Vendredi dernier avait lieu au Point Ephémère, la Release Party du nouvel EP de Marie-Madeleine, No Apologies. Modzik en a profité pour shooter et interviewer le groupe messin. Rencontre avec Jarco, Camille et Herr 2003.

[nivoslider id=”5237″]

En bon bigot, on s’interroge sur l’origine mystique du nom du groupe, un peu provoc’.  La guerre sainte ne vous effraye pas ?

Jarco : Non, on n’a peur de rien, on est des nihilistes. J’ai juste un peu peur des serpents… et de la campagne

Camille :  moi, du sable !

Herr 2003 : Moi j’ai peur du nombre 23. 

Quand on regarde vos clips, on est loin de l’ambiance chaude piscine/villa/pornstar de 2011. Même au niveau du son, on est loin de la house caricaturale de Swimming-Pool. Qu’est-ce qui a changé ?

Herr 2003  : L’idée c’est que sur les trois EP, on a trois styles différents. Il y a eu une évolution dans nos goûts musicaux, dans nos influences aussi. Le premier était influencé par le disco parce que c’était un peu la jeunesse de Marie-Madeleine. Et puis au fur et à mesure, on a composé ensemble avec des influences plus funk pour le deuxième E.P et plus pop avec le troisième.

Musicalement, vous avez développé un son hybride, sorte de mix entre de la cold wave et le disco. Comment est née cette sonorité ?

Jarco : En écoutant beaucoup de rap (rires). Non mais c’est vrai qu’on vient tous du rap, on a une forte « culture du sample » donc la « culture de la curiosité ». On aimer chercher du côté de la funk, de la soul, la disco, le jazz, la musique classique etc. On a mélangé tout ça et ça a donné ce qu’on fait complétement par hasard.

Il y a des artistes que vous avez écouté plus que d’autres durant cette période ?

Jarco : Justin Timberlake et Biggie pour moi…

Herr 2003 : Mais c’est vrai qu’on n’est pas vraiment marqué par des artistes. Moi je suis plus marqué par des mecs qui produisent de la house que par Joy Division alors qu’éventuellement notre musique pourrait plutôt correspondre à ce style. Je suis plus émerveillé par des mecs qui font de la production en musiques éléctroniques que du rock. être que finalement ce serait faire du rock mais à base de samples qui ferait notre style musical. Actuellement ce que je kiffe le plus c’est Arne Vinzon, ce n’est pas forcément proche de notre style.

Camille : Lente lente dépression est trop cool.

Trois mots pour définir votre nouvel E.P

Jarco : New Style Pop (rires) Non mais Pop, acide et… pamplemousse. Ce serait un bon titre pour un film de Tarantino « pop acide ».

Il y a un énorme boum électro mais aussi une meilleure couverture de groupes régionaux depuis quelques temps en France. Vous pensez que l’avenir de l’électro est ici ?

Jarco : Je pense qu’il n’y a pas de règles. La France adore se branler sur la French Touch. On a Daft Punk, Air ou alors les nouveaux Brondinski and co. C’est vachement éthnocentré. Les allemands voient l’électro du point de vue allemand,  les américains du point de vue américain… Je ne crois pas qu’il y ait plus d’avenir en France qu’ailleurs. Je pense que l’avenir de la musique est sur la planète terre.

Herr 2003 : Géopolitiquement je dirais que la musique électronique en France, il y a quelques bastions genre Paris, Reims mais après il y a plusieurs trucs cool qui se font en Allemagne avec Kompact, en Espagne aussi, au Mexique en ce moment il y a des labels comme Comémé . Il n’ y a pas qu’une émergence de l’électro en France, c’est juste qu’on arrive sur une électro 3.0 ici. Avec le Pape David Guetta. (rires)

Aujourd’hui “Marie Madeleine est une sainte. Marie Madeleine est une pute.” On a retrouvé cette phrase comme un leitmotiv un peu partout sur le net ou dans la rue vous concernant. Alors, Marie-Madeleine, pute ou sainte ?

Jarco : Toujours les deux. C’est notre principe, on est tous bons et mauvais à la fois. C’est le principe du Ying et du Yang, Peace and Love et born to kill. (rires)

La collaboration est à la mode. Voudriez-vous également collaborer avec d’autres artistes ? 

Jarco : On a toujours collaboré avec des artistes. On a eu différentes chanteuses, différents remixers etc. Après ce n’est pas le genre de questions que l’on se pose. On prend assez la vie comme elle vient autant artistiquement qu’en règle générale.  Parfois, on croise la route de quelqu’un et on sent qu’on peut faire un projet ensemble. D’ailleurs j’ai rencontré un artiste qui joue avec nous ce-soir et il est motivé pour faire un truc avec moi et ce sûrement sera sexuel.

Herr 2003 : dans vos rapports ?

Jarco : Bah oui, on parlait de cul là non ?

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Herr 2003 : Moi j’aurais plutôt pensé à des festivals. BandAid, Knebworth. Tous ces trucs qui n’existent plus mais qui vont se recréer juste pour nous.

Camille : ATP.

Herr 2003 : On a eu la chance de faire déjà de beaux plateaux sur notre première année d’existence. On espère que ça va continuer, qu’on fera des tournées dans des festivals. On n’a pas encore fait tout l’ouest de la France et je pense qu’il reste des salles sympas à faire.

Jarco : Ce qu’on peut nous souhaiter aussi c’est un concert sous le pont. J’explique. À Metz il y a une association assez punk qui organise des concerts sous le pont de l’autoroute. C’est un endroit qui est assez ouf par son acoustique parce que c’est une pile de pont en béton au bord d’un canal avec des arbres autour. Et l’ambiance est juste géniale, tu as deux spots, un gros groupe éléctrogène et tu joues. Et c’est vrai qu’on aime bien ce genre d’atmosphère « semi – alternative ».

Propos recueillis par Mélody Thomas et Maxime Coeur
Artistes : Marie-Madeleine
Crédits photo : Pierre & Florent pour Modzik.com
Production : Marion Bungert et Amandine Weppe
Stylisme : Pauline Croce

Remerciements :
Vêtements : Plectrum by Ben Sherman, Alibellus+, Eye x Con, Hippy Market, American Apparel
Bijoux : Bernard Delettrez, Bijules
Lieu : Le Point Ephémère