On commence à avoir l’habitude, les soirées Converse Avant-Poste nous réservent décidément toujours de belles découvertes. En janvier dernier, on avait jeté notre dévolu sur KillASon et Her, tout deux présents dans notre numéro de mars consacré à la jeune France (toujours disponible ici). Cette fois, on jetterait bien une petite pièce sur Malca, le jeune Casablancais de 27 ans qui porte sur ses épaules l’avenir de la musique marocaine avec son electro-pop qui emprunte autant à la funk qu’au r&b. Son titre « She Get’s Too High » (issu de l’EP du même nom sorti l’année dernière) avait créé une petite sensation des deux côtés de la méditerrané, se fendant même du qualificatif de « tube de l’été » par quelques médias français. Quelques (trop long) mois plus tard, on le retrouve avec « Ya Layli », un tout nouveau morceau aux accents plus mélancoliques qui laisse entrevoir les contours d’une pop plus complexe et faussement naïve, accompagné d’un clip aussi influencé par l’esthétique post-internet, le monde arabe et la culture-pop (une notion qui le suit partout). On est allé le rencontrer en marge de son concert à La Cigale pour Converse Avant-Poste. En plus d’être l’un des mecs les plus cool qu’on ait vu depuis un moment, Malca a beaucoup, beaucoup de choses à raconter. Petit tour d’horizon entre orient et occident.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, racontes nous un peu d’où tu viens, ce que tu fais…

Je m’appelle Malca, je suis originaire de Casablanca au Maroc et je vis à Paris depuis 8 ans. Je suis musicien, auteur-compositeur, producteur. J’aime mélanger les genres et faire la fusion entre la musique pop, electro, les tendances du monde arabe et chaabi.

Quand tu as fais le choix de venir à paris, tu avais en tête de faire de la musique plus sérieusement ou c’était d’abord pour faire tes études et la musique est venue après ?

La musique a toujours été dans ma tête. J’ai évidemment commencé par faire des études (de journalisme, ndlr) quand je suis arrivé à Paris mais je les ai très vite écourtées. Je ne sais pas si je pouvais être un bon journaliste mais en tout cas j’avais le sentiment que j’allais peut-être être un meilleur musicien. (rires) J’ai fais très vite de la musique en arrivant mais j’ai pris mon temps pour pouvoir me construire artistiquement et créer mon projet avec tout ce qu’il y a autour.

Si tu es venu à Paris pour la musique, c’est que c’est encore compliqué de développer un projet artistique et musicale aujourd’hui au Maroc ?

Ouais, je suis venu à Paris pour plusieurs raisons en fait. D’abord, je suis né ici, mes parents m’ont fait naître à Paris…

C’est drôle l’expression que tu utilises, ils t’ont « fait naître à Paris »

(rires) Oui c’est un peu étrange comme phrase, mes parents ne sont pas français alors il fallait bien qu’il y en ait un dans la famille qui ait des papiers cool (rires). Enfin pour voyager surtout, pour le reste ce n’est pas très important.

J’avais une sorte de fascination pour Paris, en tant que francophone, j’ai passé un baccalauréat français à Casablanca. Quand tu vis et que tu grandis là-bas, tu ne connais la France que par la télévision, j’avais besoin de voir les choses beaucoup plus concrètement et c’est vrai qu’en tant qu’artiste c’est un peu compliqué au Maroc, il n’y a pas de système là-bas. Quand j’étais adolescent c’était hyper intéressant parce que ça m’a offert des opportunités incroyables de faire des plateaux et des concerts à 16 ans, des festivals devant 10 000 personnes. Je pense que je n’aurais jamais eu cette chance là si je n’avais pas grandi à Casablanca.

On te proposait de faire ce genre de date parce qu’il y avait moins de choix ?

Il y a de ça oui. Il ne se passe tellement rien que tout devient possible. Après c’est peut-être moins vrai aujourd’hui, mais je sais que pour ma génération c’était le cas. Par exemple on a fait un festival qui s’appelle Le Boulevard des Jeunes Musiciens, qui est l’un des plus gros festivals au Maroc, j’avais 16 ans. C’était ma première grosse scène et je me rappelle que ça avait été d’une facilité incroyable ! On avait juste notre tchatche, on a rien fait écouter et les mecs nous ont dit ok. Ca s’est fait comme ça !

Tu avais un groupe de rock à l’époque, non ?

