DIGITAL COVER

CRÉDITS MODE DIGITAL COVER
Orlane porte un top noir ACNE, une cycliste vert THE ACE CLUB,
des chaussettes noires AUGUSTA, des bijoux perso et des boots lacées DR MARTENS
SÉRIE MODE
CRÉDITS SÉRIE MODE
Photographe Ryther –
Styliste Charlotte Renard – Assistante Sandy Polifroni –
MUA & Hairstylist Karine Marsac
RHYTHM. LIVE SESSION
CRÉDITS MODE LIVE SESSION
Orlane porte un jean, des bijoux et des boots perso, un sweat crop bleu ADIDAS ORIGINALS,
et un body jaune en dentelle FETICO de chez NIMETTE
CRÉDITS LIVE SESSION
Direction artistique Henrik Jessen & Modzik Connect! – Réalisation Bellanopolis –
Assistante Eloy Velaine – Assistant plateau & lumière Théo Nebout – Montage Claudia Orefice –
Ingénieur du son Arthur Kern pour Flam – Styliste Charlotte Renard – Assistante Sandy Polifroni –
Hair & Makeup Karine Marsac – Production Agence Modzik Connect! –
Remerciements Label PIAS @pias & E-STUDIOS @e.studios.paris
L’INTERVIEW
De la médecine à la musique, Orlane est une artiste qui se réinvente. Finaliste de The Voice Belgique, elle nous partage son voyage créatif, ses influences, et ses projets à venir, tout en nous offrant un aperçu de sa vision artistique. De la campagne belge aux scènes internationales, Orlane nous raconte comment la musique est devenue son chemin de vie, entre exploration sonore et introspection personnelle.
De la médecine à la musique, c’est un grand saut ! Qu’est-ce qui t’a poussée à troquer la blouse blanche pour la scène ?
Mon expérience à l’émission de télé The Voice Belgique. J’ai été finaliste et on m’a contactée pour me dire : « Est-ce que tu ne viendrais pas faire les auditions ? ». J’avais d’ailleurs essayé à seize ans, mais je n’avais pas été prise. Je suis quand même passée devant les coachs, et en vrai, j’étais beaucoup trop jeune, donc c’est tant mieux. Là, j’ai dit oui, j’y suis allée. Mais pendant mes études de médecine — il faut dire que je viens de la campagne et que mes parents ne sont absolument pas issus du milieu musical — j’ai toujours eu une véritable passion pour l’écriture de chansons et le chant. Pourtant, je ne me sentais pas suffisamment légitime, je n’avais pas les cartes en main pour me permettre de « sauter le pas ». Cette expérience m’a permis de rencontrer mes managers. Ensuite, ça m’a permis de créer mes titres, et ils m’ont mis en contact avec des producteurs, comme Léo Nocta (Loïc Nottet, NDLR), qui est mon colocataire aujourd’hui ! Du coup, je me suis dit : « Là, je suis en 5e année de médecine, il me reste un an, j’ai un EP qui est prêt, et je vois que PIAS est intéressé pour faire d’abord une distribution à Paris ». Je commence à avoir les cartes en main, et mon cœur me disait : « Bon, finis ton diplôme, mais là, les étoiles sont en train de s’aligner pour la musique ».
Tu as commencé le piano à 8 ans, puis la guitare, et maintenant le saxophone. Comment ces instruments t’accompagnent-ils dans ta création musicale ?
Le piano m’a permis, quand j’étais petite, de découvrir la musique et de composer à partir de ça, de faire des versions épurées de mes chansons. Ça a évolué beaucoup vers de l’électro-pop, ce qui permet de retrouver ce côté pur et acoustique dans mes chansons. La guitare est arrivée ensuite, notamment pour faire des covers. Petite, on m’a appris le piano à travers des partitions uniquement, sans m’enseigner les accords — c’est quelque chose que j’ai appris par moi-même par la suite. J’ai appris aussi la guitare pour accompagner, chanter les chansons des autres. Et puis le saxophone, c’est vraiment mon instrument, c’est mon crush ultime ! C’est comme un truc que tu vois de loin et tu es en mode « waw », ça m’attire tellement, j’ai vraiment envie d’apprendre. À 22 ans, je me suis dit : « J’aurais dû commencer plus tôt », mais je me suis dit : « Vas-y, je me lance ». Aucun regret ! Et maintenant, je me suis acheté une guitare électrique, rien ne peut m’arrêter. Bientôt, ce sera une basse !
