Originaires de Londres, les deux frères Raphael sont aux manettes du très dynamique et bien nommé duo rock Sons of Raphael. Ne revendiquant aucune influence autre que leur amour pour la nourriture japonaise et un désintérêt total pour ce qui se fait ailleurs, Ronnel et Loral sont l’une des plus grosses cartouches actuelles du rock britanniques. Leur premier EP, A Nation of Bloodsuckers, sortait le 14 septembre dernier chez Because Music, et nous étions avec eux pour en parler à l’occasion d’un passage parisien éclair.

Pourquoi ce nom pour votre premier EP, A Nation of Bloodsuckers ?
Ronnel : Par ce que c’est sûrement le morceau le plus fort de notre EP. Au delà de ça, cela ne veut rien dire de particulier, cela n’a rien de politique. Nous ne traitons personne de “suceur de sang”, par ce que je ne pense pas que l’on doit être spécifique en écrivant des chansons. Cela ne va pas rester, mais disparaitre avec le temps.

Vous prévoyez d’engager un batteur ?
Loral : Nous n’aimons par les batteurs, même si on joue nous même de la batterie.
R : Si nous avions un autre frère, pourquoi pas. Il faudrait en parler à nos parents, mais je ne pense pas que nous prendrons un batteur.

Justement, à propos de la famille. Il parait qu’un de vous a un prénom en référence au créateur de la scientologie ?
L : C’est Ronnel. A l’envers ça fait “elronne”, comme L. Ron Hubbard (qui a fondé le mouvement scientologue durant les années 50).
R : Nos parents faisaient des recherches sur la scientologie, et trouvaient ça fascinant.
L : Mais ils n’étaient pas adhérents hein.

C’est comment de jouer avec son frangin ? Comment la musique affecte votre relation ?
L : Ça renforce nos liens, nous garde ensemble. C’est même “naturel”, je ne pourrai faire de la musique avec personne d’autre.
R : On pourrait dire que c’est dans notre sang. Je ne peux même pas m’imaginer jouer avec quelqu’un d’autre.

Chemises ouvertes, cheveux longs, colliers… C’est votre truc la mode des 70’s ?
R : Non, par ce que même si j’adore les 70’s, on n’essaie pas d’émuler ce qu’il se faisait à cette époque. Il faut accepter le fait que l’on vive maintenant.
L : Dans les temps modernes.
R : Oui, les temps modernes. C’est ce à quoi je ressemble, et ce à quoi tout le monde devrait ressembler. Mais au final les gens ne s’habillent pas comme nous, donc nous nous habillons mieux ! Ca marche à notre avantage, ils se disent “ha dis donc votre look est cool”.

Donc au final, vos influences ?
L :
On aime tout ce qui faisait musicalement des années 50 jusqu’au début des années 80. Après ça a commencé à régresser. Mais au final nos plus grandes inspirations ne viennent pas de la musique.
R : J’aime beaucoup la théologie. Ça a une très grande influence sur les paroles que j’écris. Pour moi, c’est comme de la poésie. Nos influences viennent de choses extérieures à la musique. Et puis parfois quand tu écris et composes, tu tends à t’isoler. En fait, je ne sais même pas vraiment ce qu’il se passe dans le monde ces derniers temps.
Vous ne suivez pas l’actualité ?
R : Non, j’évite. Ça salit l’esprit, je n’en ai pas besoin.

Vous avez réalisés vous mêmes vos clips. C’est un aspect important de votre travail ?
L : Bien sûr. Il n’y avait pas de réalisateur qui me plaisait en particulier, et les quelque-uns que j’apprécie m’ont dit “allez, fonce et fais ton propre truc. Tu as tes propres idées”. Pour le clip de “Eating People”, je voulais filmer Ronnel dans son école privée. Le groupe n’existait même pas encore, c’est pour ça que lorsque le chapelain nous présente à l’audience, ils ne nous appelle pas les “Sons of Raphael”. Nous voulions faire plusieurs chansons, mais au final nous n’avons eu que neuf minutes avant qu’ils ne coupent la sono.
R : A cause du prof de musique. Un vieux con. Certaines personnes étaient pourtant très cool, et comprenaient qu’il y avait quelque chose au delà de la distorsion des guitares. Mais d’autres m’ont détesté pour ça, et ce pendant tout le reste de l’année. C’était pas très fun.

J’ai cru comprendre que vous étiez à fond dans la nourriture japonaise.
R : Ha bah justement, on en a mangé ce midi. J’ai même gardé le nom du restaurant, Abri Soba (restaurant de nouilles japonaises, dans le 9e arrondissement de Paris).
L : J’habite juste à côté d’un restau japonais, à Londres. Ils ont une soupe que j’adore, aux crevettes avec plein d’oignons verts.
R : Sinon on aime pas trop les ramens, on trouve ça un peu crade. Personnellement je veux manger comme un dictateur. Toujours les mêmes nouilles, toujours le même bouillon.
L : On mange beaucoup de soupes.

Et maintenant que votre EP est sorti, quels sont les plans pour le futur ? Une tournée ?
L : On va enregistrer et produire notre premier album, qui est déjà écrit.
R : Et puis on va faire une petite tournée au Royaume-Uni à la fin du mois.
L : Et Paris le 18 octobre. Ensuite on prendra du temps pour l’album. Tout ca va nous tenir occupé pendant plusieurs mois. On a plein de projets artistiques, mais pour l’instant on va se focaliser sur l’album.

A Nation of Bloodsuckers, chez Because Music