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Akira et Le Sabbat ont transcendé la scène du Petit Bain malgré l’absence d’une de leurs chanteuses, livrant un concert puissant mêlant rap, techno, électro et punk. Retour sur une soirée où énergie, inclusivité et engagement étaient au cœur de l’expérience, marquée par la sortie d’un nouveau clip et d’un manifeste percutant, en prélude à la sortie de leur EP attendu pour mars.

 

Une introduction féminine de haut vol

La soirée avait été soigneusement préparée par deux performances d’ouverture captivantes, offrant un cadre idéal à l’entrée d’Akira et Le Sabbat.

Kamanių šilelis ont ouvert la scène, un duo mêlant chants folkloriques lituaniens et sonorités modernes. Un moment marquant a été leur interprétation d’un chant lituanien a cappella pendant une pause technique, démontrant une maîtrise impressionnante. Ce duo a été suivi par Shishi, un trio pop-rock féminin débordant d’énergie. Dans un mois marqué par le retour de groupes cultes tels que Franz Ferdinand, The Cure, et Coldplay, Shishi a proposé un spin féminin et moderne sur des sonorités classiques. Ces deux performances ont instauré une dynamique forte, offrant un cadre idéal l’entrée d’Akira et Le Sabbat sur scène.

 

Une énergie brute et viscérale

Lorsqu’Akira et Le Sabbat sont montés sur scène ce soir-là, personne n’aurait pu deviner qu’une des chanteuses du groupe manquait à l’appel. Victime de maladie, son absence n’a cependant pas réussi à entamer l’énergie du groupe, qui a livré une performance intense et passionnée. Bien que le public ait ressenti l’ombre de cette absence, cela n’a en rien diminué la puissance de la prestation : Akira et Le Sabbat ont prouvé que l’énergie collective pouvait transcender les imprévus.

Dès les premières notes, la salle a été immergée dans un univers sonore unique, un mélange audacieux de rap, techno, électro et une esthétique profondément ancrée dans le punk. Ce cocktail explosif, porté par des percussions percutantes et une guitare électrique omniprésente, a captivé les spectateurs, les faisant vibrer au rythme de cette énergie brute et viscérale. Chaque morceau semblait conçu pour secouer, non seulement les corps, mais aussi les consciences.

Le public, d’ailleurs, n’était pas simplement spectateur : il faisait partie intégrante de l’expérience. Visiblement conquis et connaissant pour beaucoup les paroles par cœur, il réagissait avec une ferveur contagieuse à chaque intervention. Les cris, les chants, et les mouvements synchronisés traduisaient une connexion rare entre les artistes et leur audience. On sentait que ce concert n’était pas seulement un événement musical, mais une véritable célébration communautaire, où chacun pouvait se sentir inclus et représenté.

 

© Noémie Lacote

 

Une déclaration marquante

Un des moments les plus marquants de la soirée fut une adresse directe du lead au public masculin : ​« Les hommes dans la pièce, j’espère qu’à votre lit de mort, vous pourrez vous dire que vous aviez tout fait pour soutenir les femmes et les autres minorités dans votre vie ».

Ce message, puissant et sans compromis, résumait parfaitement l’essence de leur performance. Akira et Le Sabbat ne se contentent pas de divertir : ils interpellent, provoquent, et invitent à la réflexion. Leur spectacle est une expérience militante, un plaidoyer vibrant pour l’inclusivité, l’égalité et la justice sociale. Chaque chanson était une invitation à se mobiliser, à se battre pour un monde plus équitable.

 

Un manifeste : danser sur les ruines

« Notre musique est notre manifeste », proclame Akira et Le Sabbat, et ce manifeste résonne comme une déclaration de révolte et de vie face à une époque étouffante.

Ils décrivent leur génération comme celle née « sans aucun avenir » face à un mur social, écologique, économique et politique construit par les générations précédentes. Mais loin de céder à la résignation, ils choisissent de transformer cette impasse en terrain d’expression et d’émancipation. « Alors nous, ce mur, nous avons décidé de danser dessus. »

Leur musique est une danse de défi et d’affirmation, une célébration viscérale au bord du vide : « Nous nous tenons debout, en équilibre sur l’ultime rempart, l’avenir une impasse. Nous faisons face au vide. Et nous dansons. » Ce manifeste qu’ils célèbrent sur scène est autant une communion qu’un cri de révolte : une fête intense pour oublier que « depuis notre naissance, tout est en feu autour de nous ».

 

 

Un clip qui interpelle avec humour

Le clip officiel de T’as les formes, t’as les armes, sorti il y a une semaine est une parodie pleine d’esprit de l’émission L’amour est dans le pré, avec les membres d’Akira et le Sabbat en figurants. Alternant entre des scènes humoristiques des rush de behind the scenes, le clip joue sur un contraste saisissant : le son, intense et sans concessions, sert de toile de fond à une satire visuelle. Ce décalage ajoute une touche légère et ironique aux paroles sérieuses et engagées du morceau, renforçant l’impact global de leur message.

 

Une prestation mémorable

L’esthétique punk de leur musique se retrouvait dans leur manière de s’adresser au public : directe, sans fard, et sincère. La force des percussions, les riffs de guitare saturés et les sonorités électroniques amplifiaient ce sentiment d’urgence.

La soirée s’est conclue su une énergie impressionnante. Après trois performances si complémentaires, chaque spectateur est reparti avec une certitude : la musique, lorsqu’elle est portée avec passion et engagement, peut être un catalyseur de transformation. Une prestation inoubliable, à la fois festive et révolutionnaire.

 

 

Texte Emmamori Charles-Angèle

Image de couverture Andy Jon