Ouais je faisais du rock un peu méchant (rires)

Et pourtant, au Maroc le potentiel est là…

Évidemment ! Ce n’est pas un problème de potentiel. Musicalement on a une énorme culture, mais on a ni la culture du « son », ni la culture du concept, de projet… Intrinsèquement au Maroc, la musique est un divertissement, pour beaucoup de gens ce ne sera jamais plus, ce n’est pas considéré comme de l’art par exemple. Traditionnellement, on fait de la musique pour les mariages ou pour les fêtes. Du coup, ça peut être plaisant parce qu’il n’y a pas de « star-système » mais en même temps il n’y a pas de système du tout, et donc pas de marché concret. C’est pour ça que c’est très difficile de vivre de la musique.

Tu peux nous en dire plus de la scène indépendante au Maroc ? C’est quelque chose qui est assez loin de nous et qu’on ne connaît pas forcement…

Bien sûr ! Après personnellement je ne connais que Casablanca mais de toute manière la scène indé gravite beaucoup entre Casa’ et Rabat. Il y a énormément de festivals au Maroc avec de grosses têtes-d’affiches mais à côté de ça il y a un endroit comme le « B Rock » par exemple qui est pour moi la seule scène où on peut voir un concert avec cet esprit un peu indé, ça ressemble un peu à La Flèche d’Or au niveau de la disposition.

Il y a aussi des groupes super intéressant, je peux te citer Hoba Hoba Spirit par exemple. Ce sont des mecs avec qui j’ai grandi qui ont des textes très dénonciateurs, ils ont un énorme public. Après il y a d’autres artistes dans le hip-hop que je trouve très intéressant, Mobydick par exemple que j’aime beaucoup.

Tu sors un album en 2017, à quoi on peut s’attendre ? Est-ce que ce sera dans la même veine que ton EP « She Gets Too High » avec quelque chose de très funky, groovy … ou plus dans l’esprit de ton nouveau morceau « La Layli », beaucoup plus mélancolique ?

Tu retrouveras un peu de l’esprit du premier EP, mais globalement j’ai vraiment la volonté de … (il marque une pause) … je suis encore en train de le construire, j’avais surtout envie de sortir un titre vite pour pouvoir voir la réaction des gens, ça m’aide à être plus prolifique et créatif. Pour moi je le vis comme un album concept. C’est un album qui raconte toute la complexité social qu’on peut vivre à Casablanca entre l’occident et l’orient. Alors oui il y aura toujours cet esprit des palmiers et du soleil, comme dans le premier EP, pour lequel j’avais juste envie de faire de la musique sans trop me poser de questions. Mais je me rend compte maintenant que je peux peut-être raconter des choses plus fortes. L’idée aussi c’est de faire une fusion très subtile entre la musique arabe, la culture pop et la culture afro-américaine que j’aime beaucoup.

Justement, parles nous un peu de tes influences. En t’écoutant j’ai l’impression que tu empruntes autant à la pop qu’à l’electro, la funk, le rnb et la musique arabe.

Je ne me mets aucunes limites. Je pense que ça n’étonnera aucun de mes potes si demain je fais un album de trans-psyché juste parce que j’en ai envie. Je sais ce que j’aime et je sais ce que je n’aime pas, du coup, j’emprunte des trucs dans les choses que j’aime et je m’éclate avec.

Tu commences à pas mal militer pour les droits et les libertés des marocains, notamment pour ce qui question de sexualité. Est-ce que tu te sens comme ambassadeur de ton pays et de ses libertés, ou en tout cas comme un artiste engagé ?

Oui… Après c’est toujours un peu compliqué de se considérer soi-même comme un artiste engagé. En tout cas, je me sens humainement engagé avant d’être artiste. Je suis à la fois révolté par plein de choses qui se passent dans mon pays, et d’un autre côté je l’aime tellement fort que j’ai envie d’en parler à ma manière.

J’aime bien l’idée d’en parler avec des codes très pop, ça dédramatise la chose. Parler d’homosexualité, de tabou d’alcool, de prostitution, de toute cette vie décadente qu’on cache systématiquement sous le tapis… C’est une telle réalité qu’on vit tous dans notre génération, et pas qu’au Maroc d’ailleurs. J’aime bien l’idée d’en faire de la musique, d’avoir ce propos là de façon très pop et presque naïf dans un premier abord. Après bien sûr quand on creuse, les choses sont plus franches et dures.

Tu rends aussi hommage à la femme et la femme marocaine en particulier, dans le fond, tu es un romantique ? C’est d’ailleurs un mot qui revient assez souvent pour te décrire.