Tu peux nous parler de ton album ? Et un titre que tu conseillerais ?
C’est hyper difficile de choisir, il y a quatorze chansons. Si je peux dire un mot sur mon album, c’est qu’il suit vraiment l’évolution de qui je suis. Je me suis vraiment redécouverte dans la musique, je me suis trouvée grâce à ces chansons, j’ai évolué, et ces chansons me ressemblent. C’est un album qui parle beaucoup de mouvements, de changements dans ma vie personnelle, que ce soit en physique ou en psychique. Je dirais que la première chanson de l’album, Toucher le ciel, est importante. Je l’ai mise en premier pour ces raisons : il y a quelque chose de très pur, très sincère, et elle guide un peu toute l’introspection que j’ai eue en créant cet album. C’est vraiment cette idée de craindre la solitude, d’avoir l’impression d’être triste à cause de ça. Et puis, au fil du cheminement, on réalise que cette clé nous permet justement de devenir notre propre pilier, et qu’à partir de là, tout devient possible. C’est vraiment un mouvement, une compréhension psychique qui permet d’ouvrir tout le reste sur l’album. Mais bon, elles sont toutes bien, donc c’est difficile de choisir ! Mais en tout cas, en termes de chanson calme, je dirais que c’est celle-là.
Tu as fait les premières parties d’artistes comme Pierre de Maere et Loïc Nottet. Quelle a été ta plus grande leçon en partageant la scène avec eux ?
C’est marrant, parce que Pierre, c’est un pote finalement. Ce n’était pas en mode « Oh mon Dieu, qu’est-ce que… ». C’était hyper amical, hyper chill et décontracté. Ce que j’en ai tiré ? Ce sont deux personnes extrêmement pures et sincères et ça fait de grosses salles, et ça fait plaisir. J’ai eu plein de chouettes retours à chaque fois que j’y allais, donc ça me pousse à faire ce que j’aime.
On a envie d’en apprendre un peu plus sur toi. Le but c’est aussi d’aller au-delà de la musique. Tu as grandi en Belgique. Quelles sont tes habitudes, les bars que tu fréquentes, ton chemin quotidien, et aussi les lieux que tu peux nous conseiller ?
Bah déjà, il ne faut pas parler de la Belgique sans mentionner les trois endroits où j’ai le plus grandi. Il y a ma campagne, où j’ai grandi jusqu’à mes 18 ans, dans la zone de Philippeville (dans la province de Namur, NDLR). Là, on pouvait me voir sur la place avant d’aller à l’école, traîner avec les copains. Je pratiquais la danse dans mon école, je faisais de la musique, tout se passait là, tout a commencé à grandir à cet endroit-là. Après, c’est la campagne, je ne peux pas conseiller grand-chose (rires), juste se balader dans les champs autour. J’habitais près d’une ferme, donc en quelque sorte j’ai pu me reconnecter un peu à la nature. Le deuxième endroit, c’est Namur, où j’ai fait mes trois premières années de médecine. Là, j’ai rencontré des gens avec qui j’ai commencé à faire de la musique, écrire des chansons. À Namur, l’endroit où j’adorais aller, c’était le long de l’eau, à la rue des Brassens. C’était une rue pavée et il y avait un petit magasin de cupcakes, où j’allais toujours avec des copines pour papoter. Mais cet endroit n’existe plus malheureusement, ni le bar à chats dans ma rue, c’était un peu mon spot. Puis maintenant, Bruxelles où il s’est passé le plus de choses dans ma vie, j’ai terminé mes études et commencé la musique. J’y habite depuis six ans. J’habite un peu en dehors, mais je traîne dans le centre, notamment aux Halles Saint-Géry, où il y a plein de petits cafés, des terrasses, et où tout le monde boit des verres. Je croise toujours plein de potes. Ça, c’est pour le côté festif.
Est-ce que ta famille ou tes amis t’ont inspirée et poussée vers la musique ?
