La sélection Modzik pour sonoriser ce weekend.
JAMES BLAKE – LIKE THE END (LIVE AT REAL WORLD STUDIOS)
Il est vrai qu’en 2024, James Blake a sorti peu de matériel solo, étant principalement absorbé par ses collaborations, notamment sur Bad Cameo avec Lil Yachty et, plus récemment, en coproduction de Shift in Behavior pour Swavay, sorti le 1er novembre dernier. Quelle surprise, donc, de découvrir un titre solo qui rappelle ses premiers travaux. Like The End, qui dure un peu plus de cinq minutes, se termine sur des cordes et des carillons lointains, jusqu’à un point culminant presque inquiétant. Ce morceau fait partie de The Madness, une nouvelle série sur Netflix. « Je ne savais pas comment on pourrait faire une vidéo qui capture parfaitement ce sentiment de ne plus savoir ce qui est réel », confie Blake à propos de la vidéo officielle réalisée par Jon Rafman, qui utilise l’intelligence artificielle pour illustrer cette idée. « Quelque chose vient vers nous, et peut-être qu’on n’est pas préparés à ce que ce ne soit que le premier jour. Mais est-ce que cela ne ressemble pas à la fin ? » chante Blake dans le refrain. La nature de ce « quelque chose » reste floue, mais on pourrait y voir les multiples incertitudes qui traversent le monde aujourd’hui. Toutefois, c’est sa version live, enregistrée aux Real World Studios de Peter Gabriel, qui nous a le plus touchés, où Till The End prend une nouvelle dimension, solennelle et splendide.
Like The End est disponible via CMYK Label.
OJOS – PAS SI DANGEREUSE
Ojos, « les yeux » en espagnol. Comme deux iris, le duo formé par Élodie Charmensat et Hadrien Perretant superposent leur vision pour créer une pop alternative transfrontalière. Après deux EPS, Volcans et Discipline, les parisiens annoncent un premier album Oui, Futur pour le 24 janvier. D’une simplicité touchante, le single Pas si dangereuse en est un avant-goût. Dans le clip réalisé par Thibaut Charlut, Élodie joue ses accords sur un piano de craie qu’elle a tracé. Les mains sur le guidon, Hadrien promène son vélo en arrière-plan. « J’sais même pas si je veux qu’on s’embrasse […] Choisir y a pas que toi que ça angoisse. » Avec Pas si dangereuse, Ojos parle de grandir, de la vie d’adulte pleine d’incertitudes. En tailleur par terre sur le béton d’une banlieue pavillonnaire, à l’arrêt de bus… le duo se remet dans une posture d’enfance, dans les rues où ils se racontaient des histoires de quand ils seraient grands, et maintenant ?
En concert à Paris (Trabendo) le 05 février 2025.
Pas si dangereuse est disponible via Double Vue Records/Yotanka Records.
GOYA GUMBANI – CHASE THE SUNRISE (FEAT. YAYA BEY & LOJII & FATIMA)
Goya Gumbani, artiste aux multiples facettes né à Brooklyn et désormais basé dans le sud-est de Londres, marque un nouveau tournant dans sa carrière avec la sortie de son clip Chase the Sunrise, prélude à un album très attendu signé chez Ghostly International. Connu pour sa démarche artistique authentique, Gumbani s’affirme non seulement comme un musicien, mais aussi comme un créateur d’univers. Passionné par les tissus, les coupes et une mode guidée par ses propres recherches, il façonne son identité visuelle avec la même minutie que ses compositions musicales. Cette approche libre de toute influence extérieure reflète ses valeurs fondamentales et son attachement à une expression personnelle sincère. Avec ce nouveau single, Gumbani explore une narration immersive, mêlant son héritage de conteur hip-hop new-yorkais aux nuances vibrantes de la nouvelle scène jazz londonienne. Le clip de Chase the Sunrise, à l’esthétique aussi soignée que personnelle, reflète cette vision : un voyage visuel et sonore qui transcende les genres et invite à la réflexion.
Chase the Sunrise est disponible via Ghostly International/Modulor.
THE LATHUMS – LONG SHADOWS
Les mancuniens The Lathums, formés du chanteur/compositeur et guitariste Alex Moore, du guitariste principal Scott Concepcion, du bassiste Matty Murphy et du batteur Ryan Durrans, sont apparus sous nos radars avec Crying Out, ballade smithienne. Mais leur fait de gloire est sans doute How Beautiful Life Can Be, leur premier album qui atterrit directement à la première place des charts britanniques. Le deuxième, From Nothing to a Little Bit More, aura la même carrière. Long Shadows suit Stellar Cast et No Direction, singles avant-coureurs de leur troisième opus Matter Does Not Define, prévu pour mars prochain, où ils retrouvent le fidèle collaborateur de studio, Chris Taylor, et John Kettle, lors de sessions aux Kempston Street Studios de Liverpool. Long Shadows « explore la double nature de l’amour et sa capacité à guérir et à blesser. À travers des métaphores de lumière, d’ombre et de transcendance, nous trouvons l’espoir en embrassant la vulnérabilité et nous recherchons la liberté à travers l’amour », confie Alex Moore. Ce single, puissant et brut, aux guitares plaintives capte l’essence même de cette dualité, avec une intensité unique, enregistrée en une seule prise.
Long Shadows est disponible via Modern Sky UK.
En tournée en Grande Bretagne à partir du 13 mars 2025.
STANISLAS – TOPLESS
Artiste émergent au carrefour du romantisme, de la mélancolie, de la chanson française et de touches jazz, Stanislas séduit par une voix douce et riche, empreinte de profondeur et de sensibilité. Ses chansons, marquées par une énergie jeune, parlent directement aux adolescents et jeunes adultes, explorant des thèmes comme la nostalgie et le retour à l’enfance. Son titre 0756922869, construit autour de messages vocaux laissés par sa mère, son grand-père et sa sœur, capture avec une émotion brute des fragments de vie récents. Avec Topless, il dévoile une nouvelle facette de son univers. Le clip, sorti le 6 décembre, met en scène Stanislas dans des moments intimes et poétiques : fumant une cigarette dans un bain, partageant une danse sur les toits de Paris avec une jeune femme, ou encore vêtu d’un costard lors d’un apéro en tête-à-tête. Ces références visuelles, mêlées à des clins d’œil à l’esthétique de Skins, notamment le personnage de Cassie, ancrent son travail dans une narration qui résonne profondément avec son public. Avec une cohérence rare pour un artiste si récent, Stanislas impose déjà un univers riche, entre souvenirs universels et instants suspendus.
Topless est disponible maintenant via Petit Café.