En avril 1970, un jeune japonais soufflait un vent d’allégresse et de liberté sur des rédactrices de mode médusées par un défilé décoiffant dans une boutique au nom évocateur, Jungle Jap. Plus de quarante ans après, au détour d’un post sur le tout nouveau blog de la marque, entre une recette alléchante de Carol ou de Wendy, la mère d’Humberto, ou un billet d’humeur musical ou touristique des tout nouveaux directeurs artistiques de la marque, une jupe en laine légère exhumée des archives maison s’invite. Voilà un an et demi, Carol Lim et Humberto Leon ont pris Paris par surprise en livrant, rue Vivienne, à quelques encablures du lieu de la première présentation de M. Takada, une collection certes référencée mais parfaitement du moment. On réalisait alors dans nos pages qu’ils réussissaient ainsi dès le premier essai à « capter une partie de l’esprit Kenzo parce qu’ ils partageaint avec lui une vision totalement mondialisée, jeune, pratique et optimiste de la mode » ! mais surtout qu’ils étaient en train de créer un nouveau langage, où la jungle deviendrait céleste et les tigres jailliraient hors de la savane. en reprenant à leur compte l’approche de Kenzo takada qui sût faire le pont entre orient et occident, ils ont convoqué saison après saison les symboles de L’amérique, le continent qui les a vu grandir. On ne peut que se réjouir aujourd’hui de voir ces deux jeunes américains, fondateurs d’opening Ceremony qui fêtait en fanfare ses dix ans d’existence en septembre dernier, curateurs du cool, faire rentrer brillamment Kenzo dans le XXi ème siècle, après l’avoir rendu de nouveau hautement désirable !

Rencontre avec Carol Lim et Humberto Leon.

Comment vous définiriez-vous ? Designers de mode, entrepreneurs…

Humberto : C’est dur à dire, car nos rôles évoluent au fil de la journée. Nous la commençons en créant des vêtements, puis nous travaillons sur les campagnes, le site Internet, les bou- tiques. Directeurs de création me semble donc être le juste titre, car il comprend le tout.

Comment avez-vous appréhendé votre arrivée chez Kenzo ? Vous connaissiez déjà la marque…

Carol : Oui, dans nos jeunes années, à l’université et même avant, nous étions de gros collectionneurs de vintage. C’est ainsi que nous l’avons découverte, en achetant et collectionnant des pièces.

Comment avez-vous commencé à travailler et que pensiez-vous de la marque en l’état ?

H : A travers les archives, vous pouvez voir la progression de la ligne des débuts de M.Kenzo au moment où nous avons commencé. Nous en avons tiré cette énergie des dix, vingt premières années. La marque était alors vraiment vivante ! Et semblait si différente de ce à quoi nous imaginions que la mode parisienne ressemblait. Ce fut un très bon point de départ. Nous avions besoin de faire quelque chose qui soit très « du moment », très progressif, qui ait cette énergie. Mais nous avons reconnu tous les codes, la couleur, le fun, et nous avons joué avec les aplats de couleurs, les matières, les imprimés. Nous voulions donner à la marque cette valeur de l’ADN.

A quel point vous sentez-vous en connexion avec le Kenzo des débuts, sachant que cet esprit fun de vos propres débuts semble répondre à la joie de vivre des siens ?

C : Effectivement, je pense que nous partageons la même philosophie. M. Kenzo a quitté le Japon, entrepris ce fabuleux voyage qui l’a mené à Paris. Ses voyages l’inspirent, il a cette manière de travailler en communauté que nous avons aussi chez Opening Ceremony. C’était vraiment pour nous un très bon point d’entrée dans la maison : utiliser la même approche, tout en réfléchissant à comment faire la nôtre, comment intégrer notre influence, comment la transformer en un élément de 2013.

L’avez-vous rencontré ?

H : Oui, deux fois. Une première, de manière formelle à un gala du Sidaction. Puis, dans un restaurant, où il est venu vers nous. Nous lui avons dit à quel point nous étions excités de cette aventure, et que nous aimerions lui montrer ce sur quoi nous travaillions. Il ne parle pas anglais, nous ne parlons pas français, mais il nous a dit : « I like ». Dernièrement, dans une interview, où on lui demandait ce qu’il pensait de notre travail chez Kenzo, il a répondu qu’il aimait nous voir partir de l’ADN de la maison et notre manière d’aborder la marque.

