Ce dimanche, pendant une heure, vingt-quatre artistes vont naviguer sur les fréquences électro lors de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques. Ils devront, en un morceau, représenter leur sous-genre de la French Touch devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs.
Le défi est de taille à l’image des trois célébrations précédentes, alors, le mot d’ordre de Martin Solveig : « En gros il faut qu’on soit à la hauteur ».
Clap de fin
Cette dernière cérémonie signe la fin d’une séquence de transe où Paris et la France entière ont vibré au rythme des athlètes et para-athlètes. Le spectacle, orchestré par Thierry Reboul, Victor Le Masne, Thomas Jolly et Tony Estanguet, marque l’ultime occasion de mettre en lumière le savoir-faire tricolore à l’international. La « dernière carte de visite » détaille Jean-Michel Jarre lors d’une conférence de presse qui rassemble les acteurs de la musique olympique.
L’électro en héritage
De par son langage universel et son exportation internationale, la scène électro s’inscrit comme une évidence du Made in France expliquent les organisateurs qui ne cachent pas leur goût pour les références. Car, les Jeux de Paris ne sont pas les seuls à fêter un centenaire, détaille Victor Le Masne : en 1924 naissaient en France les premiers essais autour des ondes Martenot considérées comme pionnières de l’instrument synthétique.
Kittin, Tatyana Jane, Jean-Michel Jarre, Agoria, Offenbach, Kungs, Irène Drésel, Nathalie Duchene, Martin Solveig, Anetha, Kavinsky, et bien d’autres… En 2024, ces dignes héritiers se transmettront le flambeau de l’électro dans quatre tableaux articulés autour de la thématique du « Voyage de l’onde ».
Une cérémonie qui se dessine
Si les un.e.s et les autres en savent peu sur le déroulé même de leur BtoB (Back to back) ou de la scénographie, chacun.e.s a une raison différente qui les mue à se mettre sous le projecteur du producteur Romain Pissenem.
Pour Kittin, plutôt habituée des « clubs sombres, des caves », le dépassement dont ont fait preuve les paralympiens est un moteur puissant. Le challenge de Tatyana Jane sera celui de la représentation, en endossant « le rôle de porte-drapeau de la scène underground ». Même si l’exercice unique est source de stress chez certain.e.s, partager la scène avec un Martin Solveig et un Jean-Michel Jarre qui ont rythmé leur jeunesse permet de se sentir « comme à la maison, pas en terre inconnue » explique Nathalie Duchene.
La transmission au cœur de la création
Même si à l’instar, de Laurent Garnier, tou.s.tes n’ont pas pu se joindre à la fête, avec le line-up concocté par Romain Pissenem, la passation de l’onde devrait se réaliser avec légèreté. Il s’agit en tout cas de l’ambiance qui règne entre les vingt-quatre, notamment grâce à Jean-Michel Jarre dont la présence imprime, comme l’explique Romain Pissenem qui a « un peu fait un BtoB » créatif avec ce père de la scène électro.
En 1997, Jean-Michel Jarre performait devant trois millions de personnes, le plus grand concert live qui ait jamais eu lieu.
Vous l’aurez compris, house, trance, techno, électro organique, French Touch… La pluralité sera à l’honneur. Fidèle à la ligne des jeux, la fête se veut intergénérationnelle à la fois sur scène et pour le public.
Aux racines de l’électro
Enfin, si le mystère reste total sur la composition finale, Jean-Michel Jarre qui a eu l’oreille des organisateurs a rappelé que l’électro s’inspire de l’impressionnisme et du surréalisme, quitte à « mélanger le son d’un oiseau avec une clarinette, une machine à laver avec des percussions ». Alors, avec ce comité friant de clins d’oeil, la tentation serait de rêver à une référence au manifeste du surréalisme d’André Breton qui, lui aussi, vit le jour en 1924.
Pour en avoir le cœur net, rendez-vous à 20h30 demain 8 septembre devant vos écrans ou pour les plus chanceux au Stade de France (Saint-Denis) !
Texte Louise Pham Van
Image de couverture Daniel Robert Dinu