À l’occasion de son lancement, l’Officiel Espagne met en couverture Kate Moss pour son numéro de septembre. Rien de particulier donc, sauf que la photo choisie est loin de montrer la Kate Moss que l’on connaît. On peut y voir le top pré-adolescente avec une coupe mulet (années 80 oblige) et un sourire digne de nos plus belles photos de classe, bien avant qu’elle devienne l’icône légendaire que l’on connaît. Mais comment Kate Moss est-elle devenue le mythe que l’on connait aujourd’hui ?

L’histoire de Kate Moss, on la connaît tous, ou presque tous. Elle est découverte à quatorze ans par Sarah Douglas de l’agence Storm dans un aéroport de New York, alors qu’elle est de retour de vacances des Bahamas avec son père. Et tout commence là. Elle commence à défiler pour John Galliano, Yves Saint Laurent, Versace, devient égérie pour Calvin Klein, et pose pour Patrick Demarchelier. Elle fait alors partie pendant les années 90 de l’ère des Supermodels. Un parcours pas vraiment atypique si on regarde celui des autres Supermodels, sauf que la Brindille dégage quelque chose que les autres n’ont pas : un physique imparfait. Maigrichonne, jambes arquées, “petite” (enfin, 1m73 quand même), elle tranchait avec les autres Naomi Campbell et Cindy Crawford aux corps sculptés et leur image “glamour”, du fait de son physique juvénile et de son énorme photogénie. Quand on y réflechit bien, elle aurait très bien pu disparaître à la fin de la décennie 90. Mais en passant de star des podiums à star du street-style, elle a conquit un terrain encore inconnu à l’époque pour les mannequins.

Kate mossKate Moss lors de son premier shooting.

Alors que les supermodels obtiennent de moins en moins de contrats et que leur hégémonie dans le mode diminue considérablement, pendant le début des années 2000, Kate s’impose que une “survivante”, étant en totale transition avec l’image très “saine” que véhiculaient les mannequins des années 90. Poursuivie par les paparazzis plus pour ses tenues que pour sa vie, elle devient alors une véritable prescriptrice en matière de mode. Elle a été capable de lancer et relancer plusieurs tendances vestimentaires voire même capillaires (qui se souvient du retour de la frange vers 2008 ?), on parle alors de “style Kate Moss”. Elle devient omniprésente, mais tout en ne parlant pas ou très rarement aux médias. Et c’est sans doute pour ça qu’elle a autant fasciné et qu’elle fascine toujours autant. Au delà de la mode, et dès les années 2000, elle commence à participer à plusieurs projets artistiques. En 2000, l’édition américaine du magzzine Vogue la choisit en couverture de son numéro “Fashion meets art” (“La mode rencontre l’art”). Elle commence à faire des apparitions dans quelques clips, dont celui des White Stripes, “I Just Don’t Know What to Do With Myself”, réalisé par Sofia Coppola. En 2006, elle a même droit à une statue de marbre faite par Marc Quinn (voir ci-dessous).

Kate
Et lorsqu’elle est en pleine relation avec Pete Doherty chanteur des Libertines et Babyshambles, et que les tabloïds s’emparent de sa vie privée, un côté dirty s’ajoute au mythe. On parle d’elle comme une fille “rock’n’roll”, autant dans son style vestimentaire que dans son attitude. D’ailleurs, on peut penser que cette dernière fait partie intégrante de son personnage. Car après le fameux scandale balayé avec juste une cure de désintox et des excuses publiques, même si plusieurs marques la lâchent, Vogue Paris décide de lui consacré sa couverture à 32 ans. Et physiquement, on a la sensation de se retrouver face à la Kate Moss à l’heure de l’ère des supermodels, comme si rien n’avait changé depuis.

Kate Moss Vogue ParisKate en couverture de Vogue Paris, tout de suite après le scandale de la cocaïne.

Cette quadruple couverture signe son retour, bien qu’elle n’ait jamais vraiment été absente. Collaborations, collections pour Topshop, reprise des défilés, couvertures de magazines, elle est restée et restera toujours cette icône indétrônable et irremplaçable, elle qui à l’époque du commencement de sa carrière était vue comme sans aucun artifice. Et à 41 ans, même si certains s’amusent constamment à lui chercher successeurs, elle règne sur la mode comme personne n’a jamais pu le faire. Cette saison, elle est omniprésente sur les campagnes, de Yves Saint Laurent Beauté, en passant par David Yurman, Mango, ou Balenciaga.