Vous avez été choisis pour reprendre les rênes de Kenzo, alors même que vous ne sortez pas d’une école de mode ou d’une formation classique, comme la plupart des directeurs artistiques. Cela signe-t-il un tournant dans l’industrie de la mode ?

H : Je pense que ce qui a été apprécié chez Carol et moi, c’est que nous avons nos yeux sur tout. Nous ne dessinons pas seulement les vêtements, mais nous nous préoccupons des ventes, d’Internet, de l’ensemble. Nous aimons, tous les deux, créer une image, mais au final, nous aimons aussi voir tout cela sur de vrais gens, le fait que ce soit un rêve, mais un rêve qui ait une réalité. En beaucoup de points, c’est une chose que nous pouvons apporter à la marque.

Cela fait sens avec ce qu’a écrit Spike Jonze dans la préface de votre livre sur les 10 ans d’Opening Ceremony, vous définissant comme, non pas des personnes de mode mais, de réelles personnes ! Comment avez-vous travaillé sur le logo, les campagnes ?

C : Nous aimions le logo et nous avons juste décidé de mettre notre marque dessus. Nous avons donc gardé sa forme originale, et l’avons nettoyé un peu pour que l’on voie les lignes. Et nous avons déplacé Paris qui apparaissait dessous, à l’intérieur du O de Kenzo.

H : En fait, si quelque chose est top, nous la gardons. Quand nous nous sommes penchés sur l’image de Kenzo, nous avions le sentiment que le plus important était de capter l’esprit de cette marque qui est véritablement historique dont, pourtant, beaucoup de gens n’avaient jamais entendu parler. Les jeunes, par exemple, ne pensaient pas à Kenzo. De ce fait, pour nous, il était essentiel de délivrer un message tel qu’une personne qui connaissait la marque depuis 40 ans, voit ce à quoi nous fai- sions référence, et qu’une autre, nouvelle à la marque, se dise « waouh, c’est vraiment cool ! ». Travailler avec Jean-Paul Goude nous a semblé être le choix parfait, car il parle de ce passé de Kenzo que nous adorons, il représente cette période qui était incroyable et, en même temps, il est très moderne, il est, encore et toujours, à la recherche de ce qui est nouveau, toujours inspiré par ce qui se passe autour de lui.

Comment avez-vous travaillé avec lui sur le concept de la campagne ?

H : Nous avons passé au crible ce que Kenzo représentait pour nous. Nous voulions faire quelque chose de vraiment iconique, un imaginaire visuel qui resterait dans l’esprit des gens après l’avoir vu. De là est né le X, l’idée de créer un symbole, deux personnes que vous pouvez retourner ! Et, en même temps, il s’agit juste de deux personnes cool, en train de traîner. Ce qui me semble magique dans cette campagne, c’est que vous ne distinguez pas ce qui est réel de ce qui est faux. C’est la deuxième saison que nous faisons campagne avec le X, dans l’idée de continuer le message et de donner un symbolisme à la marque. De la même manière, nous avons introduit le tigre pour créer cette nouvelle bibliothèque d’images, ce nouvel ADN qui vient en tous points du passé.

On voit aussi dans vos campagnes cet aspect multiculturel, avec des mannequins noirs, asiatiques, ce qui est encore très rare dans l’industrie de la mode. Que pensez-vous de cet état de fait ?

H : Premièrement, nous sommes asiatiques et nous aimons célébrer l’ethnicité. C’est une part très importante de tout ce que nous avons fait, de nos débuts à Opening Ceremony jusqu’à aujourd’hui avec Kenzo. Deuxièmement, Kenzo lui-même représente un étranger venu en terre parisienne voir ses rêves prendre vie. La marque parle vraiment d’espoir, et mettre en valeur toutes sortes de gens est, en un sens, très authentique. Nous ne cherchons pas à transmettre un quelconque message politique bizarre. L’intention est juste d’être universel et d’inviter tout le monde dans l’univers maison. Nous avons le senti- ment que Kenzo aurait voulu cela.

