La Paris Fashion Week est clôturée depuis trois semaines, mais Modzik se devait de revenir sur le défilé Automne-Hiver 2025 UJOH. Aco et Mitsuru Nishizaki ont une nouvelle fois importé le style japonais à Paris.

La collection Automne-Hiver 2025 plonge dans l’esthétique de la jeunesse japonaise des années 1990. Une jeunesse façonnée par les uniformes. La décennie 90 est une époque « où les lycéens, à l’ombre des règles établies, repensaient leur propre langage vestimentaire ». Grâce à l’approche du tailoring et du layering d’UJOH la collection « revisite les codes » d’écoliers en apportant matière et fluidité. Mitsuru Nishizaki nous en dit plus sur le ton de la collection.

La collection Automne-Hiver 2025 « revisite de manière moderne l’uniforme scolaire », particulièrement le mouvement de mode scolaire, ayant marqué la génération d’Aco et de Mitsuru Nishizaki dans les années 1990. Cette tendance est incarnée par les tricots oversize, les jupes drapées asymétriques et les chaussettes amples. La collection se veut subversive avec un brun d’amusement.

« Ce mouvement était rebelle et c’était une façon d’exprimer nos identités au sein de toutes ces règles de l’école et de la société. Ce qui nous motivait à l’époque, c’était de nous amuser. Maintenant, que nous sommes adultes, des décennies plus tard, on regarde en arrière avec nostalgie et on pense que ce n’est pas si différent de ce qui motive UJOH aujourd’hui. » (Mitsuru Nishizaki)

UJOH est avant tout une marque fidèle à l’art du tailleur. Art ayant nombreuses règles à respecter, mais la marque ne se focalise pas sur des normes et règles qui peuvent potentiellement l’enfermer. UJOH souhaite exprimer une forme liberté en repoussant ses limites grâce à ses modèles uniques.

Le thème Back to School est particulièrement visible lors du défilé. Au milieu du podium du défilé, se trouvaient des chaises d’école. Alors que toutes les silhouettes ont terminé leurs passages, les mannequins reviennent sur le podium, pour le final par groupes distincts (deux, trois ou quatre). Certains de ces groupes se tiennent la main et sautillent de manière enfantine, et viennent s’installer sur les fameuses chaises, sur un fond musical. En plus de la musique, les créateurs veulent créer une atmosphère légère et jeune en faisant marcher les mannequins d’un pas rapide, comme s’ils se réunissaient à la fin de la journée. Les effets sonores du défilé visent à « ressembler à une scène de film continue ». Le final du show fait référence à un son spécifiquement japonais signalant la fin de la journée de travail, d’école ou encore la fermeture des magasins. C’est ce sentiment que les créateurs ont voulu recréer.

La collection est inspirée par la nostalgie d’une époque révolue, traduit par des jeux de tissus avec des coupes pour le moins inattendues mais ingénieuses, ce qui la rend unique.

Si la collection Automne-hiver 2025 nous ramène sur les bancs d’écoles grâce à sa réappropriation stylistique : gilets oversize superposé sur une jupe asymétrique ; des jambières sur toutes les silhouettes féminines, clin d’œil aux collégiens et lycéens japonais, elle rappelle également quelques pièces de la collection printemps-été 2024.

Texte Sandra Inack