Dame Civile, duo originaire de Noisy-le-Sec et composé de deux frères, Killian et Marvin, compte déjà 2 EPs à son actif (Adorée et Parmi Les hommes) ainsi que de nombreuses vidéos qui leur ont permis de se faire remarquer et apprécier. Ils n’ont pas leur pareil pour imaginer des titres surréalistes mêlant mélodies urbaines et écriture influencée par le meilleur de la chanson française : une signature à la fois musicale et visuelle des plus singulière. Rencontre et shooting avec ce duo hors du commun au charme magnétique : la preuve en image.

Vous avez toujours voulu faire de la musique ensemble ?
Quand nous avons commencé à faire de la musique, chacun de notre côté, nous savions d’ores et déjà que nous ferions un projet ensemble. Un jour, Marvin m’a fait écouter une instru. Je lui ai dit que je voulais tenter quelque chose dessus. C’était un challenge pour moi car je n’avais jamais entendu une instru de la sorte. Cela a donné « Soulever le ciel ». Voilà le déclic.

Quels artistes vous ont influencés au départ et vous influencent aujourd’hui ?
Au départ, c’étaient les productions de Timbaland, des Neptunes, mais également d’OutKast. Les sonorités brutes de Fela Kuti et celles du rock anglais nous ont aussi toujours touchées. Aujourd’hui, nous allons plutôt écouter des artistes qui ont un son particulier et un univers fort, comme James Blake ou Arca. Ce ne sont pas des in uences, mais simplement des artistes que nous écoutons de temps en temps.

Vous mêlez pop française et musique urbaine américaine, et avez créé une signature musicale unique : sortir des sentiers battus était une obligation pour vous ?
Ce n’était pas une obligation mais c’est venu naturellement. Nous voulions créer la musique que nous souhaitions entendre, car elle n’existait pas. Le but est d’être le plus authentique dans ce que nous faisons. Nous aimons l’énergie terrestre de la musique urbaine et le côté nuageux de la pop française.

Quel est le morceau qui a changé la donne dans votre parcours ?
Celui avec lequel nous nous sommes lancés : « Maïa ». Nous avions fait le clip nous-même avec notre téléphone portable, et dès sa sortie, nous avons été contactés par des labels et les professionnels ont commencé à s’intéresser à nous. Nous avons senti que notre musique pouvait toucher les gens.

Vous dites « changer l’habitude » et « sortir des esthétiques installées » : pouvez-vous expliquer cela ?
Notre musique est certainement différente, et si nous avons dit ça un jour, c’était pour faire comprendre que nous ne comptions pas nous fondre dans le moule. Nous gardons la liberté de faire ce que nous voulons, peu importe les tendances et les « esthétiques installées ».

Les thèmes de vos morceaux tournent autour de « l’amour, la mort, les rêves », d’où vient votre inspiration ?
« L’amour, le rêve et la mort » sont des sujets assez inexplicables, dont le mystère est une source inépuisable d’inspiration pour nous. On n’en connaît pas vraiment le sens ni le fonctionnement. Aussi, ce sont des thèmes universels. Tout le monde expérimente l’amour, le rêve et bien évidemment la mort.

Vous vous auto-produisez : c’est important pour conserver le contrôle créatif ?
Effectivement, nous nous auto-produisons pour le moment et nous sommes les seuls maîtres de nos créations, du début jusqu’à la n. Donc la réponse est oui. En plus du contrôle créatif, ça nous permet de voir jusqu’où nous pouvons aller sans avoir recours à tout le confort qu’un label peut apporter à un artiste. Nous pensons que si ce sont les mêmes personnes qui ré échissent et participent à un projet de A à Z, c’est mieux pour la cohérence. Mais il faut avouer que l’auto-production a des limites…

Depuis vos débuts, musique et vidéo s’entremêlent, c’est nécessaire pour vous d’allier les deux médias ?
Nous aimons beaucoup le cinéma. C’est un vrai plaisir pour nous de faire des clips, de matérialiser les ambiances que nous ressentons en créant et en écoutant nos morceaux. La vidéo occupe une partie importante de notre projet et ça fait partie des choses, en plus de la musique, que nous voulons léguer. Nous avons fait un peu de chemin depuis notre premier clip au téléphone portable.

Vous venez de publier une reprise de Sébastien Tellier « Roche ». Avez-vous d’autres reprises en tête ?
Pas vraiment, mais nous ne sommes pas fermés. La reprise de « Roche » était assez exceptionnelle car, initialement, nous l’avions faite pour une émission de télé. Ça a été l’occasion pour nous de faire un clin d’œil à Sébastien Tellier, que nous apprécions particulièrement pour sa créativité et son audace.

Jusqu’à aujourd’hui, on ne vous connaît pas encore de collaborations musicales : cela est-il envisageable ?
Nous ne voulons pas faire de collaboration pour le moment, mais encore une fois, nous ne sommes pas fermés. C’est pourquoi nous n’avons jamais vraiment ré échi aux artistes avec qui nous pourrions collaborer. Cependant, nous pouvons produire pour d’autres artistes.

Un album est-il à l’ordre du jour ? Ou un autre projet ?
Nous écrivons des chansons tous les jours, mais l’album n’est pas encore à l’ordre du jour. Il faut tout de même s’attendre à plein de nouveaux morceaux pour cette année.