Du 6 au 13 octobre, à Paris et pour sa troisième édition : le Festival Viva Mexico confirma son rôle de dénicheurs de talents et fit rayonner la diversité culturelle et créatrice du Mexique. D’une sélection éclectique de courts et longs métrages, table-rondes ou ateliers : cette semaine riche en rencontres fut plus que jamais placée sous le signe de l’échange et de la découverte. Rencontre express avec Barbara Caroll de Obeso, directrice du festival.

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Barbara, peux-tu te présenter rapidement aux lecteurs de Modzik et nous résumer ton parcours ?
Bonjour.
Je suis d’origine mexicaine, je vis en France depuis 9 ans. J’ai principalement étudié les Sciences de la communication. Spécialisé en production audiovisuelle, j’ai opté pour l’ingénierie culturelle. Après divers contrats en France et au ministère de la Culture au Mexique, j’ai décidé de rester ici, car je voulais défendre la création mexicaine contemporaine. Indépendante, j’ai créé avec d’autres bonnes volontés l’association INC FRANCE-MEXIQUE.

.À ce propos, peux-tu nous éclairer sur le fonctionnement de l’association ?
Créé à trois mains, le but était de promouvoir ou produire la création contemporaine mexicaine, quelles que soient les disciplines. De nos propres coups de cœur au début, nous avons vite travaillé avec de prestigieux collaborateurs comme la Gaieté Lyrique, le Musée d’Art Moderne de Paris pour mettre en place en 2001, l’objectif Viva Mexico. Tous bénévoles, nous tâchons chaque jour d’obtenir des partenariats ou diverses subventions. Depuis l’année dernière, nous avons grandi pour travailler toute l’année sur le festival et nous sommes aujourd’hui une équipe d’une dizaine de personnes. Mais on arrive à une cinquantaine de collaborateurs durant le festival !

.Dernière question, peux-tu nous donner ton ressenti quant à cette édition et plus précisément sur le film qui nous tient à cœur aujourd’hui : Gloria ?
Déjà, la presse est enthousiaste, c’est très important pour nous d’être reconnu comme un festival sérieux.
Idem avec le public ou les partenaires qui apprécient énormément notre programmation. Difficile enfin de choisir des chouchous, car tous les travaux présentés ici me sont chers, mais l’important était déjà de montrer au public français des films qui n’ont pas de distributeurs ici. Les films d’ouverture et de clôture évidemment, Chronic La Hora de la siesta par exemple est un film très fort. C’est un documentaire qui nous raconte le décès de 49 enfants lors de l’incendie d’une crèche. Les révélations sont terrifiantes et l’un des parents est ici pour témoigner. Concernant Gloria, la possibilité d’offrir au public un film plus ouvert était une évidence. C’est toutefois une histoire très complexe, car Gloria Trevi est une immense star au Mexique. Ce destin qui s’étiole jusqu’à sa chute et qui, pas à pas, se bat pour revenir sur le devant de la scène.

Synopsis. Ce film explore la relation entre Gloria Trevi (icône pop mexicaine des années 80-90) et son manager Sergio Andrade à travers le prisme de sa musique, chargée de messages provocateurs et politico-sociaux. Le film suit l’ascension de la star, de la période où elle vend plus de 20 millions de disques jusqu’à son emprisonnement au Brésil, après son arrestation par Interpol. C’est en prison qu’elle accouche de son fils, avant d’être acquittée de tous ses chefs d’accusation en 2004. Propos recueillis le vendredi 9 octobre par Deladerrière Jonathan au Festival Viva Mexico pour Modzik.