(rires) Je ne savais pas, ça fera plaisir à ma copine. Je ne me dis pas « je défends la femme », c’est presque un peu regrettable qu’on se retrouve à parler de ça dans des articles parce que ça ne devrait pas exister. On est encore dans une condition et un traditionalisme au Maroc qui est hyper fort. Personnellement j’ai la chance d’avoir grandi avec une mère chef d’entreprise, une vraie working girl. Je ne dirais pas que c’est le bonhomme de la famille, mais presque, tout en restant très féminine. C’est un modèle pour moi.

Tu n’as pas connu le modèle patriarcal en fait

C’est exactement ça. Du coup c’est peut-être par ce prisme là qu’on peut me considérer comme quelqu’un qui défend une certaine vision de la femme au Maroc. C’est peut-être nécessaire aussi.

Il y a aussi cette idée de nostalgie qui te suit un peu partout, que ce soit celle de Casablanca ou celle des années 80…

Ça c’est plus lié à mes racines. La nostalgie est en moi tous les jours, tout le temps, pour une raison très précise. Je suis marocain et français, mais je suis aussi juif marocain et pour moi il y a eu toute un génocide de cette sous-culture, et la nostalgie elle commence par ça. Pour faire un petit point d’histoire, dans les années 40 la culture juive-marocaine représentait 15-20% de la population, Aujourd’hui on est peut-être 2000 pour 30 millions d’habitants, il y a eu une exode tellement énorme. J’ai grandi dans un lycée où j’étais le seul de cette origine là et on m’a toujours assimilé comme une sorte de légende urbaine, j’étais en quelque sorte « le juif qu’on ne voit plus, le juif qui n’existe plus ». Du coup toute cette sous-culture qui est hyper puissante n’existe quasiment plus, même musicale, il y a des artistes comme Salim Halali, Pinhas Cohen, des chanteurs qui sont très appréciés et connus de tout les marocains mais qui sont aussi les derniers de leur génération. Ma nostalgie commence par ça, ce n’est pas pas de la nostalgie d’une époque plus heureuse, c’est une nostalgie de quelque chose qui a disparu.

Photo_Malca

Les médias t’ont vite comparé à de très grands noms (Daft Punk et Bruno Mars pour Elle, Phoenix et Kindness pour les Inrocks, Toro y Moi et Theophilus London pour Beware etc.) Est-ce que tu t’y retrouves ?

Ce sont des artistes que j’écoute donc oui pourquoi pas.

Les comparaisons c’est toujours un peu compliqué

C’est ça ! Ce ne sont pas des artistes que j’écoute en boucle non plus. Évidemment j’ai des artistes phares avec qui on m’a déjà assimilé et j’en suis super fier.

Tu fais référence à Blood Orange par exemple ?

Ouais, Dev’ Hynes c’est un mec que j’adore. J’aime toute son esthétique, ce côté super décomplexé de la pop en fait, je me reconnaît vachement dans ça. J’adore l’idée de faire quelque chose qui est techniquement complexe et en même temps d’avoir quelque chose d’hyper naïf. Je trouve ça très puissant. Il y a aussi Frank Ocean, c’est un artiste que je cite très souvent, je le considère comme l’artiste le plus brillant de la décennie mais ça n’engage que moi. j’attend son album avec impatience

On est tous un peu dans ce cas je crois…

T’es tombé dans le panneau du 1er avril ou pas ?

Tu parles du poisson d’avril de Konbini avec un passage de Maitre Gims au bout du 4ème ou 5ème track ? Heureusement pour moi non (rires). Pour en revenir à ta musique, je n’ai pas trouvé de collaboration avec d’autres artistes. C’est parce que tu as envie de rester concentré sur ton projet solo ou parce que les opportunités ne se sont pas présentées ?

Je n’en cherche pas en fait. Après si on m’en propose pourquoi pas, même si je n’accepterais pas tout non plus. Je suis un peu un loup solitaire dans ma manière de travailler. J’ai ma petite équipe avec qui j’aime bosser mais j’suis un mec qui passe beaucoup de temps tout seul et je le vis très bien (rires). Il y a plein de gens avec qui j’aimerais collaborer, si ça vient tant mieux mais ce n’est pas moi qui va aller les chercher. J’irais chercher quelqu’un au moment où je n’arriverais pas à faire quelque chose dont j’ai envie.

Techniquement ou plus sur une vision ?