La marque a développé, avec votre arrivée, une stratégie marketing différente, des prix plus accessibles. Etes-vous à l’origine de cette nouvelle orientation ou faisait-elle partie de votre cahier des charges ?

H : Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui chaque vêtement vaut le prix qu’il coûte. Nous n’essayons pas de vendre un mystérieux fantasme. S’il apparaît que telle veste devrait coûter 600 euros ou tel tee-shirt 60 euros, c’est le prix qu’ils coûteront. Nous regardons tout cela du point de vue du consommateur. Nous ne dépenserions pas 600 euros dans une veste, juste parce qu’il y a écrit Kenzo dessus, mais parce qu’elle vaut les 600 euros ! Nous faisons attention à ce qu’il y ait une offre pour chacun, en introduisant des catégories dont la compagnie n’avait jamais entendues parler auparavant. Par exemple, quand nous avons commencé avec les sweat-shirts, on nous a dit qu’on ne pouvait pas en vendre parce que cela n’avait jamais été fait, et que la catégorie même n’existait pas dans le système informa- tique ! Alors nous l’avons créée ! [Rires] C’est notre approche. Nous aimons réfléchir en dehors des clous, essayer différentes choses. Kenzo a commencé sa ligne homme avec le tailoring. Du coup, dans nos collections hommes, nous mettons l’accent sur la coupe, pour qu’on puisse la distinguer de celle d’autres marques. Maintenant, toutes nos pièces, nos costumes ont des poches pour iPhone. Nous essayons d’amener le tout à faire partie de notre monde.

Pour revenir aux sweat-shirts, pensiez-vous qu’ils auraient un tel succès ?

H : Honnêtement, la raison de leur existence est que nous avions dessiné un pull tigre pour la femme et, alors que nous préparions le défilé, j’ai voulu m’en faire un pour moi. Du coup, on a décidé de l’intégrer dans la collection et, quand on a vu l’échantillon, Carol en a voulu un aussi. Immédiatement, tout le monde en voulait, c’était tellement simple, symbolique, c’était à la fois quelque chose et, en même temps, rien, une évidence ! C’est vraiment la manière dont on travaille : expérimenter, jouer avec ce qui nous entoure et suivre notre instinct.

Implanter votre empreinte passe, aussi, par apporter vos origines américaines et leurs références. Vous avez déjà fait des collaborations avec New Era, Vans…

H : Kenzo a toujours montré son côté japonais dans tout ce qu’il a fait. Carol et moi sommes des adolescents de Los Angeles qui ont grandi à San Francisco, avant de déménager à New York. Nous sommes de vrais Américains d’origine asiatique. Nous voulions apporter cette part de nous chez Kenzo. Vans, c’est la Californie, et New Era, c’est tellement New York. Parce que nous sommes aussi des collectionneurs, nous voulions créer quelque chose qui, dans quelques années, soit une super trouvaille pour quelqu’un qui tomberait dessus dans une boutique d’occasion, créer des pièces qui marchent aujourd’hui, mais puissent aussi évoquer des souvenirs dans 20 ans.

Comment travaillez-vous ensemble ?

C : Chez OC, c’est plus défini, Humberto est le directeur créatif et je suis la PDG. Mais en réalité, nous commençons toutes nos journées en parlant, et nous pouvons interchanger nos rôles. S’il fait une réunion avec l’équipe d’acheteurs ou qu’il examine les budgets, je peux, de mon côté, suivre le design et travailler sur les inspirations. C’est, plus ou moins, la même chose chez Kenzo. L’avantage étant que nous sommes deux et, que de ce fait, nous pouvons être à deux endroits en même temps.

Y a-t-il des codes chez Kenzo que vous n’avez pas encore explorés, mais avez l’intention de travailler ?

H : Hum… Je crois que nous avons minimisé l’impact des fleurs depuis que nous sommes là, or c’est une part importante et iconique de l’histoire de la marque. C’est définitivement quelque chose autour duquel nous allons jouer prochainement. Mais il y a tellement de parties de l’héritage maison avec lesquelles nous pouvons nous amuser.

