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La sélection Modzik pour sonoriser ce weekend.
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ROSALÍA – BERGHAIN (FEAT. BJÖRK & YVES TUMOR)
En attendant la sortie de son nouvel album, le 7 novembre prochain, Rosalía nous fait la surprise de sortir le titre Berghain : une mise en abyme alléchante, qui ne laisse personne de marbre ! On y retrouve deux guests de taille : Björk et Yves Tumor. Leur voix s’associent mais ne s’harmonisent pas, elles s’alternent plutôt que de se mêler, et livrent une fenêtre ouverte sur l’univers de chacun. L’itinérance du morceau étonne : on y découvre l’artiste catalane plongée dans un registre lyrique et symphonique, qu’elle n’avait jamais autant exploré auparavant. Bien que la chanteuse espagnole s’y soit prêtée quelques fois et s’y soit formidablement exécutée, elle arbore ici une assurance vocale et une tessiture lyrique incontestable. Pour ce faire, elle se fait accompagner par le remarquable London Symphony Orchestra, auquel va s’ajouter une chorale allemande, climax du titre ! Rosalía débute la chanson en allemand, relativement au titre Berghain, qui ne désigne pas simplement le mythique club berlinois : il devient la métaphore d’un lieu intérieur où l’on affronte ses propres fantômes, entre doutes et contradictions. La chanteuse y expose sa vulnérabilité, s’avoue vaincue et se dit prête à disparaître, avant qu’elle ne se heurte aux nappes électroniques d’Yves Tumor et à l’apparition spectrale de Björk : la chanteuse islandaise en appelle au divin dans une sorte d’incantation, tandis qu’Yves Tumor incarne notre démon intérieur, une obsession qui ronge, rappelant la sensualité trouble de son titre Kerosene!. L’heure est venue de parler du clip, et comment dire… c’est une claque ! Réalisé par Nicolás Méndez, il est un véritable bijou visuel où rien n’est laissé au hasard. On y voit la chanteuse itinérée, désabusée par la banalité du quotidien, et d’un coup perturbée par l’intrusion menaçante et invisible d’un orchestre vêtu de noir. L’atmosphère est pesante et les plans rappellent inévitablement les scènes du film Malèna de Giuseppe Tornatore. L’orchestre écrase l’artiste : il la suit dans le bus, dans la rue, dans son appartement et devient cette voix incessante qui habite l’esprit. Peu après, le clip se métamorphose et prend l’allure d’un compte : Rosalía se transforme en Blanche-Neige et semble traverser un entracte hallucinatoire, sombre, bercé par la voix de Björk, avant de se transformer en visions cauchemardesques rythmées par les grincements de violons. Cette prouesse artistique nous laisse troublés : vient-on d’assister à un mauvais rêve ou aux songes évasifs de la protagoniste ? Tout ce que l’on sait, c’est que le clip ne nous laisse pas indifférents ; Nicolás Méndez offre ici, une lecture supplémentaire d’un moment suspendu. (AC)
Berghain est disponible via Columbia/Sony Music.
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MARIE-FLORE – TOUT FAIT POUR
Quelques mois après la sortie de la version deluxe d’Ex æquo, Marie-Flore rouvre son journal intime musical avec Tout fait pour. Un morceau qui prolonge l’univers de son dernier album tout en s’en détachant : plus lumineux, plus rythmé, mais toujours hanté par les mêmes fantômes sentimentaux. Ici, la chanteuse compare la solitude après la rupture à celle d’une loge désertée après un concert, un décor vidé d’émotion, mais saturé de souvenirs. L’image est simple, mais redoutablement juste : c’est la mélancolie d’après le show. Coécrit avec Pierre-Laurent Faure, son complice de longue date (déjà présent à ses côtés depuis Partie Remise en 2019 et compositeur de Cœur Maladroit pour Marine), Tout fait pour témoigne de cette alchimie entre écriture sensible et précision mélodique. Ensemble, ils affinent une pop sophistiquée, élégante, capable de faire danser et qui restent en tête. Moins dramatique que les morceaux les plus intenses d’Ex æquo, ce single joue davantage sur la respiration et la légèreté. Marie-Flore y chante la perte avec recul, avec ce mélange de douceur et d’ironie qui fait sa signature. « J’ai la mélancolie heureuse », confit-elle. Le clip réalisé par Youngchild (habitué du rap) donne une couleur plus urbaine à l’ensemble, tandis que le stylisme soigné de Pauline Abadia souligne encore le contraste entre fragilité et assurance. Avec Tout fait pour, Marie-Flore ne tourne pas la page d’Ex æquo. Elle en prolonge l’élan, dans un registre plus ouvert et dansant. Un titre sensible, clair et juste, à son image. (LFC)
Tout Fait Pour est disponible via 6&7. En tournée en France.
