Ca y est, le 14ème album studio de Madonna est sorti aujourd’hui après un buzz savamment élaboré depuis des mois : depuis le Met Gala, en passant par son incroyable performance en réalité augmentée aux Billboard Music Awards jusqu’à sa contre-performance à la finale de l’Eurovision (où elle a apparemment connu quelques problèmes techniques) en passant par l’annonce de sa tournée intimiste Madame X Tour (avec notamment pas moins de 5 dates parisiennes au Grand Rex) et sa participation à Pride Island (avec Grace Jones) afin de célébrer les 50 ans de Stonewall lors de la World Pride cette année. Si les singles et extraits dévoilés n’ont pas complètement convaincu jusqu’à présent, avec pourtant des invités de marque de Maluma à Quavo en passant par Swae Lee… Alors que penser de ce Madame X ?

La bonne nouvelle d’emblée c’est que ce Madame X est nettement plus proche de Music et American Life que de Hard Candy et Rebel Heart, notamment grâce à la participation de Mirwais dont c’est le grand retour au cotés de Madonna : on lui doit entre autre l’étrange “Dark Ballet” (assorti d’un clip qui remet en avant la question de l’acception de l’autre et du genre avec un Mykki Blanco en Jeanne d’Arc). Certains pourront être choqués de l’utilisation de l’auto-tune mais n’étant pas une chanteuse à voix, où est donc le problème en la matière ? D’ailleurs son look rappelle sa période Erotica, un de ses albums les plus avant-gardistes, jugez plutôt :

En outre le Portugal, la nouvelle maison de Madonna, joue un rôle important dans l’album. Et quand à ceux qui critiquent le coté trop latino du disque, n’oubliez pas que Madonna a débuté aux cotés de Djs latino comme John Jellybean Benitez, comme le fait justement remarquer le journaliste Patrick Thévenin. On saluera le titre “Faz Gostoso” en duo avec la bombe latine Anitta qui part en danse endiablée à la moitié du titre ! Et finalement le beau gosse Maluma apparaît à deux reprises : sur le désormais tube assumé “Medellin” ainsi que “Bitch I’m Luca” à la rythmique chaloupée presque batucada (moins interessant). Qui n’a pas ce fameux “One, Two, Three, Cha Cha Cha” en tête ?

Les moments les plus éclatants de l’album sont selon moi “God Control”, “Come Alive”, “I Don’t Search I Find” et enfin “I Rise” et ses paroles LGBT qui résonnent.

Mais sur la version Deluxe on trouve également de véritables pépites comme “Looking for Mercy”, “Extreme Occident”, “Cio Bella” (qui rappelle “Isaac”)…

“A partir du moment où j’ai décidé de me réapproprier le nom de Madame X qui m’avait été donné par Martha Graham quand j’avais 19 ans alors que je suivais des cours à son école : je me souviens que j’étais en studio et Jeremy Scott est passé me voir et nous avons parlé du fait qu’à chaque collaboration je me sens différente mais à la fois je demeure la même. Et je me souvenais des mots de Martha Graham qui se plaignait de ne pouvoir m’identifier parmi ses étudiants : j’ai décidé d’appeler l’album Madame X et de créer une histoire qui deviendrait le voyage de ce personnage.”

 

Au final, Madame X est certainement son meilleur disque depuis American Life 2003) et ce n’est pas peu dire ! (mis à part notre plaisir coupable à tous, je veux bien sûr parler de Confessions On A Dancefloor sur lequel on a tous dansé, avouons-le)