Yorina revient avec son nouvel album Blood Rush, disponible le 11 avril 2025. Entre énergie brute et mélancolie, cet opus nous plonge dans des sonorités électro et synthpop, et demeure profondément sincère et intime. À travers neuf chansons inédites, la chanteuse explore des émotions intenses, des souvenirs marquants et une nostalgie palpable qui promet de toucher les auditeurs en plein cœur. Rencontre.
Ton premier album Blood Rush est décrit comme un voyage à travers les sons indie, electro et synthpop. Comment le définirais-tu en trois mots ?
Vrai, brut et sensible.
L’album explore des thèmes comme la nostalgie et les relations toxiques. Lequel de ces thèmes a été le plus difficile à exprimer musicalement et pourquoi ?
En réalité, ce n’était pas forcément difficile. Exprimer mes sentiments, mes sensations et mon vécu est un processus long, mais il vient naturellement. Je dirais que la difficulté réside davantage dans la maturation de chaque chanson. C’est un processus qui prend du temps et qui reflète la complexité de la vie en général. Composer une chanson est quelque chose qui vient assez naturellement, sans contrôle, et c’est ce qui rend cela magique.
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Le titre Blood Rush parle de la connexion entre les émotions et le corps. Peux-tu partager un moment ou un souvenir spécifique qui aurait inspiré ce concept ?
Ce titre résume une sensation physique récurrente dans toutes les émotions présentes dans chacune des chansons. Chaque chanson retranscrit une sensation que j’ai pu vivre. Si je devais citer un moment précis, ce serait la mort de mon frère, décédé d’un cancer de la peau il y a quelques années. Cela a été le paroxysme de ce que j’ai ressenti physiquement et mentalement, une combinaison intense qui définit bien le concept du titre.
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« Chaque chanson retranscrit une sensation que j’ai pu vivre. »
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Chaque chanson capture un instantané d’émotion intense. Y a-t-il une chanson en particulier qui t’a semblé particulièrement cathartique ?
Toutes les chansons sont très fortes pour moi car elles reflètent chacune un moment puissant ou une expérience marquante. Cependant, la perte de mon frère reste un moment particulièrement difficile de ma vie, et la chanson Oh Sebastian aborde directement ce sujet. C’est probablement celle que je mettrais en avant comme étant la plus cathartique.
Quels sont les artistes ou albums du moment qui influencent ton identité musicale ou que tu apprécies particulièrement ?
En ce moment, je retourne vers des styles très différents de mon propre univers musical. Par exemple, j’écoute Little Richard en boucle, ainsi qu’un album de Harry Styles que j’aime beaucoup. J’écoute aussi régulièrement Non Stella.
Tu fais référence à la nostalgie des années 90 dans ton album. Quels sont les moments culturels ou musicaux de cette époque qui résonnent profondément en toi ?
Les années 90 représentent mon enfance, donc mes souvenirs les plus profonds viennent de cette période. Musicalement, je me souviens avoir acheté mon premier album, c’était Aaliyah, puis ceux de Missy Elliott et Britney Spears. Ces artistes pop ont marqué cette période et m’ont beaucoup influencée dans ma musique actuelle.

Si tu pouvais collaborer avec n’importe quel artiste passé ou présent, ce serait qui et pourquoi ?
Actuellement, j’aimerais collaborer avec Ava, un artiste électro spécialisé dans la deep house dont j’apprécie beaucoup le travail. Pour un artiste du passé, je choisirais Bill Withers. Sa musique pure et sincère m’a énormément portée tout au long de mon évolution musicale.
Ta voix est décrite comme lumineuse mais délicate. Comment canalises-tu ta vulnérabilité tout en maintenant le contrôle sur ta performance ?
Je préfère ne pas canaliser mes émotions lorsque je chante pour garder quelque chose de naturel. L’émotion guide ma manière de chanter, et plus j’essaie de contrôler cela, moins je me sens à l’aise ou flexible dans ma voix.
Penses-tu que la musique peut guérir les blessures émotionnelles ? Est-ce une idée qui te guide lorsque tu crées tes chansons ?
Je pense que la musique a le pouvoir d’apaiser ou même de transformer les émotions plutôt que de guérir complètement. Avec le temps, on peut transformer des expériences difficiles en quelque chose de positif grâce à la musique. Cela permet aussi de partager cette capacité à évoluer et à transformer ses émotions avec les autres.
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« Je pense que la musique a le pouvoir d’apaiser ou même de transformer les émotions plutôt que de guérir complètement. Avec le temps, on peut transformer des expériences difficiles en quelque chose de positif grâce à la musique. »
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Que souhaites-tu que les auditeurs ressentent lorsqu’ils découvrent ton album pour la première fois ?
J’espère qu’ils se sentiront enveloppés par la musique et qu’ils ressentiront des émotions profondes en écoutant l’album. Mon objectif est qu’ils puissent percevoir ce fluide naturel que j’ai ressenti en créant cet album.
Enfin, quelle est ta chanson préférée sur l’album et pourquoi ?
C’est difficile de choisir car je suis très attachée à toutes les chansons de l’album. Cependant, Memory Flood représente bien mes dernières années musicales avec son mélange entre électro, chanson lyrique et émotion brute. Cette chanson reflète parfaitement mon parcours entre collaborations électro et projets personnels.
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Blood Rush est disponible via Cinq7.
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Texte Tiphaine Riant
Image de couverture Yorina