Pour une vision plus. Dans ce cas de figure peut-être qu’il y a des gens qui peuvent m’intéresser oui.

Parlons de tes clips et notamment de ton dernier pour “Ya Layli”, il y a un mélange étonnant d’esthétique post-internet et de références arabes. Qu’est-ce que tu voulais exprimer ?

J’aime bien l’idée de pouvoir mélanger des codes et des mondes qui sont à l’origine complètement incompatibles. C’est comme si tu choisissais du chocolat et de la betterave et que t’essayais de faire un truc sympa avec. Avec mon manager et Directeur artistique Mohamed Sqalli , nous partageons tout deux une culture Inde britannique assez forte, on entend parler de vaporwave ou de trucs glitchés même si pour moi ça ne veut rien dire, c’est plus une sensibilité esthétique qui nous parle depuis longtemps. Ce qui me plait vachement, c’est de mettre en évidence une culture pop encore inexplorée, qui parle à énormément de gens de ma génération mais qui n’est encore revendiquée par personne. On parle de culture pop marocaine. Par exemple dans le clip on voit beaucoup Goldorak. Toute ma génération a grandi avec pour une raison très simple, à la TV, il n’y avait que deux chaines et quand tu rentrais de l’école il y avait Goldorak en arabe, c’était systématique. On a tous ces codes là, mais personne ne le revendiquais comme culture-pop, je trouvais ça intéressant de presque la fantasmer, l’imaginer, de la rendre concrète dans mon clip.

Après il y aussi l’idée de rentrer dans une satyre de ma société, que ce soit cette valorisation des marques et des logos qu’on peut voir dans les marchés à Casa’. Quand les gens se sappent pour sortir, il faut forcement qu’il y ait une grosse ceinture avec une grosse boucle ! Il y a cette idée là qu’on essaye de développer. J’aime bien pouvoir m’exprimer avec beaucoup de second degré, mais de parler de choses concrètes et sensibles, Mohamed qui dirige et crée avec moi cette univers me pousse énormément a assumer les idées que nous partageons et que nous mettons en oeuvre sans concessions , souvent grâce à lui d’ailleurs.

Ça te fait quoi de jouer à la soirée Converse Avant-Poste ?

J’adore Converse donc ça tombe très bien, je suis très content de m’associer à cette marque là, j’en porte depuis toujours et j’aime bien ce délire un peu californien, old-school. Et puis surtout la Cigale ! Je n’avais pas encore eu l’opportunité de jouer dans cette salle mythique.

Tu as déjà beaucoup joué à Paris ?

Oui, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai déjà fait de supers salles. Deux fois l’Olympia en 2012 et 2013 alors que je n’avais même pas encore monté mon projet, ce sont des opportunités comme ça qui sont tombées. Je n’avais pas encore tant de morceaux que ça et d’ailleurs je ne faisais pas du tout la même musique, j’étais avec ma guitare et ma petite boite à rythme à la con (rires). C’était pas la même chose.

A côté de ça j’ai un autre projet avec lequel je m’éclate beaucoup en ce moment qui s’appelle Echoes Of Minneapolis . C’est un hommage à la funk 80’s de Prince. C’est un projet que j’ai depuis déjà un an et avec lequel je tourne dans quelques salles à Paris, en l’occurrence on a une résidence au New Morning tous les mois, et à chaque fois c’est le feu ! Y’a des gros claps avec des reverbes, des sythés qui tachent partout. Avec ce projet là on a aussi l’opportunité de faire des dates assez cool dont la 1ère partie de George Clinton au Trianon le 1er jullet.

D’ailleurs, toi qui joue souvent à Paris et au Maroc, il est comment le public marocain par rapport au notre ?

Ce sont deux publics complètement différents ! Le public français est peut-être plus attentif aux détails, à l’esthétique, au son. Après c’est un public qui est moins … (il marque une pause) … Attention c’est un public super mais un peu moins festif que les marocains…

Je vois que t’essayes de prendre des pincettes

(rires) Ouais je fais super gaffe, mais c’est parce que pour moi le public marocain est peut-être l’un des top 3 des publics les plus chauds, il n’y a aucun doute là dessus. C’est un public qui a besoin de rythme, c’est à dire que je ne peux pas tout jouer quand je suis au Maroc, c’est parfois frustrant.

Par exemple ton nouveau morceau “Ya Layli”, tu pourrais le jouer ?

