Groupe acronymique du moment, B.E.D mélange l’électro de Mr. de Crécy aux voix “rock bluesy” des deux britanniques pour donner vie à 9 morceaux d’exception. Le trio a accepté de nous recevoir dans le studio parisien de l’auteur de Super Discount.

Chacun de vous opère dans un registre différent. Qu’est ce qui vous a réunis ?
Baxter : On m’a forcé… On nous a forcés ! C’était horrible. Kidnappés et relâchés dans cet espèce de vaisseau spatial de la mode.
Étienne : Kidnapping de mode.
Baxter : On ne devait pas porter les bons vêtements, mais tout c’est bien passé au final. Je connaissais déjà Étienne depuis notre collaboration sur le troisième opus de son Super Discount, notre amitié a commencé comme ça. Une amitié qui s’est ensuite étendue à Delilah pour devenir une tri-relation qui casse des briques.
Delilah : Ça sonne bien.

C’était comment d’adapter vos styles, pour composer ensemble ?
B : Franchement simple.
D : Aucun obstacle.
B : Exactement, aucun obstacle.
Même si Etienne opère dans l’électro et toi dans le rock bluesy Baxter ?
B
: Rock bluesy ? *rires*
D : Un bon genre !
B : C’est un terme encore plus vieux que moi ça. Sinon c’était quoi la question ?
E : S’il avait été facile de mélanger nos backgrounds musicaux.
B : Oui.
D : On est tous les trois ouverts d’esprit, donc il a été très facile de collaborer.

D’ailleurs Delilah, tu es en quelques sortes la petite nouvelle. Ces deux là sont des références depuis déjà un sacré moment, comment c’était de travailler avec eux en studio ?
D : Super. Ils ont été très accueillants et positifs envers moi. J’adore leur travail, alors c’est automatiquement devenu une super expérience.
Ils se connaissent depuis déjà plusieurs années. Comment en-es tu arrivée à intégrer l’équipe ?
D : En fait on a un ami en commun, à Londres, qui m’a recommandée à Baxter, qui lui même m’a envoyé un texto alors qu’il était au Maroc.
E : J’aime cette histoire !
B : Très abstrait. En fait on connait surtout plein de gens à Londres, qui eux-mêmes se connaissent entre eux.
D : C’est un petit monde étriqué.
Pas de problème à être la jeunette du groupe ?
E
: C’est la plus costaud d’entre nous ! Quand elle est arrivée en studio, elle a commencé à chanter et moi et Baxter on était genre “wooooah”.
D : C’est gentil !

Et pour vous les mecs, en quoi enregistrer B.E.D a été différent de votre collaboration sur le Super Discount 3 de Etienne ?
E : Pour notre collab’ sur le morceau “Family”, c’était un peu différent. J’avais fini la production de mon album tout seul. Pour B.E.D, on était tout le temps tous les trois, je n’étais jamais seul en studio. On n’a pas fait cet album chacun de notre côté, à s’envoyer des fichiers à droite à gauche. On travaillait par grosses sessions.
Combien de temps pour enregistrer et finaliser l’album ?
E :
Pas mal de temps en fait, par ce qu’il se passait pas mal de temps entre chaque session d’enregistrement. Je dirais à peu près un an et demi, je sais pas trop.
B : Un processus rapide, mais sur un laps de temps vraiment étendu. On se réunissait tous les deux ou trois mois.
E : Pour des sessions de deux ou trois jours super productives.
B : Très concentrés de 11 à 17h30. Les heures de bureau.

Selon vous, quel serait le meilleur moment, et le meilleur endroit, pour écouter l’album ? Avec qui ?
B : J’aimerai l’écouter dans un club bien bruyant.
D : Dans un entrepôt avec un gros système son.
B : Pendant que je me pisse dessus. *rires* Enfin oui, dans un club obscur rempli de gens étranges, avec de grosses baffles.
Avec des gens défoncés partout ?
B : Pas nécessairement, mais c’est un plus. Je pense plutôt à cette boite berlinoise, le “berguen” ?
E : Le Berghain.
En fait une boite où personne ne peut rentrer.
B : Ha oui c’est vrai que c’est dur d’y rentrer. Ça doit donner un son incroyable.
E : Je me rends compte que je n’ai jamais écouté notre album sur des enceintes.
B : Moi je l’ai fait passer au Silencio (club parisien conçu par David Lynch) personnellement.
E : Alors, c’était comment ?
B : Extraordinaire bordel. Super sec. Je n’ai jamais composé un album aussi sec… Désolé hein, petite conversation perso. En tout cas le Silencio, c’est super prétentieux. Note bien ça. Mais c’était super quand même.

Pour finir, quels sont chacun vos projets futurs ?
B
: Je fais mes trucs, un 6e album en route.
E : Sixième ?! Déjà ?!
B : Yep. On va faire ça avec un gros producteur londonien.
D : Moi je suis sur un projet perso, que je fais sur mon ordinateur portable, dans ma chambre. Et puis je pense sortir mon nouvel EP en 2019.
E : Je travaille sur mon prochain événement à la Philharmonie de Paris. Une grosse production, avec plein de choses sur scène. Et puis je serais sur la route pour les trois ans à venir.

Y’aura il un autre album de B.E.D ?
B : On ne sait pas.
Vous espérez que oui ? Que non ?
B : On ne sait pas.
E : On ne sait pas.
B : On ne sait pas.
Vous ne savez pas.
B
: On ne sait pas.

B.E.D, chez Heavenly/PIAS