Invitée sur scène aux côtés de certains des plus grands artistes actuels comme Dua Lipa, Coldplay, Ed Sheeran, ou encore Florence & The Machine, c’est désormais à son tour de partir en tournée mondiale pour présenter son tout premier album, Vertigo (Warner Records), sorti le 12 juillet. Avec un BRITS Rising Star en poche, deux NME Awards et 660 millions de stream au compteur, Griff est incontestablement la nouvelle pop star moderne. 

 

Devenue connue en 2021, grâce à sa mixtape One Foot In Front Of The Other, l’artiste anglaise était de passage à Paris le 24 juin dernier à l’occasion de la listening party qu’elle organisait pour la sortie de son nouveau projet.

 

Ton single Anything est sorti récemment, peux-tu nous en parler un peu ?

C’est le dernier single que j’ai sorti avant l’album, je trouve que c’est presque un hymne pour ceux à qui on a brisé le cœur. Cette chanson, c’est un peu comme dire à quelqu’un « Tu réalises l’emprise que tu avais sur moi ? J’aurai fait tout ce que tu voulais ». Elle parle de ce moment où tu comprends que tu serais allée à l’autre bout du monde pour quelqu’un, mais qu’eux n’auraient jamais fait la même chose pour toi, je voulais vraiment transmettre ce sentiment.

 

Après tes deux EPs Ver1igo Vol.1 et Ver2igo Vol.2, tu sors désormais ton album Vertigo. Quel est le fil conducteur de cette série conceptuelle ? 

J’ai écrit l’album entre mes différents concerts : je rentrais chez moi, réservais un Airbnb, chargeais ma voiture, conduisais deux heures et essayais d’écrire des chansons. Au bout d’un moment, j’avais une centaine de morceaux que je ne savais pas comment finir. Il y a des titres comme Astronaut ou Into The Walls, qui sont déchirants, ou encore Miss Me Too et Anything qui sont de vrais hymnes. Aujourd’hui, il n’y a plus de règles sur les sorties, alors je me suis dit « Pourquoi pas le faire par petits bouts, pour que les gens puissent assimiler les différentes sonorités de l’album ». Le volume 1 commence de manière très libre, introvertie, avec un cœur brisé, et les chansons deviennent de plus en plus euphoriques. C’était un peu l’idée entre les différents opus, faire grandir le son. Pour moi, Vertigo est une sorte de lien entre tous les morceaux qui retranscrivent ce sentiment de vertige émotionnel, comme un chagrin d’amour.

 

La série Vertigo aura t-elle une suite ?

Non, l’album marque un point final. La série Vertigo est enfin complète maintenant que le plus gros projet est sorti.

 

©️Bella Howard

 

Qu’as-tu envie de faire maintenant ?

Je n’en suis qu’au début de ma carrière, c’est mon tout premier album, mais à partir du mois d’août, je serai en tournée mondiale jusqu’à la fin de l’année, c’est fou ! Je n’ai jamais fait de tournée aussi longue, c’est un peu impressionnant. En parallèle, je rejoindrai Sabrina Carpenter sur quelques dates américaines, j’ai hâte. Après ça, je ne sais pas encore ce que je ferai, je suis vraiment concentré sur la tournée pour l’instant.

 

Tu as fais les premières parties d’Ed Sheeran, Taylor Swift, Coldplay et Dua Lipa. C’est important d’être validée par des artistes plus connus quand on se lance dans la musique ?

Ce n’est pas quelque chose que j’ai recherché, je n’y pensais pas vraiment, mais évidemment c’est très gratifiant de voir que des gros noms soutiennent ma musique, ça m’a donné confiance en moi. Dans les métiers artistiques, on ne sait jamais vraiment si on fait les choses bien, et parfois on est tellement à fond dans un projet, qu’on a besoin de prendre du recul. Voir que des légendes de la chanson sont derrière toi, ça te confirme vraiment que tu es sur la bonne voie et ça dissipe tes doutes.