Ça encore ça passe. Il y a des morceaux qui sont beaucoup plus electro-psyché, des trucs que je n’ose pas jouer là-bas.

Mais tu les as déjà essayés pour voir ?

Je ne préfère même pas le tenter (rires). J’ai peur de perdre les gens alors je fais des morceaux où c’est le smile et le soleil (rires)

malca_maroc

J’ai lu que tu t’intéressais pas mal à la mode. Ça tombe bien, on est aussi un magazine de mode. Qu’est-ce que tu peux me dire de la mode marocaine ? Il y a des trucs que tu peux nous conseiller ?

Bien-sûr il y a des trucs terribles, et comment ! Pour moi, il se passe vraiment quelque chose en mode à Casa. Il y a une vrai émulation entre pleins d’artistes qui sont en train d’éclore, qui apportent vraiment une personnalité chargée de cette culture marocaine et qui ont une authenticité énorme. Je peux te les citer, il y a par exemple mes copines de Jnoun, qui m’ont habillé pour le clip d’ailleurs. Il y a un artiste qui s’appelle Yassine Morabite qui est excellent. Il y a aussi mon ami Amine Bendriouich, un styliste qui vit à Berlin juste génial. Ce sont des gens qui, un peu comme moi, ont vraiment cette idée de culture pop dans la façon de vivre leur art. Je pense que c’est un truc qui va vite exploser, il y a une vraie esthétique mode qui est en train de partir de Casablanca et qui mériterait de faire un tour en France et un peu partout dans le monde.

Qu’est ce que tu penses de la polémique autour du hijab et de la mode islamique qui a ébranlé le monde de la mode ces derniers mois ?

C’est une question super dure. Je ne sais même qui a raison, c’est ça qui est dur ! Je comprends totalement les arguments de chacun et je suis incapable de te dire qui est dans le vrai. Déjà, mon avis politique pour commencer à trancher, c’est que je suis contre l’interdiction du port du voile. Pour moi interdire, c’est une erreur.

Ce qui ne veut pas dire que tu es pour le port du voile non plus…

Exactement, ce n’est pas ce que je dis, je dis juste que l’interdiction c’est une erreur. Je ne sais pas … la culture du luxe est tellement bien implantée dans les pays arabe, je comprends qu’il y ait un marché, c’est ça qui est énervant d’ailleurs parce qu’il y a une sorte d’opportunisme évident de la part de ces marques qui disent « il y a des femmes qui aimeraient porter un voile Dolce & Gabbana, elles sont déjà le sac, pourquoi pas le voile ? » Et évidemment que cette femme serait super fière de porter un voile D&G parce que c’est une marque qu’elle aime beaucoup. Si je me mets juste à la place de la femme, je ne peux pas lui en vouloir parce qu’elle est déjà dans cette société de consommation. Après le cynisme des marques m’offensent un peu. J’ai du mal à trancher. Cette nana a parfaitement le droit de porter un voile D&G si elle veut, ça m’emmerde juste que ce soit aussi cher.

C’est quoi la prochaine étape pour toi ?

J’ai plein d’étapes à moyen termes. D’abord, je vais prendre mon temps pour faire le meilleur album possible. C’est ça la prochaine étape, et c’est déjà demain. Je vais peut-être bientôt sortir un nouveau titre aussi. Après la vraie grande étape, ce serait d’avoir l’opportunité de voyager à travers ma musique et un album. C’etait aussi un des mes leitmotiv quand j’ai commencé la musique.

Tu es encore beaucoup entre la France et le Maroc, c’est ça ?

Même la France finalement je ne la connais pas beaucoup. J’ai surtout beaucoup joué à Paris mais pas vraiment en province. Ca me plairait beaucoup pour commencer. Après évidemment j’ai super envie d’aller expérimenter et voir la réaction des gens un peu partout dans le monde, que ce soit aux Pays-Bas, en Scandinavie, en Allemagne, je suis très excité à cette idée là

Toi qui as fais de (brèves) études de journalisme, c’est quoi la question qu’on t’a jamais posé que tu aimerais qu’on te pose ?

C’est dur ça aussi ! (rires) Qu’est ce qu’on ne m’a jamais demandé ?

C’est le moment où tu peux balancer ce que tu veux.

On ne m’a jamais demandé pour quelle équipe de foot j’étais. Alors que je suis un mega fan de foot.

Vas-y balance

Je suis un ultra d’Arsenal et du Wydad Casablanca.

Malca est aussi sur Facebook, Soundcloud et Twitter