Hier soir, c’était la reprise du Grand Journal pour sa 10e saison avec l’arrivée d’Antoine de Caunes aux commandes en remplacement de Michel Denisot désormais parti chez Vanity Fair. Cherchant à raviver des audiences en berne ces derniers temps, l’émission fait peau neuve. Malheureusement, le résultat pas vraiment excitant nous laisse légèrement perplexe pour la suite.

 

L’humour d’habitude décapant de De Caunes comme à chacune de ses pitreries en maître de cérémonie des César est ici relativement absent. Sa position de leader de plateau l’empêche, en effet, de se lâcher comme il le faisait à la grande période de Nulle Part Ailleurs avec Garcia. La reprise de Get Lucky au ukulélé et en flamand (faisant office de sketch) par le nouveau venu Arié Elmaleh n’est pas franchement plus drôle. Le décor toujours plus minimaliste donne quant à lui une légère impression de vide. La première partie qui voit l’arrivée de la nouvelle chroniqueuse Jeannette Bougrab en complément du fidèle Jean-Michel Apathie rétablit néanmoins une vision politique gauche-droite de l’émission plus équilibrée qu’auparavant. On salue également l’idée de positionner le Petit Journal en fin de programme, et non au milieu, ce qui permet de ne plus briser la dynamique de l’émission. Mais la machine s’essouffle relativement vite et on s’ennuie même un peu.

 

Manuel Valls, invité de première partie, remarque en effet : « Je vois que vous manquez d’imagination pour votre première émission ». Poelvoorde pourtant parrain de cette nouvelle saison souligne ensuite : « Rien n’a changé. C’est le même décor, le même public ». C’est certes une première encore en rodage, mais on en attendait plus. Finalement, rien de bien nouveau sous le soleil de Canal +…

 


Par Benjamin-William Mauries