À l’occasion de la Paris Fashion Week, Modzik s’est vu être invité au défilé UJOH Printemps / Été 2025 pour la deuxième fois consécutive. Mardi 1^er octobre, Mitsuru Nishizaki installe son podium au Palais de Tokyo, musée d’Art moderne et contemporain du 16^e arrondissement.

La collection met à l’honneur élégance et fluidité. C’est une synergie de style qui allie matière et couleurs différentes – à la fois sombre claire et lumineuse – exprimant l’univers UJOH. Le layering, marque de fabrique de l’enseigne japonaise, est décliné de plusieurs manières : entre des vestes courtes à l’arrière et déstructurées sur le devant ; une longue cape transparente qui laisse entrevoir les bras, avec un pantalon léger et une brassière ; des longues jupes sur des pantalons.

La collection exprime d’un côté la douceur, la vulnérabilité et la légèreté, tandis que de l’autre ressort un aspect brut, imposant et polissé. Certaines tenues mélangent ces deux aspects distincts, donnant ainsi un rendu novateur et authentique. Mitsuru nous a émerveillé par sa créativité, il innove de nouveaux designs, de nouvelles manières de s’habiller tout droit venu du japon. La collection SS25 est à l’écoute des enjeux actuels axés sur les identités de genre, puisque certaines tenues sont dé-genrisées et peuvent être portées autant par les hommes que par les femmes. Un bonus accompagne cette collection, une collaboration avec la marque Reebok pour un rendu plus sportwear.

Qui est Mitsuru Nishizaki ?

Avant de fonder UJOH, Mitsuru a travaillé pendant huit ans pour la Maison Yohji Yamamoto, créée en 1971 par le célèbre styliste. En 2009, il décide de se lancer en créant sa propre marque, UJOH, s’appuyant sur l’expérience acquise au fil des nombreuses collections de Yohji Yamamoto.

En 2015, le prix de jeune lui est attribué lors de la Fashion Week de Tokyo. Il participe également à la compétition Who’s Next, sponsorisée par Vogue Italie et fait partie des finalistes, face à de nombreux créateurs. En 2016, soutenu par Giorgio Armani, il fait ses débuts à la Fashion Week de Milan, où il présente sa nouvelle collection qui remporte un large succès lors des défilés. En 2019, la marque lance sa ligne masculine, « incorporant les détails de vêtements traditionnels ».

Enfin, UJOH a plus de résonnance dans le milieu, faisant ses débuts pour la Paris Fashion Week 2021. La marque inaugure alors son premier défilé à Paris pour la saison automne/hiver 2020-2021, au Bridge sous le pont Alexandre III.

Rencontre avec M. Nishizaki

Comment définissez-vous le style UJOH ? Qu’est-ce qui rend votre marque spéciale ?

J’ai un attrait pour le tailoring (l’art du tailleur, NDLR), mais je ne veux pas qu’UJOH se tourne vers le grand luxe. UJOH est une marque accessible, destiné à tout le monde, qui vise l’élégance de tous les jours, et cela se reflète à travers cette collection, qui d’ailleurs est élégante tout en étant confortable.

Qu’est-ce qui a inspiré la collection Printemps/Eté 2025 ?

Depuis deux ans – de manière générale – dans le monde entier, les étés sont de plus en plus chauds, notamment au Japon. Les températures ont alors une conséquence sur la manière de consommer les vêtements. Les consommateurs veulent s’habiller confortablement et de façon légère. UJOH prend en considération ces deux particularités, en alliant légèreté, confort. La dynamique d’UJOH est de vouloir créer des vêtements agréables à porter, dans n’importe quel climat, en gardant la particularité du tailoring que propose UJOH.

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées pour cette collection ?

Il y a une ambiguïté entre l’approche d’UJOH et l’espace de la représentation de la collection, à savoir la Paris Fashion Week. UJOH conçoit des habits de « tous les jours », puisqu’il s’agit de Prêt-à-porter, mais la PFW ne représente pas ce lieu de « tous les jours ». La création artistique doit alors pousser dans sa démarche à « trouver des pièces fortes, des pièces qui correspondent à un défilé ». L’ambiguïté en question s’avère être un travail difficile, car nous amène à réfléchir sur la création de nouvelles pièces spécialement pour l’évènement. Par exemple pour cette collection, nous avons créé un nouvel accessoire : des manches qui font aussi office d’écharpes, foulards, qui sont très légères. Au niveau de la création, UJOH est obligé d’aller plus loin que leur approche, à savoir réaliser des vêtements de tous les jours.

Quel message souhaitez-vous transmettre à travers cette collection ?

Il n’y a pas vraiment de message à travers la collection, néanmoins il y a un désir de rester fidèle à l’esprit de la marque. Je souhaite poursuivre dans cette lignée, d’autant plus qu’UJOH a reçu des commentaires – sur la collection – lié à l’inclusivité : diversité et genderless, témoignant ainsi d’une compréhension de ce que je souhaite exprimer, ce qui me ravi. Il est important de préciser que c’est au moment du casting, que le choix de la tenue repose sur la manière dont celle-ci convient le mieux au mannequin et « ça dépasse les âges, ça dépasse le genre, c’est beaucoup plus global ».

Avez-vous des projets en cours, destiné au marché français ?

J’aimerais bien trouver quelqu’un pour entreprendre un projet en France.