 

Maintenant, c’est à ton tour de faire venir d’autres artistes pour tes premières parties, et de leur donner de la visibilité, comment ça te fait sentir ?

Je crois que c’est très important que les artistes se soutiennent entre eux. On est très peu à avoir le privilège de faire de la musique notre travail à temps plein, donc oui, c’est primordial d’aider les autres quand on le peut.

 

Sur ton Instagram, tu parlais de la Théorie des cordes entre Taylor Swift et toi, c’était ton idole quand tu étais enfant ? 

Je ne dirai pas idole, je ne crois pas avoir vraiment eu d’idole, mais je l’aimais beaucoup c’est sûr, comme tout le monde j’ai l’impression ! On dirait que personne ne parle du fait qu’on était tous des swifties quand on avait dix ans, alors que maintenant, tout le monde le revendique. Je faisais tout le temps des reprises de ses chansons, c’était une grande période pour la pop, et j’ai toujours aimé son écriture alors quand elle m’a demandé de faire la première partie de sa tournée, je n’y croyais pas.

 

« Je crois que quand on est un peu perdu face à ce qu’on traverse ou ce qu’on ressent, le plus beau cadeau que peut nous faire la musique est de retransmettre ça à travers le son, c’est presque magique, c’est un sentiment qu’on ne peut pas expliquer. J’espère que ma musique procure ça à d’autres gens. »

 

 

À quoi ressemblait ton enfance en apprenant la musique en autodidacte ? 

Quand j’étais petite, j’avais beaucoup de temps libre, je ne regardais pas vraiment la télé et ma famille n’avait pas énormément d’argent, alors je me divertissais comme je pouvais. Ça m’a semblé logique d’apprendre à jouer et à chanter, simplement parce que j’aimais la musique. Je ne me suis jamais vraiment dit « Oh, je suis devenue une productrice », je voulais juste écrire des chansons et comme personne ne voulait le faire avec moi…

 

Tu as dis que ton but était d’émouvoir les gens qui t’écoutent, pourquoi ?

Parce que c’est ce que la musique que j’écoute me procure. Je crois que quand on est un peu perdu face à ce qu’on traverse ou ce qu’on ressent, le plus beau cadeau que peut nous faire la musique est de retransmettre ça à travers le son, c’est presque magique, c’est un sentiment qu’on ne peut pas expliquer. J’espère que ma musique procure ça à d’autres gens.

 

Tu viens de Kings Langley, en Angleterre, mais tu as une mère Chinoise et un père Jamaïcain. Ton métissage influence t-il ta musique ?

Absolument. L’héritage c’est super important, surtout quand on grandit en Angleterre, ou en Europe en général. Je pourrais parler pendant des heures de tous les aspects de la vie que ça influence… Je dois ma créativité et la valeur que j’accorde au travail à ma mère : quand on arrive en tant qu’émigrant, sans rien, dans un nouveau pays, il faut survivre. Je l’ai vu se reconstruire une vie et dans un sens, je trouve que c’est un acte très créatif. Évidemment, la musique est partie intégrante de la culture noire, alors je dirai que mon amour pour elle vient tout droit de mon père.

 

Y avait-il un ou une artiste à qui tu t’identifiais en grandissant ?

Pas vraiment, j’ai grandi dans un petit village de campagne et je pense surtout que mon métissage est assez rare, ça a joué, forcément, je ne me sentais pas très représentée. Je dirai qu’Alicia Keys et Beyoncé étaient celles qui s’en rapprochaient le plus et à qui je me sentais la plus connectée.

 

Qu’est ce que tu voudrais dire à tes fans ?  

J’espère vraiment que les gens qui écouteront l’album l’aimeront et viendront me voir en tournée, parce que je pense que c’est une toute autre expérience de le jouer et de l’entendre en live, j’ai hâte !

 

Griff sera en tournée mondiale entre juillet et décembre, et fera un concert le 16 novembre à l’Elysée Montmartre.

Vertigo disponible via Griff/Warner Music

 

Texte Lucile Gamard