C’est le lot de bon nombre de femmes noires. Le cheveux afro est souvent moqué où considéré comme non professionnel, et c’est à cause de cela que beaucoup de femmes noires luttent pour pouvoir les garder dans leur cadre professionnel. Et dans le milieu de la mode, c’est encore plus difficile. Mais lorsque le mannequin angolais Maria Borges décide de laisser définitivement ses cheveux naturels pour défiler et pour les shooting, sa carrière fait un bon en avant.

Alors que le mannequin portait des extensions, c’est une discussion avec Ricardo Tisci qui l’a poussé à franchir le pas, à les enlever, et à laisser ses cheveux naturels. Et pour le défilé automne-Hiver 2015 de Givenchy, et après plusieurs demandes de la part du créateur, Maria Borges défile pour la première fois sans ses extensions de cheveux, ce qui lui donne beaucoup plus confiance en elle d’après ce qu’elle a pu rapporter à Style.com. Elle confie “Je pense que ceux d’entre nous qui ont grandi avec l’image de Naomi Campbell et tous les autres mannequins ayant porté des extensions se sentent plus libres de ne pas adhérer à cette norme. On peut changer, être naturel, avoir une autre couleur de peau, être nous-même”. Et en plus, changement a eu un impact conséquent sur sa carrière. Car le fait que ses cheveux puissent être courts, longs, lisses, crépus, ou autres ont attirés de plus en plus de clients. Maria Borges fait de plus en plus de défilés, dont des Haute Couture, car elle est maintenant habituée à défiler pour Dior, Givernchy, et même Victoria Secret.

maria-borges-runwayMaria, au défilé croisière 2015 de Dior, puis ensuite au défilé automne-hiver de Givenchy.

Car le port du cheveux naturel pour les femmes noires en milieu professionnel ou autre est assez compliqué. L’auteure Chimamanda Ngozie Adichie le démontre bien dans le best-seller Americanah. Pour un entretien d’embauche, l’héroïne, Ifimelu cache ses cheveux naturels afin de rester “plus professionnelle”. Mais lorsqu’elle obtient de travail, et qu’elle retourne à ses cheveux naturels, elle se faire renvoyer une semaine après. Alors certes, ce scénario est bien heureusement pas le cas pour toutes les femmes noires portant une afro, mais à l’heure où les codes de beautés dites “traditionnelles” favorisent les personnes de types caucasiennes aux cheveux lisses, surtout dans la mode, le fait que Maria Borges prenne cette décision ne peut que donner un espoir aux mannequins ou même à toutes femmes Noires n’ayant pas le courage d’en faire de même. “Dieu-merci l’industrie de la mode est devenue plus accueillante avec les minorités.” dit-elle. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire, puisque certains magazine s’emparent du “phénomène” du cheveux afro, mais en illustrant avec des mannequins caucasiens, n’ayant pas de cheveux afro au lieu d’engager des mannequins Noires.