Elles sont de Montréal et quand l’une balance sa voix, l’autre envoie du rap. Avec les filles de Heart Streets, on a pas mal bavardé autour de la mode, et de la bien-aimée tendance 90’s; qu’elles mixent comme on aime. 

Salut les meufs. La dernière fois que nous nous sommes croisés, vous déchainiez la Bellevilloise, à Paris. Depuis, est paru un mini-reportage très visuel qui retrace votre tournée en Europe. Vous en êtes où, niveau actu ? 

Emma : Là, on bosse sur un mixtape d’une dizaine de chansons qui devrait sortir pour mai prochain. La sortie la plus imminente est celle d’un EP et de son videoclip. Mais pas de tournée pour le moment, on reste un peu au calme à Montréal où on peaufine nos projets tranquilles.

La musique, c’est cool. Mais là, on veut de la sape. Chez Modzik, on a noté de grosses inspi’ nineties, qui sont pourtant les années de votre naissance … De quelle manière interprétez vous cette tendance ?

Emma : Ce n’est pas parce qu’on était très jeunes que les années 90 ne nous a pas affectées. Je considère justement que plus on est jeune, plus on absorbe l’information, qu’elle soit esthétique ou musicale. Par amour, et aussi par nostalgie, je ressens le besoin de continuer à m’associer a cette époque.

D’un point de vue stylistique : d’où et jusqu’où poussez-vous cette inspiration ?  

Gab’ : Je connais Emma depuis l’école primaire. Je me souviens qu’ en 99, on passait notre temps à trainer écoutant du Ms Dynamite ou se tapant en boucle l’album de Big Shinny Tunes sans jamais penser à s’en lasser…  Tout oublier, te laisser aller sur un son entre copines : c’est ça qui nous a toujours inspirées. Je me souviens de la Gwen Stefani des années 90 avec ses baggy et ses tank tops. Ce qui m’en reste? De la grosse sneakers !

Emma : Perso je kiffe les looks un peu éclectiques, et ça ne me fait pas peur de mélanger les styles. De mon côté, ça serait plutôt Chloe Sevigny, et son côté écorché. C’est une nana qui dégage beaucoup de nines spirit, de manière assez naturelle et surtout, elle porte la veste de jogging comme personne. Eh ouais, c’est une pièce fétiche, je n’y peux rien. Selon moi, elle se porte n’importe où, avec n’importe quoi. 

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© Crédit photo Johnny Martin

Modzik : Est-ce que vous voyez une dimension « second degré » à ce retour esthétique ?

Gab’ : Je ne pense pas que les années 90 soient ré-interprétées pour une raison particulière. Les modes reviennent continuellement et il se trouve que les années 90 sont en nous. Tout bêtement, c’est à ce moment que l’histoire de Heart Streets a commencé.

Modzik : Y a -t-il des choses de cette jeunesse 90’s que vous ne retrouvez pas dans la génération actuelle ? 

Gab’ : Carrément, il y a ce côté tomboy, et sa juste dose sexiness ; un genre de pretty girl un peu bad. Le fait de faire du Hip-hop/R&B nous amène à un style où l’on veut se sentir confortables et désirables en même temps parce que c’est un sentiment très fun ! 

Modzik : Sur scène, vos tenues sont vraiment pas mal. Comment choisissez-vous les pièces qui exprimeraient au mieux votre musique ?

Gab’ : Le truc c’est d’être autant badass que désirées. Un peu comme toutes les meufs, scène ou pas scène. Moi je n’arrive pas à me passer de mes plateformes. Bien sur, il y a ces pièces fétiches, qu’on m’a offertes et dont je ne peux me défaire… 

Emma : J’ai besoin d’une tenue dans laquelle je me sente à la fois confortable et sexy, aussi. Mais surtout, c’est important de porter quelque chose d’ unique. En concert, il y a un peu de cette notion d’éphémère. Et paradoxalement, c’est pourtant des pièces à portée éternelle, que je porte. Genre certaines que j’ai réussi à soutirer à ma mère et ma grand-mère… A côté de ça, je suis aussi dans une phase Ebay, où je m’éclate à dénicher des pièces customs.