Quand on nous dit Hugo Matha, on a tout de suite en image ses sacs en plexiglas et en bois qui ont tant fait parlé pour leur singularité. Mais lorsque l’on creuse un peu et qu’on s’intéresse à la personne derrière ces créations, on retrouve quelqu’un d’authentique, engagé, et humble. Et en l’espace d’une conversation, il a pu se livrer sur sa vision de la mode, son parcours, ses envies, l’Aveyron et de notre côté, on a pu constater qu’il constituait un véritable espoir pour le futur de la mode. Rencontre.

Lorsqu’on le retrouve dans son atelier rue Saint Honoré à Paris, Hugo Matha parait essoufflé, et débordant d’énergie. Et pour cause, il était justement en train de préparer le lancement de sa marque à New York, qui aura eu lieue quelques jours après. À seulement 24 ans, le jeune aveyronnais maintenant connu et reconnu pour ses pièces uniques s’est lancé ce mardi 8 septembre dans une conquête outre atlantique, ce qui ne fait que rajouter une chose à son parcours hors norme. Tout d’abord, commençons par le commencement. Il nous raconte son parcours scolaire. Ne sachant “pas trop quoi faire”, il s’engage dans un baccalauréat série arts appliqués. Et c’est donc là que la mode lui tombe dessus, comme un coup de cœur, comme une évidence. S’en suit un BTS au Lycée de la Mode à Cholet, puis un stage dans une entreprise de grande distribution de vêtements qui aboutit à un voyage à Shangaï, un passage à l’école Duperré, un stage chez Castelbajac, puis enfin le lancement de sa propre griffe. Et d’ailleurs, durant son voyage Shangaï, il y fait quoi ? Du jour au lendemain, alors qu’il n’avait que 18 ans, sa maître de stage l’y envoie gérer toute la production d’une collection car elle “n’a pas le temps d’y aller”. Cela devait prendre que quelques jours, il y restera finalement huit mois. Une expérience incroyable, “celle de ma vie” comme il nous la décrit, comme une entrée dans le monde de la grande distribution “par la grande porte”, sauf qu’il ne veut pas faire de grande distribution. Et afin de ne pas devenir “le petit con de 19 ans déjà blasé de la vie », il rentre à Paris, enchaîne les stages, et commence a lancer sa marque éponyme, et ses pochettes en bois.

Hugo matha Instagram

Pochettes, ou devrais-je plutôt dire objet, car c’est comme cela qu’Hugo Matha les décrit. Fou d’architecture, de design, et d’artisanat, le créateur aime l’idée de prendre des matières naturelles et les affiner : “j’aime l’idée que mes créations soient des objets qui vivent et évoluent en même temps que nous, que ce soit des objets de transmission, des bijoux de famille qui feraient partie de soi ». Bijoux qu’il décline en plusieurs objets, dont même des paniers. Au fur et à mesure de notre rencontre, il se livre un peu plus sur sa vision des choses. On découvre alors un jeune engagé dans le made in France. “Ce n’est pas forcément facile, mais pourquoi aller produire ailleurs alors qu’on a des artisans incroyables sous la main ? » se demande t-il, lui qui a comme projet d’ouvrir un atelier afin de travailler le bois, l’artisanat, ainsi que le développement technologique de ses objets. Car il est très attaché à tout ça, l’artisanat, ou son Aveyron natal dont il nous parle avec tant de fierté. Et c’est peut-être pour ça qu’il nous paraît si attachant, car il garde bien les pieds sur terre quand il s’agit d’évoquer la mode. Il évoque alors l’importance d’être sincère, proche des gens, de ne pas trop se prendre au sérieux, et nous rappelle ces autres créateurs de la nouvelle génération, Jacquemus ou bien Coperni, -avec qui d’ailleurs, il nourrit une belle entente-, et glorifie ce renouveau d’entraide entre créateurs, ou dans la mode tout simplement, “tout ce qu’on avait perdu à une certaine époque”.

Instagram Et pour la suite ? Celui qui se verrait lancer une collection de vêtements pour “très bientôt”, est en train de développer sa future gamme, toujours sur l’idée d’une ligne basique en plexi et en bois, mais également en métal, en attendant de pouvoir complètement développer la lignée entièrement consacrée aux accessoires. De plus, il a développer une ligne de gants pour la Maison Causse. Mais en attendant, ses produits sont disponibles chez Colette, et tout son univers est disponible sur son site web, ou tout simplement, sur son compte Instagram.