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Si vous avez aimé A Place For My Hate, vous allez adorer Extended Hate (Pias). Si vous vous sentez révolté par la période de trouble mondial, vous allez a-do-rer Extended Hate. Ce deuxième album prolonge et amplifie la rage et le désespoir du premier, dans un parcours cathartique étonnamment libérateur.

« Parce qu’il nous tenait à cœur de marquer les un an de A Place For My Hate, le 24 janvier est sorti Extended Hate, version digitale augmentée de douze tracks de notre album comprenant : des remixes, des versions live et alternatives de certains morceaux, ainsi que deux titres inédits The Worst Is Yet To Come et Unless I Fall composés au moment de l’écriture de l’album. »

 

© Eleonore Wisme 2023

 

Le duo, qui se présente comme « les vestiges d’un monde déjà dévasté », produit un son passionné qui a paradoxalement quelque chose de rassurant et d’anxiolytique. On ressent une vibration « no future », non loin du mouvement post-punk de la fin des 70’s, mais Pierre (chant, guitare) et Marvin (basse, chœurs) préfèrent qualifier leur musique de rough wave. Biberonnés au rock américain des 90’s, ils ont avalé des litres de son, en passant par le hardcore et l’EBM (Electronic Body Music), qui mêle les éléments sonores de la musique post-industrielle et du synthpunk. Leurs influences sont très larges, allant de The Smiths à Nine Inch Nails, sans oublier The Cure – époque A ForestNew Order, Depeche Mode et Linkin Park. Le premier track de l’album, The Worst Is Yet To Come, dont le titre évoque d’entrée de jeu l’ambiance apocalyptique du disque, assume en effet une filiation avec le chant et l’écriture de Chester Bennington. Ce titre est très différent du reste de l’album qui est par ailleurs – on ose le dire – parfaitement « structuré ». Les alternances entre enregistrements live et studio, entre moments qui font monter le BPM et pauses downtempo sont parfaitement maîtrisées.

Unless I Fall, le nouveau et fiévreux deuxième track, s’inscrit dans la lignée des grands frères de Frustration (Born Bad Records), avec qui ils ont partagé la scène à plusieurs reprises. La piste 3, quant à elle, fait place à la redécouverte de Cold Touch en version acoustique, à la fois épurée et augmentée par des cordes. Disaster, l’incendiaire piste 6 de l’album, fait l’effet d’un voyage dans la techno-punk de The Prodigy, qui reviendrait de Berlin.
On se laisse ensuite emporter par un courant romantique dans Roses avant de repartir dans le dur avec Pigs. Et c’est bien là toute la magie de Structures : passer des roses aux cochons en deux riffs de guitare.

 

 

L’ombre côtoie la lumière, à l’image du nouvel artwork, en noir et blanc, dans la continuité de celui du premier album à la vitre cassée.

Les pistes 9 et 10 sont des remixes du titre Mod3rn par Roman Rappak et Pivots. Le son s’ouvre progressivement à l’électro avec le premier, pour explorer dans le suivant une techno peu timide, limite trance, qui vient apporter la juste dose de piment à une sauce déjà bien relevée.

 

 

Comment ne pas évoquer également le superbe remix de Home, piste 12, électronique et onirique ?

Mais on ne vous en dit pas plus. On vous laisse découvrir Extended Hate le long de ses 24 titres, qui permettent de faire d’une traite le trajet Paris-Amiens – surnommée « la petite Manchester » – dont le duo est originaire.

 

 

Texte Anne Vivien

Crédit photos Eléonore Wisme