Modzik

Pour moi, La Femme c’est un peu comme si Satanas & Diabolo géraient une radio pirate à la programmation débridée : une folie électropunk french pop où soufflent le rock 60’s & 70’s et le rap sans vergogne. Et leur 3ème album Paradigmes ne déroge pas à cette règle et pousse le bouchon encore plus loin que leurs 2 précédents opus Psycho Tropical Berlin (2013) et Mystère (2016), tous deux succès public et critique. Un patchwork électrique et éclectique qui semble aller dans tous les sens mais avec le sens inné du foutraque qui n’appartient qu’à eux. Retrouvez le duo énigmatique entouré de leur joyeuse bande de luron dans ce nouvel album en technicolor, ambitieux, effervescent et riche d’influences, mais aussi en interview pour Modzik et dans une playlist de leur crû :

l’interview de La Femme :

– Le nom du groupe est « en pleine résonance avec les mutations du paradigme masculin/féminin » : c’est à dire ?
On ne peut pas dire il ou elle : les paradigmes s’effacent…

– Quelle a été l’inspiration principale de ce nouvel album ?
Roaring twenties, Swinging London, Western Spaghetti, KitKat Club, Life, World, Love

– Que pensez-vous de votre évolution musicale depuis votre 1er album Psycho Tropical Berlin en 2013 (Victoire de la Musique, pour rappel) et ce nouvel opus ?
C’est mieux produit et plus précis, et plus technique, surement grâce à l’expérience

– Vous aviez une 100aine de morceaux et « Paradigmes » en compte 15 : comment maintient-on un lien entre ces titres ou est-ce que la diversité est une cohérence en soi ?
Le lien entre ces titre c’est le style LA FEMME, peu importe le genre de musique exploité nous avons développé un son unique qui permet a la première écoute de reconnaitre le groupe

– Le (ou les) tracks(s) qui donne(nt) le LA de l’album c’est quoi selon vous ?
“Paradigmes”, “Lacher de Chevaux”, “Foreigner”, “Cool Colorado” et “Disconnexion” !

– Votre musique mêle de nombreuses influences mais l’essence musicale de La Femme finalement c’est quoi ?
La Femme est un mystère…
Mais l’essence musicale ce sont les 60s avec son Yéyétwist et Guitare Surf, puis les 80s avec ces synthétiseurs son chorus et les boites a rythme

– Votre univers visuel semble inextricablement lié à votre musique, qu’est-ce qui prime selon vous la musique ou l’image ? Comment habillez vous votre musique visuellement ?
La musique prime puis l’image vient lui donner un support
Nous avons fait des clips pour chaque titre (15) et un film qui reprend les codes des émissions libres des années 70 et 80 (Pollack, Averti, Ardisson mais aussi Les Nuls et Les Inconnus) : on boit, on fume et on parle philosophie a travers une fiction

– « les membres de La Femme ont décidé d’offrir un pendant audiovisuel à leur troisième album » : est-ce à dire que vos vidéos sont aussi « libres, foutraques, inattendues, turbulentes, joyeuses, décomplexées et alternatives » que votre musique ?
Oui je vous laisse regarder les 6 clips qui sont déjà sortis pour vous faire une opinion
Mais en gros c’est du clown 1900 sous acide qui joue du banjo, cantatrice du futur space opera, robot femme metropolis des année 30, des grosse teuf a la Austin Power, des nymphes dans la foret qui chante dans une rivière, des vampires, blade runner, star wars etc etc…

– La Femme c’est un duo, un quatuor, un groupe, un collectif, en résumé, ça marche comment chez vous ?
C’est un duo a la base et des gens viennent participer aux sessions studio et aux lives, il y a des morceaux chantés par des femmes et aussi des hommes

– L’indépendance musicale hors d’une major (via Idol) ça change quoi pour vous ?
C’est beaucoup plus de travail et plus intense, on doit se concentrer et gérer beaucoup plus de choses, il faut être plus sérieux !
Il faut aussi gérer toute la partie marketing et les budgets

– « 2020 on préfère oublier » (nous aussi), alors 2021 sera-t-il l’année de La Femme d’après vous ? Le retour au joyeux bordel et au live débridé ? (On croise les doigts)
On espère vraiment !!!! “Les paradigmes s’effacent »

– Se produire aux USA pour vous c’est grisant, éreintant, déroutant ou bien quoi ?
C’est génial, honnêtement un vrai chamboulement. Chaque tournée a été un highway to the fun, on espère y retourner !