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MAX BABY – FAKDAP
Entre ses activités de producteur, les concerts à travers l’Europe, la sortie imminente de son nouvel EP Break (7/11/25) et la construction d’un univers singulier fait d’images à la fois oniriques, sobres et surréalistes dans ses clips, Max Baby vit à 100 à l’heure. Fakdap est le troisième extrait de cette odyssée dans la tête et le corps de l’artiste. Composé de sept titres, cet EP s’aventure plus loin dans l’indie rock, l’alt rock et la pop expérimentale, consolidant un style à la croisée des genres et surtout, une manière très personnelle de faire de la musique. Max Baby travaille souvent seul. Ce choix de solitude lui permet de conserver une forme d’honnêteté, loin des conventions. Sur Break, les guitares saturées et industrielles se mêlent aux basses groovy et aux refrains entêtants, portés par une voix ronde, tantôt nonchalante, tantôt emportée par une tension. Le son est méticuleusement élaboré : Max Baby cherche à préserver les imperfections, ces petits défauts qui donnent de la vie et de la chaleur à sa musique. Avec Break, il signe un parcours musical où la fracture intérieure se dévoile sans fard. Dès les premiers titres, le rock abrasif et la voix fragile s’entremêlent pour raconter la chute, le chaos, jusqu’à une forme de renaissance. Cet EP est une plongée progressive dans un monde émotionnel secoué. Chaque morceau fonctionne comme un fragment d’un puzzle brisé, traduisant un combat intime, sincère et viscéral. On ressent la douleur à fleur de peau, l’errance, mais aussi la lumière fragile née de la mémoire et de l’acceptation. De Dogma à Always, chaque titre marque une étape dans ce cheminement : la remise en question et l’acceptation du chaos dans Dogma, la lucidité douce-amère sur la perte dans Playground, la tension puis la libération dans Feet, la confrontation à soi dans Mirror, le déni émotionnel et la fausse autonomie dans I Can Do Anything, la chute lucide et le retour à soi dans Fakdap, jusqu’à la mémoire et l’acceptation dans Always. Ce dernier morceau se conclut sur des bruits d’enregistrement en studio, suivis d’une porte qui grince puis claque. Un choix simple mais marquant, qui donne l’impression que le cycle se referme comme un dernier souffle avant le silence. Un cycle complet, rugueux, sincère, bouleversant. Break parle de nos failles avec justesse et tendresse, et réussit à en faire un langage musical à part entière. (LFC)
Fakdap est disponible via Animal63. En concert à Paris (Main Room) le 19 novembre 2026.