C : C’est très excitant. Chaque collection nous donne l’opportunité de nous concentrer sur l’un des aspects de la marque qu’il nous ait donnés d’interpréter dans nos créations. Les imprimés sont évidemment très importants.

Comment travaillez-vous dessus ?

H : Nous créons chacun d’entre eux. Il y a un studio – nous avons plus de designers d’imprimés que quiconque – qui dessine tous nos imprimés. Parce que c’est une part très importante du processus, nous commençons toujours par les imprimés. Ils doivent vraiment raconter l’histoire. Dans la collection homme automne-hiver 2014 et la pré-collection femme, vous pouvez voir les nuages raconter l’histoire du ciel et de ce qui se passe au-dessus ; cela dévoile le côté plus romantique de la maison, car si vous regardez l’histoire de Kenzo, il y a la jungle, le fun, la folie, mais il y a aussi ce côté très beau et romantique. Nous essayons de montrer toutes les différentes choses que Kenzo Takada aimait.

Vous êtes, en quelque sorte, aux confins de la contemporanéité et du luxe. Que signifie le luxe pour vous ?

C : Le luxe, ainsi qu’on l’a dit plus tôt, c’est un prix qui a une valeur. C’est aussi faire défiler sur les podiums une collection que l’on va être capables de véritablement produire et vendre dans les magasins. C’est la meilleure option pour nous, car nous ne voulons pas créer ce moment ou ce rêve qui n’existe- rait que pour le défilé. Ce qui nous excite, c’est de voir des gens acheter et porter les collections dans la rue. Vous pouvez voir un manteau lors du défilé qui ne coûte pas 10 000 dollars, et il sera produit.

H : Nous essayons de ne pas faire les choses égoïstement. Le luxe, c’est la possibilité d’avoir : le luxe accessible.

Alexander Wang qui a, lui aussi, cette aura de coolitude liée à New York, arrive chez Balenciaga. Jusque-là, à part Marc Jacobs, peu d’américains avaient franchi l’Atlantique. Y a-t-il, selon vous, un tournant dans l’industrie ?

H : C’est tellement dur à dire. Nous aimons les maisons parisiennes, et si nous avons été choisis pour ces postes, je ne sais pas si c’est parce que nous sommes américains, mais c’est définitivement notre expérience, en tant que compagnie internationale, qui nous a poussés. Et je dirais qu’Alex partage avec nous ce côté international.

Selon vous, la technologie définit notre époque. Vous avez créé Kenzo digital. Quelle est l’importance d’Internet dans l’industrie de la mode ?

H : Aujourd’hui, elle ne peut exister sans. C’est le futur. Pour Kenzo, nous avons vraiment pris le parti d’Internet, en faisant des vidéos, un blog, plein de choses différentes pour essayer de créer une communauté, et inviter les gens dans notre monde. Aujourd’hui, les gens veulent connaître l’histoire, se sentir inclus, et c’est ce que permet Internet.

La beauté et les parfums sont l’une des composantes importantes de la marque. Est-ce un domaine sur lequel vous avez l’intention de vous pencher ?

H : Même si, au final, nous sommes une seule et même marque, pour l’instant, c’est une compagnie séparée avec un directeur artistique. Mais nous aimons tout aborder… [Rires]

C : Si l’opportunité se présentait…

H : Nous travaillerions sur beaucoup de choses ! Mais une chose à la fois ! [Rires]

Comment travaillez-vous sur la musique des défilés, notamment avec des gens comme Dev Hynes ?

C : La musique est un composant très important pour accompagner les collections, elle crée le ton, permet de donner le rythme. Il s’agit toujours de trouver la personne qui fait sens par rapport à la collection. Beaucoup d’entre elles font partie de notre communauté.

H : N’ayant jamais vraiment fait de show avant Kenzo, quand nous avons réfléchi à la manière dont nous voyions nos défilés, nous avons tout de suite eu envie de quelqu’un qui compose la musique pour nous, ce qui n’est pas la norme. De fait, cela ajoute une autre partie très technique, mais nous avons eu la chance de travailler avec des artistes, tels que Jason Schwartzman, Vam- pire Weekend, Air, Jamie xx, Nguzunguzu, des gens de différents territoires musicaux… C’est vraiment excitant de regarder en arrière et de se dire : tiens, c’est le morceau que Jamie xx a fait pour nous…

Vous leur montrez la collection et ils composent à partir de là?

