Ce mardi 1er octobre aura officiellement clôturé la dernière Fashion Week de l’année, avec l’édition Printemps-Eté 2025 de la PFW. Décryptage des dernières tendances aperçues sur le runway.

 

Comme chaque année, les éternels « Big Four » de la Mode (New York, Londres, Milan, Paris) ont été les hôtes d’innombrables maisons dans le cadre de leurs Fashion Weeks respectives. Et bien que chacune a le chic pour nous transporter dans son univers respectif, les défilés de Paris restent les plus attendus, saison après saison.

Voici donc les tendances des collections Printemps-été 2025 qu’on y a dénichées :

 

Des rouges et des vertes

Parmi les éléments particulièrement récurrents, on souligne l’incorporation du vert et du rouge dans la palette de cette saison. Autant sur les détails que sur les total looks, les maisons oscillent entre ces deux couleurs élémentaires.

Valentino, Noir Kei Ninomiya, Junya Watanabe ou encore Yohji Yamamoto… Beaucoup utilisent le rouge comme couleur marquante de leurs collections, en tant que détail à remarquer ou bien en full looks, selon le parti pris.

D’autres créateurs comme Issey Miyake, Casablanca, Dries Van Noten ou Elie Saab font quant à eux gage de fidélité au vert, qui lui aussi semble être bien parti pour se hisser dans les looks et placards du printemps à venir.

Les nuances et choix d’incorporation varient d’un catwalk à l’autre, mais les intentions se font écho les unes aux autres : Issey Miyake optait pour la douceur  maîtrisée d’un vert pistache pour des total looks loose ; Valentino et Balmain, eux, misaient sur d’audacieuses robes vermeilles dans le but de découvrir « une nouvelle féminité ».

 

 

 

Les épaules XXL

Cette saison Anthony Vacarello est revenu en force en nous offrant du Saint Laurent sous sa forme originelle : la femme au travers du vestiaire masculin.

Et qui dit vestiaire masculin chez Saint Laurent dit tailoring à gogo, mais avec un accent important sur des disproportions délibérées. Le détail iconique des épaulettes oversize était ainsi arboré par plus de la moitié des silhouettes de la maison, donnant une carrure assurée aux mannequins (welcome back Miss Hadid), à la manière d’un homme d’affaires des années 70.

Mais attention : Stella McCartney, Louis Vuitton, Balmain et même Lacoste se sont eux aussi prêtés au jeu, incorporant les épaules larges parfois même aux looks les plus doux.

Une interprétation encore différente chez Rick Owens, chez qui on retrouve avec une certaine familiarité une collection subjuguante et intrigante qui, quant à elle, met en valeur l’anatomie au sens artistique du terme ; ces épaulettes extraordinaires sont-elles les extension d’une épaule ou d’un bras ? Le doute persiste…

 

 

La légèreté et la transparence

Les maisons ont aussi profité des podiums parisiens pour mettre à l’honneur la féminité. Bien qu’elle soit un concept flou à millle et une définitions, les créateurs se sont souvent accordés pour la retranscrire au travers d’un prisme de douceur. La liste est longue : Cecile Bahnsen, Hermès, Victoria Beckham, Chloé, Niccolò Pasqualetti, Acne Studios

Pour tous, on retrouve des jeux de transparences annonçant aussi quelques parts le retour des journées plus chaudes du printemps 2025.

Chez Niccolò Pasqualetti, le blazer sera associé à un pantalon en tweed couvert d’une fine couche de mesh et la chemise en rayures classique couvre autant le cou que les jambes, mais impose sa nudité aux épaules.

Du côté d’Acne Studios, cet amour du féminin est retrouvé dans les jeux de transparence au niveau du buste, avec une mise en valeur des hanches soit par le jean soit par la soie, puis l’ajout de carreaux pour une touche d’intellectualisme. Jonny Johansson (directeur artistique chez Acne Studios) représente ainsi parfaitement la sensualité, la beauté et l’intelligence de la femme contemporaine.

 

 

Les deux créateurs font d’ailleurs un clin d’œil au chic parisien au travers d’une autre tendance phare de cette Fashion Week : le blazer.

 

 

La superposition 

Yohji Yamamoto met en valeur le layering des matières mais toujours avec son identité qui pousse à la destruction. On retrouve alors des nœuds, de la dentelle, le plaid qui tombent aux genoux, de l’asymétrie… le tout dans une collection qui pousse à la réflexion sur la piste de l’enfance, avec des robes légères qui bougent à la manière d’un cerf-volant.

BOSS joue pour sa part sur des juxtapositions de pièces masculines, donnant des airs de gentlemen des temps modernes, totalement à contrepieds d’AWGE (bébé d’ASAP Rocky) qui opte pour le chaos dirigé de superpositions aux allures rebelles.

Louis Vuitton a aussi joué le jeu à fond, avec des silhouettes parfois clownesque mais toujours couture. On y a aperçu la rencontre du tweed et du jersey, des robes bustier sur des robes à cols roulés et surtout du motifs à foison. Pas une seule seconde pour s’ennuyer avec Nicolas Ghesquière aux manettes.

 

 

Lignes, courbes & rayures

Louis Vuitton a d’ailleurs aussi été sur le front sur ce temps fort de la saison, avec un choix de rayures omniprésentes tout au long de la collection.

Mais la maison est loin d’être la seule : la ligne droite ou organique s’est installée chez CFCL parfois toute blanche sur des ton sombres, ou chez Rabanne auprès de tons plus clairs, dans la simplicité de trench-coats, t-shirts et chemises en coton.

Chez Weinsanto, elle semble être arborée dans un contexte plus professionnel, en pinstripes sur des looks working girl, ou parfois plus idyllique, comme sur le voile immaculée de la mariée Weinsanto.

 

 

 

Une chose est sûre : cette saison a été riche en rebondissements et loin d’avoir fait l’unanimité. Entre thèmes incompris (impossible de ne pas mentionner Dior) et mouvement majeurs dans la sphère des directeurs artistiques, la dernière Fashion Week de l’année 2024 n’a été reposante pour personne. Mais n’est-ce pas après tout l’une des représentations les plus fidèles de la Mode actuelle…

Nos coups de cœur de la saison ? Chloé, pour son interprétation de la féminité comme rare y parviennent. Puis en terme de show, la maison Miu Miu nous a bel et bien pris par les sentiments, en réussissant a réunir des artistes qui nous sont chers sur ses podiums, comme Charlotte Cardin ou encore Little Simz.

 


Texte Sarah Agricole et Johanna Payet

Image en couverture Saint-Laurent, Collection prêt-à-porter 2025