La sélection Modzik pour sonoriser ce weekend.
OBONGJAYAR – JUST MY LUCK
L’artiste anglo-nigérian Obongjayar dévoile Just My Luck, l’un de ses morceaux les plus pop à ce jour, accompagné d’un clip réalisé par le collectif UNCANNY. « Just My Luck est une chanson sur la solitude, le désir de faire partie d’un groupe et la peur de passer à côté de certaines expériences », explique Obongjayar. « Quand j’y réfléchis, ne pas faire partie de ces bandes que j’ai tant voulu intégrer m’a permis non seulement de me découvrir mais aussi d’aimer qui je suis vraiment. Parce qu’il n’y avait aucune distraction et rien d’autre à faire que d’être moi-même, j’ai aussi passé beaucoup de temps à écrire et à découvrir ma voix artistique. » Les dernières années ont été particulièrement marquantes pour Obongjayar. Son premier album, Some Nights I Dream Of Doors, a été salué dans le monde entier pour son mélange unique d’Afrobeats, de rock, de soul et de jazz. En plus de remplir les salles de concert, il a collaboré avec des artistes de renom comme Little Simz, Pa Salieu, Jeshi, Giggs et Danny Brown, et a réalisé un EP avec le superproducteur nigérian Sarz.
Just my Luck est disponible via September Recordings / The Orchard.
BON IVER – S P E Y S I D E
Le très attendu retour de Bon Iver commence avec la sortie de S P E Y S I D E, mais ce n’est pas tout. Il s’avère que Justin Vernon a encore quelques morceaux dans sa manche, tous rassemblés dans un nouvel EP, SABLE, qui sortira le 18 octobre prochain. Travaillant à nouveau sous le nom de Bon Iver, il répète une formule qui a façonné sa carrière artistique : dépouillée et réduite à son essence, la chanson s’habille de folk et construit l’émotion, avec chaque voyelle et chaque accord de guitare. Le concept est familier à Vernon – il incarne un protagoniste imparfait au cœur brisé « I can’t rest on no dynasty / Yeah, what is wrong with me », laissé seul avec des souvenirs amers et une guitare pour seule compagnie – mais il trouve de nouvelles façons de laisser à l’auditeur une impression majestueuse. En trois minutes et demi, Vernon crée une atmosphère incroyablement intime tandis qu’il passe en revue ses défauts personnels et se tient entièrement responsable de la fin d’une relation. S P E Y S I D E est d’une honnêteté brutale : Vernon est à la dérive et sa voix oscille entre des résonances graves et un falsetto tremblant. Instrument aussi puissant que les cordes qu’il gratte, les deux se complètent somptueusement et imprègnent le titre d’une mélancolie captivante.
S P E Y S I D E est disponible via Jagjaguwar.
VILAIN COEUR – LE CIMETIERE DES CHATS
Les artisans de la musique, Vilain Cœur, duo formé par Cris et Sofi, se réinventent une fois encore, ou plutôt se réincarnent, cette fois en mistigris animés. Ce Cimetière des chats, véritable ode aux souvenirs partagés avec ces créatures à la fois énigmatiques et fascinantes, à la démarche feutrée, dont les Vilain Cœur nous content les sept vies. Cette mélodie semble avoir caressé les oreilles des six félins qui reposent dans le jardin, non loin de leur studio, et qui ont inspiré Cris. « Je ne sais pas pourquoi, mais la sensation de pas de velours est venue spontanément. » Au-delà de nos compagnons à quatre pattes, Vilain Cœur explore, avec les mots poétiques de Cris, les méandres du deuil et de la reconstruction, dans cette mélancolie lumineuse qui les définit. La délicatesse de cette pop song, composée par Sofi se déploie magnifiquement sous les images de Marine Hennes et Sébastien Vincent. On se dit miaou !
Le cimetière des chats est disponible via Le bon sandwich / Roscia Records/ AG Group /Universal Music France.
THE WOMBATS – SORRY I’M LATE, I DIDN’T WANT TO COME
Le trio anglais composé de Matthew Murphy (chant/guitare), Tord Øverland Knudsen (basse) et Dan Haggis (batterie) revient, deux ans après Fix Yourself, Not The World. Figures emblématiques de la scène indie rock depuis une quinzaine d’années, ils se sont véritablement imposés avec le lumineux et dansant This Modern Glitch (2011), qui les a propulsés régulièrement dans le Top Ten. Leur troisième album, Glitterbug (2015), les a encore rapprochés d’une nouvelle génération, avec Greek Tragedy devenu un succès viral à plusieurs reprises sur TikTok. Les voilà de retour avec Sorry I’m Late, I Didn’t Want To Come, premier extrait de leur prochain album Oh! The Ocean, prévu pour le 21 février 2025. « Cette chanson parle du besoin de se défouler dans des situations sociales. C’est un titre un peu particulier, né presque par surprise. Je me souviens d’avoir eu ces paroles en tête, et d’avoir cherché à les intégrer sans succès. Puis, soudain, tout s’est aligné. J’adore les titres à rallonge », confie Murphy depuis Los Angeles, où il réside désormais. Sorry I’m Late oscille entre une mélodie up tempo, sublimée par le falsetto de Murph, et des sonorités de basses post-punk qui évoquent l’ombre de Joy Division.
Sorry I’m Late, I Didn’t Want To Come est disponible via AWAL Recordings.
LEO LEONARD – GET TO YOU
Leo Leonard, à l’aube de la trentaine, revient à ses premières amours, notamment la langue anglaise. Comment ? Vous ne connaissez pas Leo ? Baby rocker comme les surnommait Philippe Manœuvre au sein de Coming Soon, puis membre du duo The Pirouettes, il poursuit aujourd’hui son aventure musicale en solo. Avec son nouvel EP Best Buddy for a Run sorti ce jour, il revient à des sonorités plus folk, marquant un retour à ses premières influences. Entouré de Marla & Nina Versyp au chant, Leo Boy Calypso à la guitare ou au piano, Florian Gouello à la batterie, et Jesse Kotansky au violon, il a choisi d’enregistrer l’ensemble du projet avec des instruments acoustiques, conférant à l’EP une atmosphère organique et intime, soulignée par la guitare lapsteel du producteur Jan Ghazi. Ce Get To You, sorti cet été est une ballade romantique où Leo explore les émotions d’un amour impossible, mêlant guitare folk et touches de lapsteel. Au travers des cinq titres alternant ballades (Better Self, Get To You, Time for Doubting), up tempo (Sky’s The Limit) et pop aux guitares scintillantes (Time Is Running Out), Leo sonde ses sentiments avec une sincérité touchante, tout en conservant une évidente fluidité mélodique. Entre introspection et mélancolie, Best Buddy for a Run évoque à la fois la douceur et la complexité des relations humaines.
Best Buddy for a Run est disponible via Kidderminster/Alter K.