Avec son titre déjà difficile à prononcer, l’exposition «Vulnerabsurdisme» nous prédispose à la complexité du sens de sa présentation. La première question qu’on se pose quand on entre dans la Galerie, est de savoir pourquoi les créatrices ont-elles choisi de disposer au sol des mannequins désarticulés et recomposés. Une chose est sûre: Cette exposition est un voyage surréaliste dans le labyrinthe d’Augustin Teboul où l’on perd la notion du temps et les références deviennent confuses…
La collection d’Automne-Hiver «Le fil d’Ariane», inspirée de la mythologie grecque, nous a transportées en Crète ancienne, dans le labyrinthe de Minotaure. Tout au long de la présentation, on suit la bobine qu’a déroulée Ariane, fille de Minos, pour aider Thésée à s’échapper du labyrinthe avant de l’abandonner sur l’île de Naxos.
Parallèlement, la collection printemps-été intitulée « Les fleurs du mal», du nom du fameux poème longtemps censuré de Baudelaire, nous renvoie à la beauté en germe dans la perversité, mais aussi à celle que recèle la souffrance physique ou morale dont on peut être la victime.
Deux collections aux thèmes variés, unies sous un thème commun: la mélancolie et la fragilité. Avec ces références, on commence aussi à dérouler le fil dans le labyrinthe concret de l’exposition d’Augustin Teboul…
Dans un cadre Dada, la théâtralisation absurde de Zana Bosnjak – avec des mannequins entassés à même le sol, des trocs inversés et des mains ou des pieds supplémentaires – est une métaphore du romantisme moderne ; une mélancolie et une fragilité romantiques, ou selon les créatrices, « la confrontation de l’absurdité et de la poésie ».
Leurs créations mêlent sobriété et extravagance. Annelie Augustin et Odély Teboul donnent du mouvement à leurs pièces, « illustrant un véritable contraste entre le figé et le mouvement, telle une impression d’arrêt sur image ». Les pièces monochromes noires (couleur de l’identité d’Augustin Teboul), toutes créées à la main, sont un mélange de broderies, de maille, de cuir et de transparences. Si vous êtes passionnés du surréalisme, munissez-vous de vos lunettes surréalistes et partez à la découverte de cette exposition hors norme.
Par Polina Paraskevopoulou
Jusqu’ au 7 décembre 2012. Joyce 168-173, Galerie de Valois, 75001 Paris