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KIDTOKIO – INTO THE WRONG PERSON
Sixième projet en moins d’un an : KidTokio remet le couvert et revient avec un nouvel EP intitulé DIANTHUS. Ce dernier est composé de six titres et s’ouvre sur un morceau qui annonce la couleur : Into the wrong person., un titre oscillant entre trap et sonorités mélancoliques, sublimées par des chœurs en toile de fond. À l’image de l’EP, il flirte autant avec une sensibilité qu’avec une énergie maîtrisée : un flow propre à l’artiste qui a remarquablement aiguisé son style et sa signature depuis ces deux dernières années. Dans ce premier son, KidTokio explore le thème des relations compliquées et des erreurs sentimentales. Il dresse un texte introspectif au travers duquel il se reproche d’avoir attribué sa confiance à la mauvaise personne, sans pour autant s’en morfondre éperdument. En effet, Into the wrong person. signe plutôt un renouveau, une reconquête de soi, motivés par ses précédents échecs, causés par des personnes désormais insignifiantes. Cerise sur le gâteau : le titre s’achève sur une douce interlude jazz et groovy, qui nous laisse d’autant plus charmés. S’ensuit des prods variées et des morceaux captivants qui méritent tout autant l’attention : KidTokio nous submerge d’énergie avec Might tap out. et nous convainc davantage sur MOMMAS EARTH., en featuring avec Oddie Strangeluv. Révélé en 2024 avec son tout premier single Love Stories, KidTokio n’a pas perdu de temps. En à peine deux ans, le rappeur trace sa route à une vitesse hallucinante : déjà deux EP, trois albums et une flopée de singles sortis à un rythme effréné. Une productivité qui force le respect, et ce, sans se heurter à des projets bâclés ou inaboutis, bien au contraire. Avant ce deuxième EP, KidTokio avait d’ores et déjà affirmé son statut de rappeur hors-pair, en sortant des morceaux à la production solide, aux paroles soignées et à l’énergie brute : l’album KENNYS LOTUS (sorti un peu plus tôt dans l’année) en est une illustration particulièrement claire. Avec ce nouvel EP introduit par Into the wrong person., il confirme à nouveau qu’il est nullement là pour jouer les figurants et surprend une fois de plus. (AC)
Into the wrong person. est disponible via 3015944 Records DK.
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HIRO – C’EST MORT
Hiro signe son grand retour avec C’est mort, un titre à la fois mélancolique et lumineux. Le morceau confirme la place singulière qu’occupe l’artiste franco-congolais dans la scène afro-romantique : celle d’un chanteur capable de transformer la douleur en douceur. Dès les premières secondes, C’est mort installe son atmosphère. Une rythmique afro-urbaine, des nappes de synthés subtiles, et surtout cette voix reconnaissable entre mille : chaude et légèrement voilée. La chanson évoque la fin d’une relation amoureuse, mais sans amertume. On y entend davantage l’acceptation que la colère. C’est mort devient un refrain apaisé. L’artiste parvient à conjuguer l’intimité du R&B et la sensualité des sonorités africaines. Ce mélange, devenu sa signature, équilibre fragilité et rythme avec justesse. Depuis ses débuts au sein du groupe Bana C4 jusqu’à ses succès en solo (À découvert, Anéanti), Hiro s’est imposé comme une des figures des plus raffinées du R&B francophone. Son univers oscille entre sensibilité et modernité, porté par un soin particulier apporté à la production et aux harmonies vocales. Avec C’est mort, il atteint une forme de maturité artistique. Tout y est maîtrisé : le son, les mots, le ton. Avec C’est mort, Hiro confirme son identité musicale et sa capacité à toucher par la voix autant que par les mots. Plus qu’un simple retour, ce single rappelle l’artiste à sa juste place : un créateur attentif aux émotions, à la fois sensible et moderne, qui continue de faire évoluer l’afro-romantique francophone à sa manière. (LFC)
C’est mort est disponible via Millesime Muzik. En concert à Paris (La Cigale) le 30 novembre 2025.
