La presse anglaise et américaine s’enflamme pour ces quatre Californiennes qui mêlent la pop au R’n’B nineties avec une touche de rock : et ça marche. Déjà responsables d’un EP, elles s’apprêtent à sortir leur tant attendu premier album en septembre prochain.

Décrit par la presse outre-Atlantique comme du nufolk meets nineties R’n’B, Haim se rapproche beaucoup plus des groupes shinny pop tels que Chairlift et Dominant Legs. Après avoir sorti un premier EP au printemps dernier, Forever, la machine hype s’est rapidement emballée autour de ces nouvelles it-girls qui sentent bon le sable chaud et les balades en décapotable. « C’est vraiment excitant que la presse européenne parle de nous. C’est arrivé si vite ! Il n’y a pas si longtemps encore j’étais baby-sitter », nous confie Alana. Un buzz alimenté également par une date de sortie d’album maintes fois reportée : « C’est seulement parce que l’on est vraiment perfectionnistes en studio. Pas parce qu’on s’est crêpées le chignon ».

Originaires de Los Angeles, les trois frangines ont grandi au son de Blondie, Gwen Stefani, The Pretenders, Queen et Fleetwood Mac (à qui elles sont souvent comparées). Même si elles se revendiquent d’une culture pop FM, elles sont également férues de hip-hop, et citent comme références Kendrick Lamar et Azealia Banks : « On écoute quand même beaucoup la musique que nos parents écoutaient. On a grandi avec ça. Donc, bien sûr, Flettwood Mac fait partie des groupes qu’on adore. On écoutait aussi beaucoup Tom Petty, les disques de la Motown, ce sont des influences inconscientes car on les a découvertes quand nous étions vraiment gamines. Ça fait partie de notre ADN. » Car il est vrai que ces trois soeurs ont commencé très tôt leur carrière musicale. Sous l’impulsion de leurs parents, elles forment le groupe Rockinhaim, avec lequel elles se familiarisent très tôt avec la scène. Grâce à ce groupe, un cover band qui ne faisait que des reprises, elles cachetonnent pour des oeuvres caritatives et d’autres concerts sur la côte Ouest. C’est d’ailleurs lors de l’un de ces concerts que Julian Casablancas repère sa future guitariste pour l’accompagner sur la tournée de son album solo : « Je ne pouvais pas y croire, j’ai toujours été fan des Strokes ! ». Un coup de pouce qui mettra également un coup de lumière sur Haim.

Car les girls bands californiens ne manquent pas en ce moment. Entre Warpaint, Bleached, Dum Dum Girls, Deap Vally ou encore, Best Coast, la compétition doit être rude : « Non justement, Los Angeles est une grande ville, il y a de la place pour nous toutes. On se connaît bien avec les filles de Warpaint et de Bleached. L’atmosphère n’est pas du tout compétitive à L.A., on s’entraide plutôt ». Alors en pleine tournée, on leur demande si c’est facile pour elles d’être trois soeurs dans un tour bus : « On s’entend vraiment bien. On adore les tournées, on aimerait faire ça toute notre vie. La seule crainte qu’on a en tournée, c’est de tomber malade à cause de la bouffe, du temps ou de la fatigue. Sinon, c’est facile d’être sur la route. Jouer sur scène, c’est ce qu’on aime le plus. Et puis, on adore nos fans. Il y a beaucoup de filles à nos concerts, des couples aussi. J’ai le sentiment que notre musique parle plus aux filles en général. On aime bien ce côté girl power ». On attend donc avec impatience ce premier LP qui prolongera un peu plus notre été à la rentrée.

Par Guillaume Cohoner

Haim, Forever Ep (Mercury)
www.haimtheband.com