Je n’ai pas une grande famille, et ça me va très bien comme ça. J’ai mon papa et ma maman, et c’est tout. J’avais ma grand-mère, mais elle est malheureusement partie, et avec le reste de ma famille, on n’est pas du tout proches. Pour moi, la famille, c’est au-delà du sang, ce sont les liens que tu crées avec les gens. Mes parents sont comme mes amis, tu vois. Et j’ai cette chance-là. Ils m’ont toujours soutenue dans la musique. C’est grâce à eux que j’ai pris des cours de solfège, de piano, de guitare. Le saxophone, c’est moi qui l’ai choisi, mais c’est grâce à eux que j’ai pu me plonger là-dedans. Et ils m’ont toujours soutenue après la médecine. Ils m’ont dit : « Finis ton diplôme, ma biche, on n’est pas millionnaires (rires), on a quand même payé toutes tes études. Donc, tu ne nous lâches pas ». Maintenant, par respect, j’ai toujours réussi toutes mes années d’un coup. J’ai énormément travaillé. Ils m’ont énormément soutenue, et ils sont là à mes concerts. J’étais aux Magrittes du Cinéma (équivalent de nos Césars, NDLR) ce week- end, et ils étaient tous les deux là, avec leurs petits costumes. C’était hyper touchant, venir de la campagne, de pas du tout être dans ce milieu-là, et venir c’était beau. Ma maman, par exemple, faisait du playback de Madonna quand elle était jeune.
Si tu avais l’opportunité de collaborer avec n’importe quel artiste, lequel choisirais-tu, et pour quelles raisons ?
J’ai toujours dit Billie Eilish, parce que j’ai un peu les yeux plus gros que le ventre. Non mais vraiment, je n’ai rien à dire, c’est un 30/10 (rires). Elle est beaucoup trop forte, ça m’inspire énormément. Ce qui me rassure dans son art, c’est qu’elle n’a jamais eu à faire de choix, être dans le calme, la techno, le bossa nova, l’électro, le full acoustique. Elle ne s’est jamais excusée de faire sa musique et d’assumer ses choix. C’est quelque chose qu’on retrouve aussi dans mon album. Je me fais plaisir, c’est lié à ma voix, mes paroles, les couleurs des sonorités. Mais on n’est pas que dans du guitare-voix ou que dans des trucs électro. Ça touche à plein de choses, et je ne m’excuse pas de faire ce choix.
En dehors de la musique, quelles sont les passions ou les activités qui t’aident à te ressourcer ?
C’est toujours dans la créativité, dans le fait de créer des choses. Mais ce qui me ressource vraiment, c’est lire des livres, faire de la poterie, faire du crochet, dessiner. Je fais aussi beaucoup de photos à l’argentique, et après, je me presse d’aller les faire développer. Je me fais un petit album de l’année, j’écris tous mes souvenirs, et je passe du temps avec mes amis. Faire des balades dans la nature, couper mon téléphone, c’est un peu se reconnecter aux vraies choses de la vie où il n’y a pas d’écran, pas de digital. Tu es là avec tes mains, en train de planter des plantes. J’ai plein de plantes, je rachète toujours plein de plantes, je les rempote, j’en prends soin. Mon rêve, c’est d’avoir un potager…
Où te vois-tu dans cinq ans ? Quels sont tes rêves et objectifs pour l’avenir ?
Déjà je ne sais pas ce que je vais manger demain, je suis ce genre de personne, mais dans cinq ans c’est loin ouais c’est loin ! Dans cinq ans j’aurais… j’aurais 31 ans, l’angoisse… Bah… à 31 ans j’ai toujours dit moi tant que je suis heureuse ça me va. La musique me rend heureuse depuis des années. Même pendant mes études de médecine, c’était en faisant de la musique que je me sentais le mieux. C’est donc naturellement cette voie que j’ai choisie, et je m’y consacre pleinement. J’espère que mon projet continuera de grandir, qu’il prendra davantage de place en France, et que je pourrai faire des concerts, partir en tournée, voyager, et surtout profiter de ces moments avec mes proches. J’aimerais avoir ma maison pas trop loin de Bruxelles à la campagne, avoir des petits animaux, un potager. Avoir une vie saine et stable, que mes parents soient en bonne santé, voir mes potes, avoir quelqu’un à mes côtés avec qui je me sens bien. Et bien sûr faire de la musique, c’est un peu ça mon goal en ce moment. Une vie simple mais en même temps tu as le contraste avec le « je veux être une popstar » à coté, faire des zéniths… c’est le goal d’une vie.
ALLER-RETOUR, son premier album est disponible via PIAS. Elle sera en concert le 15 mai à Brussels, à l’Ancienne Belgique.
Texte Boris Lemoine
Photo en couverture Ryther
