Après l’aventure Blakroc où les Black Keys mêlaient leur blues du terroir à la crème du hip-hop ricain (Mos Def, RZA, Pharoahe Monch, Ludacris…), la paire gagnante Auerbach / Carney remet déjà le couvert avec un sixième album, leur meilleur à ce jour.
Formé à akron dans l’État de l’Ohio au début de la décennie passée, on ne donnait pas cher au départ de la carrière du duo The Black Keys. noyée dans une flopée de groupes blues rock, la formation n’avait alors d’original que sa configuration épurée : le duo guitare-batterie. Seulement voilà, les années faisant, cinq albums studio et un effort solo pour le chanteur Dan auerbach ont bel et bien prouvé que The Black Keys était un groupe qui vieillissait bien… comme le bon whisky. après le succès d’Attack & Release en 2008 et surtout le projet Blakroc, ils ont su s’imposer comme essentiels dans le paysage du rock américain. avec Brothers, ils sortent à ce jour leur meilleure galette. Gardien d’une certaine tradition américaine, le groupe mêle à ce bon vieux blues gorgé de houblon une touche de modernité qui lui insuffle un nouvel élan sans lui faire perdre de sa ferveur. «la période pendant l’enre- gistrement et la composition d’Attack & Release était assez sombre pour nous. J’ai dû divorcer… mais ces mauvaises expériences nous ont fait grandir » dixit Carney. Plus optimiste donc que le précédent lP, Brothers est un grand disque dans lequel basse et cla- viers font leur apparition. les principaux intéressés partagent cet avis : « C’est le disque qu’on a toujours rêvé de faire ». et il suffit d’écouter le single « Tighten up » (seul titre du disque produit par Danger mouse) pour se donner une idée de la chose… Kickin’ ass !
The Black Keys, Brothers (V2 / Cooperative)
Par Guillaume Cohonner