Les sororités font parler d’elles et reviennent sur le devant de la scène grâce à des femmes qui s’implantent dans le paysage politique. D’où viennent-elles ? Que prônent-elles ? Et si les femmes se serraient vraiment les coudes pour avancer ? Après tout, l’union fait la force.

D’où viennent les sororités ?

Né aux États-Unis, le concept de sororité désigne une organisation fraternelle, sociale, réservée aux femmes. Une réponse aux fraternités, que seuls les hommes pouvaient intégrer. C’est une communauté de femmes, une confrérie pour se réunir et partager des valeurs et des activités. La sororité fait, bien souvent, l’objet d’une initiation, on y crée des relations fraternelles qui accompagnent les étudiantes toute leur vie durant. La première a été fondée en 1776 en Virginie : Phi Beta Kappa. Les sororités prennent souvent des lettres grecques comme initiales ce qui leur vaut le surnom de “maison grecque”. Elles sont secrètes la plupart du temps, sélectives et unisexe.

AKA

Blason de la sororité Alpha Kappa Alpha

Les sororités américaines ont tout d’une confrérie secrète : rituel d’admission, sceaux, poignée de main ou signe secret. Bien qu’elles évoluent et se diversifient de plus en plus. Aujourd’hui, ce sont les fraternités de femmes qui font parler d’elles, particulièrement celles qui regroupent les minorités américaines.

Cependant, la sororité puise sûrement racines dans la nuit des temps. Comme le raconte le roman La Tente Rouge d’Anita Diamant, les femmes avaient, déjà aux temps bibliques, l’habitude de se regrouper dans un espace intime lors de leur période de menstruation, sous une tente rouge où elles échangeaient avec d’autres femmes. Un moment pour soi, un moment entre femmes, de soutien, de partage et de solidarité féminine. Un endroit où règnent bienveillance et douceur pour valoriser et soutenir la femme dans sa vie, dans la société. Les tentes rouges gagnent du succès ces dernières années, tout comme les cercles de femmes à la Nouvelle Lune et à la Pleine Lune : une volonté de se reconnecter à sa force féminine et de partager son expérience de vie avec d’autres femmes.

Un mouvement qui se développe

Aujourd’hui, les sororités font parler d’elles. Elles se placent comme une réponse adaptée aux derniers mouvements #metoo ou #blacklivesmatter ou encore de l’Affaire Epstein. On a particulièrement entendu parler du mouvement Alpha Kappa Alpha, “AKA” ou “1908“, depuis l’arrivée de Kamala Harris, co-listière de Joe Biden, sur le devant de la scène. Ce réseau de femmes puissantes qui regroupent les minorités noires américaines et qui prônent des valeurs sociales, culturelles et politiques. La sororité s’est particulièrement activée afin de supporter leur sorority sister Kamala Harris et inciter la population à voter.

sororité

Ces sororités viennent donc s’inscrire dans le paysage politique, elles sont aussi d’importants lobbys qui viennent défendre la femme et ses droits, les minorités et leurs droits, elles viennent supporter les femmes dans leurs études et leur accès à l’égalité, dans leurs droits dans la société. Un mouvement déjà bien enraciné dans les années 70 où le livre “Sisterhood is Powerful” vient réveiller la vague féministe. Un mouvement on-ne-peut-plus actuel.

La sororité : au coeur de l’actualité

Égalité des chances, des salaires, IVG, féminicides, en France et partout dans le monde, les femmes se battent encore pour leurs droits. Si le monde entier devient plus sensible aux causes féministes, c’est seules et entre elles que les femmes s’affirment dans les sororités. La sororité peut-elle venir changer les mœurs et cette éternelle “rivalité entre femmes” ? Un concept bientôt jeté aux oubliettes ?

liberté égalité sororité

Plusieurs femmes s’affichent comme chef de file, donnant plus de place à ces confréries. Par exemple, Marlène Schiappa, femme politique ; Chloé Delaume, écrivaine ; Kamala Harris, femme politique. De nombreux concepts voient le jour sous le thème de la sororité, comme l’application The Sorority, première application bienveillante de protection, d’entraide et de partage entre toutes les femmes et personnes issues des minorités de genre. Un nouvel hymne est scandé dans la rue : “Liberté, Égalité, Sororité“.

Ce mouvement se place t-il comme une réponse à un monde d’hommes longtemps pensé par les hommes ? Si ces fraternités font avancer le monde, un jour nous pourrions tous ensemble, hommes et femmes, citoyens de toutes nationalités, avancer vers un monde plus juste…

Un nouvel hymne est scandé dans la rue : “Liberté, Égalité, Sororité“.