés, collés et marouflés sur toile 292 × 386 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Succession H. Matisse – Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci/Philippe Migeat/Dist. Rmn-Gp

Matisse, inspiration de mode

Ils sont nombreux, les créateurs, à être inspirés par Matisse et sa maîtrise des formes et de la couleur. Artistes, designers, créateurs de mode. Yves Saint Laurent lui dédie une collection en 1981, Balenciaga aussi en 2012 dévoile des imprimés inspirés par Matisse en 2012, Diane Von Furstenberg aussi en 2015, Roland Mouret et d’autres sont parfois hantés par ces œuvres divines.

De gauche à droite : Yves Saint Laurent, Balenciaga Diane Von Furstenberg

“Matisse, comme un roman” : une expo must !

L’exposition retrace merveilleusement l’œuvre de l’artiste. À travers 230 œuvres et 70 documents et archives agencés en neuf chapitres, retraçant les débuts comme l’âge mature de l’artiste.

Une collection étoffée de prêts remarquables de plusieurs musées français, déplacés de manière exceptionnelle pour cette exposition rétrospective à l’artiste de la couleur. Des oeuvre-clés qui retracent cinq décennies d’art, heures glorieuses de l’art français.

On plonge dans les toiles de Matisse, cherchant toute comme Aragon à capter “une lueur sur ce qui se passe”. Mais que se passe t-il dans ses oeuvres ? Matisse a le goût des couleurs, il a le goût du noir aussi. Il le dispose par tâche. Il l’appellera le “noir lumière” et déclare “le noir est une couleur en soi”. Plus tard, Matisse crée le scandale avec ses œuvres où les couleurs pures sont posées en aplat sur la toile. Il devient, bientôt le chef de file du fauvisme.

Les œuvres-clés de Matisse sont réunis dans cette exposition, elles illustrent la trajectoire de Matisse sur plus de cinq décennies. Des décennies qui marqueront pour toujours l’art moderne.