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TISS – LOVIN YOU (FEAT. GALAWESH)
Avec Lovin You, Tiss Rodriguez signe une rencontre joyeuse entre ses racines jazz et la vitalité d’une house organique, profondément ancrée dans le rythme et la transe. Batteur, compositeur et producteur, Tiss a grandi dans l’effervescence du Baiser Salé, club fondé par sa famille au cœur de la rue des Lombards. De Paris à La Nouvelle-Orléans, où il a séjourné en résidence à la Villa Albertine, il explore les racines afro-américaines du rythme et leur résonance dans les musiques d’aujourd’hui. Élevé au cœur de la pulsation, entre héritage afro-caribéen et improvisation, il poursuit ici une quête à la fois personnelle et collective : celle du groove vivant. Dès les premières mesures, Lovin You s’affirme comme une traversée rythmique singulière : le morceau s’ouvre sur des lignes de batterie peu communes dans la house, proches de l’improvisation jazz, avant de muter doucement vers une rythmique house aussi fluide qu’entêtante. Un gimmick de clavier vient alors s’immiscer, apportant une nouvelle pulsation, presque hypnotique, qui propulse le morceau vers la danse. Enregistré à La Nouvelle-Orléans, Lovin You célèbre cette filiation musicale. Autour de Tiss, membre du trio Bada-Bada, on retrouve la chanteuse Galawesh Héril, passée du clavier au chant après un parcours au Conservatoire des Landes. Nourrie de soul, de funk et d’acid jazz, elle incarne la dimension sensible et spirituelle du morceau. Le pianiste et producteur Oxy (Auxane Cartigny), figure de la scène jazz-tronica parisienne, y déploie un jeu expressif, à la croisée du jazz, de la fusion et des textures électroniques. Enfin, le guitariste Adrian Edeline, compositeur pour le théâtre et le cinéma, collaborateur de Christine and the Queens, Juliette Armanet ou Charlotte Gainsbourg, entre autres, apporte sa touche singulière, entre émotion et recherche sonore. Entre claviers analogiques, voix sensuelle et batterie habitée, Lovin You est une invitation irrésistible à la danse : un groove incandescent et libérateur, qui promet de faire bouger les têtes et les corps jusqu’au bout de la nuit. Seule frustration : la vidéo qui accompagne le morceau ne dévoile qu’une minute quarante-quatre des sept minutes et quatre secondes de cette odyssée sonore, laissant l’auditeur suspendu, désireux d’en entendre la totalité. (LFC)
Lovin You est disponible via KINGSCROSS/I See Colors.
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THE HOOSIERS – SLEEPING WITH THE LIGHT ON
The Hoosiers revient pour la première fois cette année avec le titre Sleeping With The Light On, morceau empreint de fantaisie et d’ironie, véritable marque de fabrique du groupe depuis ses débuts. Leur pop audacieuse, teintée d’humour et de second degré, leur a valu un succès fulgurant avec leur premier album The Trick to Life (2007). Pourtant, après la sortie de leur second opus, le groupe connaît un long passage à vide, marqué par une baisse de notoriété et des changements internes. Initialement trio avec Martin Skarendahl à la basse, les Hoosiers poursuivent aujourd’hui l’aventure en duo, conservant malgré tout leur énergie et leur singularité. Dès la première écoute, on reconnaît leur signature : un mélange pop-rock, une énergie contagieuse et une mélodie teintée de nostalgie des années 2000. Le morceau commence par un prélude électro qui se transforme rapidement en un rythme de pop entêtant, rappelant facilement le titre Worried About Ray marqué d’une touche électronique. On replonge dans l’univers des boys bands britanniques des années 2010 avec l’attitude décalée propre au groupe. Sleeping With The Light On évoque une forme d’insomnie et une peur de l’obscurité, et livre un morceau pop-rock réconfortant en guise de consolation et de remède contre l’angoisse. Des harmonies vocales s’ensuivent et consolident cet hymne pop-rock, à l’image de The Wanted ou encore d’une version plus osée du groupe Keane. Sleeping With The Light On dégage une énergie communicative et s’accompagne d’un clip animé, où figure un chat pilotant un avion, métaphore de l’envie obnubilante de tout contrôler. The Hoosiers signe donc un morceau à l’identité sonore reconnaissable, sur fond de tonalité humoristique. (AC)
Sleeping With The Light On est disponible via CRAB RACE.