H:Oui, c’est un peu comme quand nous travaillons avec Jean- Paul Goude. Nous leur montrons la collection, les faisons voyager à travers notre monde, et ils s’imaginent eux-mêmes dans ce monde et font la musique.

Je me souviens de la soirée des 10 ans d’Opening Ceremony à New York, où vous aviez fait jouer Lil Kim. Quel serait votre top 5 playlist ?

C : C’est une espèce de magma de neuf et d’ancien. C’est marrant, parce que je lisais un article sur comment ce que vous écoutez dans la période de 18 à 25 ans définit et représente souvent ce que vous écouterez plus tard dans votre vie. J’aime les Smith, Depeche Mode et, dans les nouveaux, l’album de Solange (N.D.L.R. : Knowles), Franck Ocean, mais aussi les Cocteau Twins.

Et dans les nouveaux groupes indé ?

H : Le groupe de JD Samson qui s’appelle MEN, Alex Aikiu, il y en a tant…

C : Future Islands…

H : Chairlift…

Carol, je ne sais plus où j’ai lu que vous aviez eu une période reggae…

C : Oh mon Dieu ! J’étais à fond dans le reggae, je le suis toujours, d’ailleurs.

H : Nous adorons le reggae.

C : Je viens d’avoir un bébé et j’ai lu qu’ils adorent le reggae, donc nous en écoutons beaucoup !

Que pensez-vous des liens de plus en plus forts entre la mode et la musique ?

C : Cela dure depuis un moment. Quand nous étions plus jeunes, nous lisions souvent, dans les magazines européens, les articles sur Depeche Mode et tous les groupes que nous écoutions, pour voir ce qu’ils portaient. Ce que les artistes portent sur scène est une forme d’expression alternative à leur musique, et c’est très intéressant pour nous de travailler avec eux.

Vous avez dit avoir présenté au Pitti Uomo, ce qui était, pour vous, votre première réelle collection masculine !

H : Cela faisait 1 an que nous avions intégré la compagnie, et c’était l’une des premières fois que nous avions le sentiment d’avoir réellement trouvé le juste équilibre entre les aspects tai- loring et sportswear. Ce que nous essayons de construire, ici, est presque comme une garde-robe, où vous avez un très beau manteau à côté de vos jeans, de vos affaires de sport…

Au final, quelle est l’histoire que vous voulez raconter avec Kenzo ?

H : Qu’il y a un espoir et un rêve que vous pouvez réellement accomplir ! L’histoire d’une personne qui a eu une idée et qui a construit une marque unique autour de cette idée unique. Nous essayons vraiment d’utiliser ce que nous faisons pour, espérons-le, inspirer des gens plus jeunes à poursuivre ce qu’ils aiment. Nous faisons ce que nous aimons, avec des gens que nous aimons, et c’est un trésor que nous chérissons.

Je sais que vous n’aimez pas le terme de collaboration, mais vous avez monté des projets avec beaucoup d’artistes pour Opening Ceremony, mais pas de musiciens, je crois.

C : Non, pas de façon importante. Nous avons travaillé avec M.I.A.

H : Nous avons dessiné des tenues pour Rihanna pour les Jeux olympiques.

C : Mais, rien à la mesure de ce que nous avons fait avec Chloë Sevigny.

Kenzo n’était pas vendu aux Etats-unis avant votre arrivée. Maintenant, on peut en trouver dans les boutiques Opening Ceremony…

C : Mais aussi chez Barneys, Nordstrom, Saks, Neiman…

H : La marque a définitivement pénétré le marché d’une manière très excitante et dans quelques-uns des meilleurs points de vente.

Quelle serait la collaboration que vous n’avez pas encore faite, mais dont l’envie vous taraude ?

C : Il y en a tant !

H : Peut-être un musicien ! Vous nous avez inspirés, ce sera notre prochaine collaboration. [Rires]

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Par Flora Zoutu
Photos Matthew Kristall
Maquillage : Yoshie Kubuta
Coiffure : Rudy Martins