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La beauté de la scène musicale réside dans sa polyvalence. Elle englobe les équipes qui travaillent en coulisses, les espaces qui accueillent les artistes, et parfois même des initiatives inattendues. Dans cette exploration, nous mettons en lumière un univers aussi précis qu’original : celui des fleurs et des fleuristes. Rencontre avec Neil, un passionné qui a su mêler la création florale à la scène rap.

 

D’amphis aux bouquets : un parcours atypique

Neil s’est lancé dans la création florale presque par hasard. « J’étais à la fac, mais être dans un amphi à prendre des notes ne me convenait pas du tout. Il me fallait quelque chose de concret », explique-t-il. C’est en août, sans études pour l’année suivante, qu’il décide de se pencher sur un CAP fleuriste.

Grâce à sa détermination, il intègre un CFA et trouve une entreprise, L’Enchantement, pour l’accompagner dans son apprentissage. Mais le chemin n’était pas simple : « Dans ce métier, quand tu n’as pas d’expérience, les employeurs peuvent se montrer réticents », confie-t-il.

 

©️ Aurélien Artigo-Leleu

 

Très vite, sa passion pour les concerts rejoint son apprentissage floral. « J’adore aller en concert, et cela me paraissait logique d’offrir aux artistes que j’aime un bout de mon art. C’est ma façon de les remercier pour leur travail », explique-t-il avec simplicité.

 

S’inspirer des artistes pour créer

Le processus de Neil pour concevoir des bouquets est intimement lié à l’identité des artistes. « Je m’inspire beaucoup de leurs DA. Je regarde leurs covers et vois quelles couleurs ressortent le plus. Ensuite, en fonction des fleurs disponibles au magasin, je me lance dans la création. » Cette approche personnalisée permet à Neil de proposer des compositions uniques, en résonance avec l’univers de chaque artiste.

 

Entre connexions et collaborations

Neil combine travail en solo et collaborations directes. « Pour des artistes comme Rowjay, ThaHomey et Savage Toddy, j’ai contacté la salle de concert Le Bizarre, qui m’a donné le mail de Clearswaters Production. Ils ont été super réceptifs et m’ont même permis de rencontrer Rowjay. « Big love » à lui et son équipe ! »

 

©️ Aurélien Artigo-Leleu

 

L’un de ses souvenirs marquants reste sa première tentative : « C’était avec Baby Neelou. À la fin du concert, on pouvait le rencontrer. J’ai caché mon bouquet derrière mon dos pour lui faire une surprise. Il était super touché et m’a dit que personne ne faisait ça. Ça m’a donné confiance en mon projet. »

« Les fleurs savent avant tout embellir, mais elles permettent aussi de valoriser un art. Elles permettent de toucher à quelque chose de différent, qui change des codes habituels du rap. »

 


Vers une vision d’entreprise

 

©️Aurélien Artigo-Leleu

 

Neil ne manque pas d’ambitions pour l’avenir. « J’aimerais trop avoir ma propre boutique. J’ai imaginé un concept mêlant fleuriste et salle de concert, avec divers styles musicaux comme le rap ou le jazz. Ce serait un espace où les fans pourraient remercier leurs artistes avec un bouquet ou même une simple fleur. »

 

Une ouverture vers d’autres disciplines  

Si Neil est principalement associé à la scène rap pour l’instant, il ne ferme aucune porte. « J’ai déjà collaboré avec un photographe, @lemondedapresmoi, dont j’adore le travail. Mais je suis ouvert à tout : festivals, Jeux Olympiques, défilés de mode, films… Tant que le projet me plaît, je suis partant ! »

 

Les fleurs, un art respecté dans le rap  

Bien que la création florale soit peu commune dans le milieu hip-hop, Neil a été agréablement surpris par l’accueil réservé à son projet. « Je pense que ça ne fait pas assez de temps pour remarquer un vrai changement de perception. Mais j’ai été choqué de voir à quel point les gens respectaient le projet et le prenaient au sérieux. »

Neil incarne à merveille cette polyvalence qui enrichit la scène musicale contemporaine. Ses créations sont un cadeau mais elles traduisent aussi une passion pour la musique et un respect pour ceux qui la façonnent. À travers ses bouquets, il redéfinit les façons de célébrer les artistes, avec une poésie aussi inattendue que touchante.

 

 

 

Texte Emmamori Charles-Angèle

Image de couverture Aurélien Artigo-Leleu