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PATRICK WATSON & KLÔ PELGAG – AMI IMAGINAIRE
« Je pense que lorsque j’ai commencé ma carrière, j’avais 25 ans. J’aimais beaucoup chanter pour les gens, évidemment. » Mais déjà, une idée le traverse : « Peut-être que je n’ai plus besoin d’être chanteur, putain. » Un doute, une lassitude… ou peut-être simplement le besoin de redonner du sens à la musique. C’est de ce vertige qu’est né Uh Oh. Un disque ample, à la fois vulnérable et ouvert, où Watson cherche l’équilibre entre solitude et partage. « Aujourd’hui, je n’ai plus vraiment cette idée de travailler isolé. Je suis un peu seul, certes, mais j’ai accumulé beaucoup d’expérience en matière d’arrangements et de studio. » Derrière cette phrase, on sent la sagesse d’un artiste qui a compris que la création ne se fait jamais vraiment seul. Les chansons deviennent des conversations, des espaces vivants. Sur Silencio, avec November Ultra, les voix se frôlent, se laissent respirer : « Chaque fois que je chante, c’est un jour différent… et ça crée ce genre de voix presque “ADD”, où on sent une certaine désorganisation dans la prise vocale. » Dans Peter and the Wolf ou House on Fire, en duo avec Martha Wainwright, il tisse un dialogue entre l’électronique et l’organique : « Certaines chansons sont très électroniques, d’autres plus organiques… Plus c’est simple, mieux ça sonne ». Et puis, il y a Ami imaginaire, ce bijou avec Klô Pelgag. Une chanson fragile, bilingue, qui parle de l’identité et de l’illusion. Watson y célèbre la richesse du français : « Le français est la langue la plus difficile à écrire pour une chanson… mais cette complexité est aussi une richesse ». À travers cette rencontre, il s’autorise une nouvelle manière de penser, de chanter, de respirer. « Parler plusieurs langues ne consiste pas seulement à apprendre des mots différents. C’est apprendre à penser autrement. » Cette ouverture est au cœur de Uh Oh : un album généreux, curieux, traversé de lumière. « Avec les années, on apprend qu’il n’y a qu’une façon d’avancer : donner beaucoup, tout en sachant enlever ce qui n’est pas nécessaire, pour que ça sonne. » Et quand il conclut : « Ma guitare peut pleurer doucement pendant que je balaie le sol, et soudain, le lieu existe vraiment, il n’est plus seulement une abstraction », on comprend que Uh Oh n’est pas seulement un album : c’est une maison ouverte, un lieu habité, où la musique se vit comme une respiration. (LFC)
Ami Imaginaire est disponible via Watsonia Productions/Secret City Records.
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DITTER – CRINGE IS THE NEW SEXY
DITTER, c’est l’union de trois artistes qui font vibrer la scène française entre rage et tendresse, à mi-chemin entre rock cathartique, pop combative et électro viscérale. Après plusieurs singles sortis en 2025, comme un avant-goûts de ce qui nous attend, le trio a dévoilé cette semaine son nouvel EP : Cringe Is The New Sexy, en plus de plusieurs clips. Le dernier en date, titre éponyme du projet et prélude de leur nouveau projet, en incarne toute la vision . Ce nouveau chapitre invite le public à sortir des codes et des normes sociales que l’on voudrait nous imposer et à en être fier. Chez DITTER, le « cringe » devient comme une revendication à être soi même et à s’assumer dans ce qu’on a de plus imparfait, de plus étrange. Avec la sortie de ce dernier clip, qui clôt le trio visuel autour du projet, Rosa, François et Samuel transforment la gêne, la colère et la fragilité en une tension émotive et libératrice.. Là où d’autres titres jouent davantage sur la douceur introspective comme dans Eternity, le prélude de leur EP explose dans un son plus rock, plus tranchant, pensé comme une véritable libération collective. La proposition visuelle de Cringe Is The New Sexy illustre parfaitement cette tension avec une succession d’images ralenties, qui vient décomposer chaque émotion, chaque expression du corps tandis que la musique, elle, s’emballe, se densifie, sature. Ce contraste entre lenteur visuelle et rythme effréné agit comme un miroir de ce que le groupe raconte, une rage qui bouillonne derrière le calme, l’émotion qui déborde malgré le contrôle. Chaque plan capture l’élan d’une génération qui puise sa force dans ses contradictions. Révélé au grand public avec l’EP Me Money & Politics en 2024, le trio, nommé cette année aux MME Awards, s’impose parmi les artistes européens les plus prometteurs. Avec ce nouveau chapitre, DITTER poursuit sa lancée et confirme sa formule : une musique fédératrice, des textes à la fois engagés et intimes, et des instrumentaux qui brouillent les frontières entre les genres. Cringe Is The New Sexy se présente comme bien plus qu’un projet : un exutoire où émotions et énergie se mêlent pour transformer la vulnérabilité en puissance. Le groupe sera également présent à Groningen, aux Pays Bas, à l’occasion du festival Eurosonic Noordeslag (ESNS), rendez-vous incontournable dédié à la découverte des nouveaux talents européens.
Cringe Is The New Sexy est disponible via Riptide Records. Release Party à Paris (La Maroquinerie) le 13 mars 2026.
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