Jusqu’où ira le selfie ?

Un tantinet narcissique sans doute, la mode du selfie n’en finit plus de conquérir de nouveaux adeptes sur la toile. Mais entre polémiques et dérives en tout genre, le phénomène en vogue a visiblement zappé les règles de la bienséance. Selfie un jour, selfie toujours ? Rien n’est plus sûr…

Véritable déferlante sur Facebook et Instagram, ces autoportraits numériques se répandent à la vitesse de l’éclair, tant auprès des stars que chez le commun des mortels. Une pratique parfois drôle, souvent pleine d’imagination, quasi-toujours prédisposée pour le buzz, qui met en lumière pour le meilleur comme pour le pire les diverses facettes du genre humain.

Gloire au selfie

« Les selfies, emoticons, Facebook et Facetime sont devenus des abréviations universelles de la communication à l’âge digital », explique l’artiste Asif Khan dans une interwiew au Guardian, à propos de ces autoportraits géants disposés à l’entrée du Parc Olympique de Sotchi. Désormais culte, le selfie est effectivement devenu un mode d’expression usuel, prisé notamment par la sphère people qui entend par là partager un peu de son intimité. 

Et visiblement ça fonctionne. Tant et si bien que la démarche fait des petits. Reine indétrônable du belfie, Kim Kardashian ne se lasse pas de poster des photos de son boule sur Instagram, tandis que Kylie Minogue mise davantage sur un moins égocentrique couplie avec son coiffeur. Des clichés qui, s’ils font sourire à première vue, amusent nettement moins lorsqu’ils virent au manque d’humanité pur et simple.

Fuck You !

Dernière lubie en date, le selfie avec des sans-abris – endormis pour la plupart – compte parmi ces détournements plus que douteux, pratiqués par une bande d’internautes. Une version soft (si on peut dire) comparée à la tendance de l’autoportrait trash pris, de manière toute à fait à propos cela va s’en dire, à des funérailles ou aux côtés d’un cadavre. Et comme le glauque n’a pas de limites, ces poseurs de l’extrême se présentent généralement hilares et le pouce levé.

Bien heureusement, cette terre ne compte pas encore que des irréfléchis en mal de reconnaissance, mais des gens censés qui, indignés par la démarche, on choisit de riposter à armes égales. Au moyen d’un hashtag clair « FUCK YOU », Arthur, Valentin et Nicolas ont pris le parti de donner la parole aux victimes de ces selfies dégradants, en détournant leurs cartons via Photoshop. Qu’on se le dise donc, le selfie n’a qu’à bien se tenir !