Quatre ans après El Radio, Chris Garneau revient avec Winter Games. Ecrit comme un concept album sur ses souvenirs d’hiver, Chris se fait intime en parlant de son enfance, ses échecs, ses combats. Entre lyrisme de haute voltige et compositions sur le fil, ce quatrième album laisse entrevoir un Chris Garneau à l’honnêteté déconcertante.
Modzik : Comment décrirais-tu ce nouvel album ?
CG : C ‘est une collection de chansons écrites et enregistrés au cours des cinq dernières années. Ça combien des éléments du folk, de la pop, du jazz, du rock avec des sonorités abstraites. Le concept, c’était de faire des chansons sur les souvenirs d’enfance de Noel. Ce sont des représentations un peu fantasmées de comment les amis et les familles se souviennent de leur hiver.
MZ : Tu as décidé de t’installer dans une ferme, pourquoi ?
CG : J’ai d’abord bougé à deux heures au nord de New York pour commencer l’enregistrement de Winter Games. Après quelques mois, j’ai rencontré une famille qui m’a proposé une maison dans leur ferme privée si je les aidais à prendre soins de leurs animaux. Je suis tout de suite tombé amoureux du lieu et j’ai adoré mon nouveau job. Je me levais très tôt le matin, et j’avais beaucoup de moments seul. Je n’avais aucune idée de se qui m’attendait avant d’arriver là. Je n’avais même pas songé à ce que cette vie m’arrive un jour. Humainement ça m’a beaucoup apporté. J’ai continué de vivre cette vie dans une plus petite ferme. Mais je viens de retourner vivre à New York.
MZ : Justement, qu’est ce que tu aimes dans cette ville ?
CG : J’ai bougé de Brooklyn à Upstate en 2011. J’adore la communauté artistique de cette ville. J’ai toujours considéré New York comme ma maison. J’adore mon quartier, Hudson. Il y a beaucoup d’happenings, de galeries, de cinémas indépendants…L’aspect négatif c’est que c’est une ville qui tourne de plus en plus autour de l’argent. C’est de plus en plus difficile pour les gens d’y vivre. Brooklyn est devenu plus cher que l’East Village à Manhattan. Des gens comme David Byrne, ont dénoncé le fait que les artistes ne pourraient bientôt plus y vivre. Beaucoup de studios d’enregistrement s’en vont pour Los Angeles maintenant. Ce qui est dommage.
MZ : Tu as vécu une partie de ton enfance à Paris. Quels souvenirs en gardes-tu ?
CG : J’en ai beaucoup. J’étais vraiment jeune, donc je n’ai pas senti de réel transition entre le fait de vivre aux Etats-Unis et celui de vivre en France. C’était juste une nouvelle manière de découvrir un autre monde. Je n’avais que sept ans. J’ai rapidement appris la langue, donc j’ai eu rapidement des amis. C’est à ce moment là que ma mère s’est mise à écouter de la musique française. J’ai un souvenir très clair d’elle et moi au coin du feu en pleine hiver en train d’écouter du Françoise Hardy.
MZ : As-tu d’autres projets ?
CG : Je suis tout le temps en train d’écrire de nouvelles chansons, j’ai d’ailleurs déjà commencé à écrire un nouvel album. Mais pour l’instant je me concentre sur les concerts pour Winter Games.
CHRIS GARNEAU
Winter Games
(Clouds Hill/Differ-Ant)
www.chrisgarneau.com